Enquête

Études à l’étranger : le coût du séjour freine les étudiants

Etudes à l'étranger
70 % des étudiants s'estiment insuffisamment informés sur les possibilités d'études à l'étranger. © Kniel Synnatzschke/plainpicture
Par Delphine Dauvergne avec Baptiste Legout, publié le 19 janvier 2016
1 min

BAROMÈTRE L’ÉTUDIANT – Vivre une expérience sur un campus à l'international, beaucoup de jeunes en rêvent et le réalisent… mais nombreux sont ceux qui hésitent encore face au budget à prévoir. C'est en tout cas ce qui ressort du questionnaire l'Etudiant spécial "Étudier à l'étranger".r

"Le coût du séjour est un frein au départ. Recevoir un peu plus d'aides financières serait appréciable". Comme le confie dans notre questionnaire cet étudiant parti étudier aux États-Unis, 73 % des jeunes interrogés estiment trop élevé le budget à prévoir pour lever les voiles vers un campus étranger. C'est notamment ce qui ressort d'une enquête menée par l'Etudiant en janvier 2016 auprès de ses internautes. Chez les jeunes qui n'ont jamais participé à un tel séjour d'études, c'est d'ailleurs le principal frein évoqué (plus de 44 % le citent).

Et ce, malgré les coups de pouce financiers existants, notamment dans le cadre d'échanges (lire l'encadré). "Le montant alloué des bourses est trop bas pour couvrir les frais engendrés et n'est pas adapté au niveau de vie du pays", explique ainsi une étudiante en école de commerce partie en Allemagne. Et d'ajouter : "Une partie des aides reçues n'est reversée qu'après la fin de l'échange académique", ce qui nécessite de trouver d'autres sources de financement ou un job étudiant.

Étudier à l'étranger
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Un manque d'informations

Autre chiffre révélateur de l'enquête : 70 % des étudiants s'estiment insuffisamment informés sur les possibilités d'études à l'étranger.

Une lycéenne en terminale L, qui s'exprime dans le cadre de notre questionnaire, regrette en particulier qu'"il soit plus difficile de trouver des informations concrètes sur les démarches à effectuer pour étudier à l'étranger dans des petits pays".

Une étudiante aimerait quant à elle recevoir plus "d'informations de base, comme le coût de la vie, les démarches administratives, le logement, la santé, les droits..." Une mission qui est en principe assurée par le service des relations internationales de votre établissement, que vous étudiez à l'université ou dans une école.

Des aides méconnues

Selon une responsable d'Erasmus+, "beaucoup de jeunes ont des a priori sur la formule. Il faut rappeler que dans le cadre d'un échange, ils n'auront à payer que les frais d'inscription dans leur établissement d'origine et pas ceux de celui qui les accueille". Elle ajoute que, globalement, "cela reste accessible financièrement, puisque 1 étudiant boursier sur 2 part en mobilité internationale avec Erasmus+".

De même, certaines aides demeurent méconnues des étudiants. "On nous parle beaucoup d'Erasmus+, mais pas assez de ce que les autres pays offrent", souligne une étudiante de l'Inalco, partie en échange grâce à la bourse de l'ambassade du Japon, dans le cadre d'un concours organisé par le gouvernement japonais.

Une réelle envie de partir

Ces réticences face aux difficultés financières et administratives ne découragent pas pour autant les étudiants à partir. Ils sont en effet 74 % à prendre en compte la possibilité d'étudier à l'étranger lorsqu'ils choisissent leur formation.

"Il ne faut surtout pas hésiter à partir, c'est une belle expérience à vivre, on devient plus indépendant, plus autonome", explique une étudiante en école de commerce, partie aux États-Unis.

Mieux : moins de 1 % des sondés trouvent qu'un voyage d'études à l'étranger n'est "pas forcément utile". Pour 58 % des étudiants, c'est avant tout une expérience humaine à vivre, pour 22 % cela permet de s'ouvrir à d'autres cultures, tandis que 18 % jugent que c'est surtout indispensable pour trouver un job, même en France.

Motivés à partir à l'étranger
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Comment réduire la facture ?

Certains étudiants préparent leur projet à l'avance en faisant des économies. "Il faut avoir mis de l'argent de côté avant de partir, sinon vous ne pouvez pas profiter pleinement de l'expérience", met en garde une étudiante partie en Europe de l'Ouest pendant 1 an.

Autre solution : prendre un job étudiant, mais cela peut être plus ou moins facile selon les pays. Certains exigent par exemple une durée de séjour minimale ou limitent le nombre d'heures de travail, comme c'est le cas au Canada (24 heures autorisées par semaine). Parmi les sondés de notre enquête partis en échange, seuls 11 % ont exercé un job sur place.

Bien choisir sa destination

Le choix du pays d'accueil peut aussi jouer sur le budget à prévoir. Beaucoup d'étudiants rêvent de partir outre-Atlantique : 25 % des sondés se déclarent attirés par les États-Unis, 17 % par le Canada. Or ce n'est pas forcément un bon plan si vous avez un budget très réduit : billet d'avion, coût de la vie... De plus, ces pays font partie de ceux qui exigent que l'étudiant arrive sur leur territoire avec une somme d'argent importante sur son compte bancaire, pour s'assurer qu'il a de quoi financer son séjour.

"Pour réduire le coût du séjour, il vaut mieux réduire la distance, on peut apprendre l'anglais en Scandinavie ou encore en Europe de l'Est, où beaucoup de cours sont dispensés dans cette alngue et où le coût de la vie moins élevé qu'en Europe du Nord", prône Erasmus.

Longue ou courte distance, la clé d'un bon départ reste de bien s'informer en amont. Vous n'aurez pas trop d'une année pour choisir la destination optimale pour votre parcours, calculer votre budget, faire des économies... et vous assurez le meilleur retour sur investissement !

Chiffres de l'enquête "Étudier à l'étranger" de l'Etudiant, menée en ligne en janvier 2016 auprès de 1.846 sondés.  / Copyright D. Dauvergne - l'Etudiant 2016.

Les aides financières
Selon votre profil, vous pouvez avoir droit à plusieurs aides cumulées :

la bourse Erasmus+, entre 150 et 350 € par mois, selon votre pays de destination (des montants supérieurs sont accordés aux étudiants habitant dans les DOM-TOM ou en situation de handicap) ;

– la bourse de votre région, qui varie selon votre lieu d'études ;

l'aide à la mobilité internationale du ministère de l'Enseignement supérieur, 400 € par mois (mais le nombre de mensualités accordées est décidé par l'établissement), pour les boursiers uniquement ;

– certaines mairies délivrent également des aides ;

la bourse sur critères sociaux du CNOUS, cumulable avec toutes ces aides.

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