Décryptage

Comment financer une année d'études à l'étranger ?

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Pour évaluer le coût de la vie sur place, n'hésitez pas à contacter des étudiants ayant déjà séjourné dans la ville où vous vous rendez. © Katja Kircher/Maskot/Plainpicture
Par Sophie Collet, avec la collaboration de Morgane Taquet, publié le 30 janvier 2018
7 min

Si vous êtes désireux de vous expatrier, financer votre voyage est la première équation à résoudre. Que vous soyez ou non dispensé de frais de scolarité dans votre établissement d'accueil, il vous faudra payer votre nourriture, votre logement et les transports. Mais différentes possibilités de financement existent. Extraits de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Contrairement à une idée reçue, une année à l'étranger ne vous reviendra pas forcément plus cher qu'une période équivalente en France. Si vous partez pour l'Asie par exemple (excepté à Hongkong, au Japon ou à Singapour), vous dépenserez environ trois fois moins qu'à Paris, même en tenant compte du prix du billet d'avion.

En revanche, si vous allez étudier dans un pays où le coût de la vie est supérieur, ne comptez pas sur les petits boulots pour compléter votre revenu. Vous ne serez pas toujours autorisé à travailler sur place et, au début, vous aurez de toute façon d'autres priorités : installation, choix des matières à étudier, début des cours…

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Des budgets bien différents selon les pays

Si vous partez par le biais d'un programme d'échanges, vous n'aurez pas à vous acquitter des frais de scolarité de votre établissement d'accueil. En revanche, si vous effectuez un séjour à l'international de votre propre chef, vous devrez tout payer vous-même. Et les frais dans l'enseignement supérieur sont très variables d'un pays à l'autre.

Ainsi, aux États-Unis, le coût d'une année de master peut s'élever à 60.000 €, alors qu'en Suède l'enseignement supérieur est gratuit pour tous. Pour connaître la politique de votre pays d'accueil en matière de frais de scolarité, renseignez-vous auprès de ses représentations officielles en France (ambassade, consulats, services de promotion de l'enseignement supérieur, sites Internet officiels…).

Lire aussi : Partir à l'étranger seul ou en échange : quelles différences ?

Pour évaluer le coût de la vie sur place, vous pouvez évidemment vous procurer des guides de voyage. Certains établissements mettent également à profit l'expérience de leurs étudiants partis en échange en leur demandant de détailler leur budget dans des fiches consultables au service des relations internationales. Si vous ne pouvez pas bénéficier de ce type d'initiatives, n'hésitez pas à entrer en contact directement avec des étudiants ayant choisi la même destination que vous, avant vous.

Quelles bourses peut-on obtenir et sous quelles conditions ?

Les bourses permettant de financer les départs en mobilité sont nombreuses. Certes, en général, elles ne prennent pas en charge la totalité de votre séjour, mais elles peuvent constituer un apport non négligeable pour votre année. Attention ! Certaines sont cumulables, d'autres pas.

Les bourses sur critères sociaux

Les boursiers (sur critères sociaux) de l'enseignement supérieur conservent leur bourse quand ils partent à l'étranger dans le cadre d'un accord d'échange (Erasmus+ ou accords bilatéraux). Ils peuvent aussi toucher une bourse de mobilité supplémentaire, d'un montant mensuel de 400 €, attribuée par le ministère de l'Enseignement supérieur. Pour en bénéficier, ils doivent retirer un dossier au bureau des relations internationales de leur établissement.

Les bourses Erasmus+

Le programme européen Erasmus+ a accru son budget pour permettre à davantage d'étudiants et apprentis de partir grâce à une bourse. Un étudiant Erasmus+ reçoit une allocation comprise entre 170 et 370 € par mois de mobilité d'études en fonction du niveau de vie du pays hôte ou entre 320 et 520 € par mois de mobilité de stage toujours selon les mêmes critères. Mais l'attribution de la bourse Erasmus+ n'est pas automatique : ce sont les établissements qui distribuent l'argent aux étudiants, suivant des critères internes. Pour les apprentis, les montants sont en général plus élevés : compter entre 758 et 1038 €.

Souvent les frais de déplacement sont remboursés, mais là encore les établissements bénéficient d'une marge de manœuvre : les critères d'attribution et les montants ne sont pas les mêmes partout.

Ce sont les établissements qui gèrent les demandes de bourse des programmes européens. Si vous partez avec Erasmus+, vous devrez remplir le formulaire de demande de bourse en même temps que votre inscription dans votre université d'accueil. Adressez-vous à votre CFA (centre de formation des apprentis) si vous êtes apprenti ou à l'enseignant référent si vous êtes en lycée professionnel.

Lire aussi : Erasmus+, mode d’emploi

Les bourses des conseils régionaux et généraux

Les bourses des collectivités territoriales représentent un excellent complément aux bourses Erasmus+, d'autant qu'elles sont souvent dépourvues de critères sociaux. Les montants sont variables d'une région et d'un département à l'autre, mais ils peuvent s'élever jusqu'à 200 € par mois.

De même, les conditions d'éligibilité diffèrent selon les territoires mais, en général, vous pouvez postuler soit dans la région où vous étudiez actuellement, soit dans celle où vous avez obtenu votre bac (si toutefois vos parents y résident toujours). Renseignez-vous directement auprès des services concernés.

Les bourses des associations et des fondations privées

Des organisations privées et des associations proposent leurs propres bourses. Les conditions d'éligibilité et les destinations proposées varient d'une fondation à l'autre.

Les bourses des pays d'accueil

En France, les étudiants étrangers peuvent obtenir des bourses publiques. De même, certains gouvernements étrangers permettent aux étudiants français d'obtenir des bourses d'études. Ainsi la Commission franco-américaine gère les bourses d'excellence Fulbright, qui permettent à des étudiants étrangers de partir tous frais payés étudier dans une université américaine renommée.

Il n'existe pas d'instance centrale pour des programmes qui restent, par définition, nationaux. Pour vous renseigner, commencez par consulter le site Internet de l'ambassade du pays concerné pour prendre contact avec les organismes officiels chargés de la promotion de l'enseignement supérieur. Vous pouvez aussi vous connecter sur le site du ministère français des Affaires étrangères, qui publie dans la rubrique “Financer ses études” des appels à candidature pour des bourses nationales.

Les prêts étudiants, une solution qui doit être mûrement réfléchie

Un prêt étudiant est un emprunt contracté auprès d'une banque et que vous ne commencez à rembourser qu'après votre entrée dans la vie active. Plus avantageux que les autres prêts à la consommation, son taux varie entre 0,90 % et 3 %. La somme prêtée peut atteindre 120.000 € selon les banques. Mais, traditionnellement, ce prêt reste peu répandu car seuls quelques étudiants peuvent y accéder.

Il existe également un prêt étudiant garanti par l'État, sans conditions de ressources, pour les moins de 28 ans. Son montant maximal est fixé à 15.000 €.

Lire aussi : Tous nos articles sur les bourses et prêts étudiants

Céline Ouziel, de la Commission franco-américaine, la structure officielle qui promeut en France les études aux États-Unis, se veut prudente : “Avant de faire payer vos parents ou de vous endetter, essayez de calculer votre retour sur investissement.” Ainsi il n'est pas évident qu'un cursus en BBA (Bachelor of Business Administration – une formation en quatre ans, reconnue au niveau bac+3 en France) détienne une valeur ajoutée par rapport à un parcours classique en école de commerce française. Et si, aux États-Unis, il existe une vraie culture de prêts étudiant, ce n'est pas le cas ici. “Les banques françaises sont peu habituées aux frais de scolarité américains, qui peuvent s'élever jusqu'à 60.000 $ l'année”, confirme Céline Ouziel.

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

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