Décryptage

Étudier au Canada : 7 bonnes raisons d'en rêver

L'Université de Montréal
Pavillon Roger-Gaudry de l'université de Montréal. Particularité des études au Canada ? Des cours interactifs où l'on débat. © UdeM
Par Daisy Le Corre et Stéphane Moret, mis à jour le 29 janvier 2016
1 min

Le Canada est l’une des destinations privilégiées des Français pour étudier à l’étranger. Pourquoi un tel engouement ? Diversité des cursus, expérience internationale, apprentissage d’une nouvelle langue côté anglophone… voici les bonnes raisons d'y succomber, avancées par celles et ceux qui y sont vraiment allés !

1. On laisse les étudiants s'exprimer

Partir étudier au Canada, c'est miser sur une approche éducative bien différente de celle dispensée en France. Les cours magistraux ? Très peu pour les étudiants canadiens. Là-bas, on mise d'abord sur l'interactivité et le débat en cours. C'est pour cette raison que les ateliers par petits groupes et les travaux pratiques sont majoritaires.

"En France, on n'apprend pas à communiquer, on ne fait pas tellement de présentations orales, explique Michèle Pignol, gestionnaire des programmes d'immigration au RDÉE (Réseau de développement économique et de l'employabilité) Ontario. Ici, dès le plus jeune âge, on laisse la parole aux élèves. On les laisse s'exprimer et ça se répercute bien plus tard à l'université ou dans le monde du travail. Ils sont à l'aise pour communiquer. C'est même parfois la principale compétence sur laquelle ils pourront s'appuyer."

Cette culture de la communication, les étudiants français l'appréhendent dès les premières sessions de cours. "Dans la plupart des unités d'enseignement, on a toujours des exposés à préparer, raconte Julie, étudiante en communication politique à l'université de Montréal. Cela fait pas mal de travail à faire tout seul chez soi, mais c'est une habitude à prendre. Les professeurs nous font confiance, cela nous responsabilise et nous rend plus autonomes."

Hosni Zaouali, créateur français de Voilà Learning, une société de tutorat personnalisé située à Toronto, confirme : "Au Canada, l'enseignant s'adapte au public et ça change tout." Bertin Leblanc, journaliste montréalais de 49 ans, installé en France depuis vingt ans et auteur de "Montréal L'Essentiel" (Éditions Nomades), compare également les deux systèmes. "L'école française impose une discipline plus stricte, un rythme scolaire plus serré, quitte à formater par la suite. Au Canada, c'est la simplicité, l'efficacité qui priment. D'où la difficulté pour beaucoup de Français de s'adapter à 'l'Outside The Box Thinking' [traduisez : la pensée non conventionnelle, NDLR], chère aux Canadiens."

2. Les professeurs sont plus proches de leurs élèves

Au Canada, le rapport enseignant-étudiant est décomplexé. Le professeur n'est pas particulièrement mis sur un piédestal. C'est avant tout un expert qui dispense un savoir-faire et un savoir-être, mais qui reste accessible. Ce qui peut surprendre lors des premiers cours. "Souvent, mes étudiants français trouvent très étonnant le fait que je réponde à leur mail en quelques minutes... Et quand je leur dis de passer me voir directement dans mon bureau ‘là, maintenant, tout de suite’ pour qu'on discute, ils n'en reviennent pas !" explique Marcel Thouin, professeur de didactique des sciences à l'université de Montréal.

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Anne-Sophie, qui a suivi tout son cursus de nutritionniste à l'université de Laval, à Québec, a d'ailleurs testé plus d'une fois la disponibilité de ses professeurs. "On peut discuter de sa note et même mettre en doute la notation ! Je ne compte plus les fois où les miennes ont augmenté après argumentation... Il ne s'agit pas de casser les élèves, mais de les faire réussir." Cette part d'échanges est totalement intégrée par les enseignants. Mieux, elle fait partie du métier.

3. Les étudiants sont encouragés

Anne-Sophie ne peut s'empêcher de comparer. "En France, je trouve stérile la culture du nivellement par le bas, made in prépa. Il faut arrêter de dire aux élèves qu'ils sont nuls, ils finissent par le croire." Selon elle, au Canada, tout est fait pour mettre l'étudiant à l'aise. "Par exemple, on affiche les notes avec le numéro de matricule, pas avec le nom des candidats", remarque-t-elle.

Toujours dans l'optique de faciliter la vie de l'étudiant, le système du contrôle continu est prégnant au pays du grand froid. "Il n'y a pas d'examen final à proprement parler, mais ce n'est pas plus mal. C'est moins stressant, raconte Julie. Il n'y a pas de 'jour J' que l'on craigne. On doit être compétent tout le temps."

4. On étudie tout au long de sa vie

Avantage non négligeable du système canadien : l'intérêt accordé aux parcours universitaires différents, "hors normes". Cécile, étudiante en Bachelor économique à Toronto, l'a constaté d'elle-même : "J'ai beaucoup voyagé et travaillé à travers le monde. En France, avec ce parcours de vie, je suis considérée comme instable. Personne ne prête attention à mes diverses expériences professionnelles. Tout ce qui compte, ce sont les fameux diplômes." Selon elle, la culture anglophone est plus attentive à l'expérience et plus ouverte aux changements de parcours. "Là-bas, on a davantage le droit à l'erreur", explique-t-elle, alors qu'elle aspire à devenir productrice télé.

Pour Anne-Sophie, c'est dès le lycée qu'il faudrait instaurer cette idée selon laquelle "rien n'est jamais figé". Elle s'explique : "Au Canada, changer de voie, ce n'est pas mal vu, on en a le droit. On devrait s'en inspirer. La formation continue sauve des carrières." Les Canadiens s'ancrent également dans la pratique plutôt que dans la théorie. "C'est raccord avec la réalité du marché de l'emploi qui attend les étudiants, lance Anne-Sophie. Les stages sont nombreux et inclus dans de nombreux programmes."

5. Pour améliorer son niveau d'anglais

Laura, venue étudier les langues à Toronto, a choisi le Canada parce qu'elle a 19 ans. Ou plutôt parce qu'elle y était considérée comme majeure, contrairement aux États-Unis, où la majorité s'obtient à 21 ans. Mais son niveau est également entré en ligne de compte dans la décision de l'étudiante. "Je sentais que je n'étais pas assez douée en anglais pour les États-Unis. Au Canada, je peux évoluer à mon rythme, tout en ayant des francophones autour de moi en cas de besoin." Le multiculturalisme de Toronto, avec de nombreuses communautés étrangères intégrées dans la ville, a permis de relativiser les erreurs de langage que la jeune femme a pu commettre à son arrivée.

Ainsi, pour améliorer son anglais, rien de mieux que de vivre dans un pays bilingue, qui propose de nombreux programmes d'échanges. Même si son cursus est intégralement dispensé "in english", aucun risque pour Laura d'être perdue : au Canada, un pays qui reconnaît l'anglais et le français pour langues officielles, le personnel est totalement apte à lui répondre en langue française et l'aider ainsi à garder ses repères.

6. Le coût reste avantageux

Sophie, étudiante en mode à Montréal, ne s'est pas ruinée pour étudier au Canada : son cursus d'un an lui a coûté 130 $ (environ 90 €) pour l'année universitaire 2013-2014. La clé : des accords entre la France et le Québec sur les frais d'inscription. Jusqu'ici, les Français bénéficiaient des mêmes prix que les étudiants québécois pour de nombreuses formations. Mais la donne a changé à la rentrée 2015. Le gouvernement canadien a aligné les frais de scolarité des Français sur celui des Canadiens non québécois. Résultat : les frais de scolarité vont tripler (jusqu'à 4.700 € au lieu de 1.500 €). Toutefois, ceux-ci restent très avantageux : la majorité des étudiants étrangers venant au Québec paient plus de 10.000 € par an.

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Selon Virginie, installée à Montréal depuis 2010, les loyers peu élevés sont également un atout. "Les offres sont nombreuses, avec des loyers raisonnables. Et comme la colocation est monnaie courante, on peut se permettre de vivre à plusieurs dans des appartements dont on ne pourrait même pas rêver en France."

Et côté vie quotidienne ? "En suivant des bons plans, on ne se ruine pas, témoigne Mélanie, qui après avoir passé son diplôme de puériculture à Montréal, y reste encore un an au moins pour travailler. La viande coûte cher, mais comme elle n'est pas géniale, on s'en passe vite ! Et quand on a repéré les bons magasins pour faire ses courses, on se rend compte qu'on achète beaucoup plus qu'en France pour le même prix..."

7. Pour la reconnaissance et l'ouverture d'esprit

Se former au Canada, c'est aussi pouvoir décrocher un job qui, parfois, n'a pas d'équivalent dans d'autres pays (c'est le cas de certains métiers en santé). Si l'on décide, pendant ses études, de faire sa demande de résident permanent pour ensuite continuer à travailler dans un domaine propre au pays, le jeu en vaut la chandelle. Dans le cas contraire, étudier des matières propres aux cursus canadiens est un risque à prendre. Mieux vaut alors passer conjointement une formation "reconnue comme diplômante" en France.

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Anne-Sophie, professionnelle de recherche/nutritionniste à Québec, à l'hôpital de Laval, en est consciente et n'a pas l'intention de rentrer dans son pays natal, en partie parce qu'elle ne pourrait pas exercer son job. "En France, la profession de nutritionniste n'est pas reconnue. Si je rentrais, je rétrograderais au niveau du statut et de mon salaire. Au Canada, on est un vrai professionnel de la santé reconnu !" Constat identique pour Virginie qui travaille à La Centrale, un centre d'artistes féministes montréalais autogéré et non hiérarchique depuis cinq ans. "En France, c'était laborieux. Cela faisait dix ans que je ramais sur les questions 'queer' [le genre n'est pas déterminé par le sexe, NDLR] en art. Le dialogue était vraiment difficile à établir avec les institutions. Il y avait un énorme travail pédagogique à faire pour leur expliquer ce qu'était l'art queer/féministe... Ce n'était pas toujours bien perçu", confie l'artiste qui a eu l'agréable surprise de constater qu'au Canada, féminisme et progressisme font partie du langage courant.

Concernant l'organisation managériale, là encore le Canada innove. Qui dit structure non hiérarchique dit place à la créativité et à la prise de décision. "On n'a de comptes à rendre à personne, on est entièrement responsable de ce que l'on fait. C'est moi qui invente mon job", poursuit la jeune femme, comblée.

Mais alors, tout est-il parfait au Canada ?

Attractives, les études et la vie au Canada ne sont pas un eldorado pour autant. D'abord parce que de plus en plus de personnes exploitent le filon canadien. "À Montréal, il y a de plus en plus de Français à qui on vend monts et merveilles, notamment via le PVT [passeport vacances travail, qui permet de venir au Canada pendant deux ans pour y résider, avec l'autorisation de travailler mais sans aucune obligation, NDLR], estime Sophie. Mais ici, on ne nous attend pas, contrairement à ce que certains peuvent croire. L'expérience est top, mais c'est moins facile de s'intégrer qu'il y a cinq ou six ans. Du reste, les premières remarques négatives – fainéants, plaintifs, impatients, exigeants – à l'encontre des Français s'expriment."

Cécile, étudiante en audiovisuel à Toronto, trouve aussi des limites sur l'emploi par la suite. "Pour le milieu audiovisuel, je ne trouve pas que ce soit une ville intéressante. On ne fait que transformer ce qui existe déjà." Néanmoins, elle reconnaît une amélioration. "Toronto attire de plus en plus les grosses productions américaines, faisant même un peu concurrence à Hollywood". Aux étudiants de faire attention au secteur dans lequel ils s'engagent et de se renseigner en amont.

Etudier au Canada : suivez le guide !

Votre décision est prise : vous allez partir étudier au Canada. Mais comment choisir l'université ? Combien va vous coûter l'inscription ? Où vous loger ? On fait le point sur les étapes à franchir.

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