Décryptage

Partir étudier en Inde : dépaysement maximal

Par Sophie Collet, publié le 25 janvier 2017
1 min

L'Asie attire de plus en plus d'élèves étrangers et l'Inde ne fait pas exception. Y étudier, c'est bien sûr s'enrichir intellectuellement et personnellement, mais aussi se distinguer sur le marché de l'emploi. Une expérience qui ne conviendra cependant pas à tout le monde, comme le souligne cette présentation extraite de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Une croissance économique qui ne se dément pas, des villes gigantesques, des gratte-ciel rutilants, des connexions Internet (presque) partout, mais aussi des bidonvilles galopants, des routes en piteux état, des paysans étranglés par les dettes et des ouvriers sous-payés… Splendeur et misère, c'est tout le paradoxe de ce pays grand comme six fois la France.

L'Inde ébranle nos certitudes, car, comme le dit l'économiste John Kenneth Galbraith, elle constitue une “anarchie fonctionnelle” où le chaos est productif.

Des accords d'échanges surtout dans les grandes écoles

L'Inde est devenue le plus important sous-traitant de services du monde anglo-saxon. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de jeunes Indiens répondent aux questions de clients anglais ou américains depuis des call centers installés à Delhi, Bombay ou Bangalore. Les informaticiens indiens sont recherchés dans le monde entier pour leurs compétences.

Et, depuis quelques années, les établissements occidentaux envoient eux aussi des étudiants dans le pays, surtout les grandes écoles. Kedge Marseille (ex-Euromed) a ainsi noué un partenariat avec le NMIMS, un département de management de l'université de Bombay, l'ESCP avec l'IIM (Indian Institute of Management) d'Ahmedabad, alors que l'École centrale de Nantes a notamment conclu un accord avec l'université de Delhi.

Lire aussi : nos palmarès des bachelors de business schools, des grandes écoles de commerce et des écoles d'ingénieurs pour l'ouverture internationale

Un conseil : pour partir en séjour d'études en Inde, privilégiez le cadre d'un accord d'échanges. Celui-ci vous garantit la qualité de l'établissement – puisqu'il a été sélectionné pour un partenariat – et un certain suivi de la part de l'administration. Dans un pays aux codes si différents, vous ne serez pas fâché de faire l'objet d'une attention supplémentaire.

Les études supérieures en Inde : un labyrinthe

Le système d'études indien est à l'image du pays : foisonnant. Toutes les langues y cohabitent, même si, dans le supérieur, c'est l'anglais qui prédomine.

Pas évident non plus de se repérer entre les universités (de quatre sortes), les “colleges” (publics ou privés, indépendants ou rattachés à une université) et les instituts “d'importance nationale”, semblables à nos grandes écoles. Les IIT (Indian Institute of Technology) enseignent bien sûr l'informatique, mais aussi l'ingénierie mécanique ou l'électronique. Les IIM (Indian Institute of Management), eux, prodiguent des cours en commerce.

En ce qui concerne les diplômes, les établissements indiens délivrent bachelors, masters et PhD.

Jeanne, étudiante à l'ESCP Europe, a effectué un semestre d'études à l'IIM d'Ahmedabad. Elle estime qu'elle a rencontré là-bas des étudiants “extrêmement brillants” et suivi des enseignements délivrés par des “pointures”. Pourtant, contrairement à celui des IIT, qui sont réputés sur le marché international, le prestige des IIM n'a pour le moment pas dépassé les frontières indiennes. Il n'est donc pas toujours aisé de se renseigner sur leur niveau avant le départ.

Des études à moindres frais

Jeanne, qui est partie en échange, n'a pas payé les frais de scolarité indiens de l'IIM, qui avoisinent les 10.000 € par an. Une somme énorme pour les étudiants locaux. Certains obtiennent des bourses, d'autre s'endettent… et rentabilisent assez vite leur investissement : “Les Indiens se faisaient recruter alors qu'ils étaient encore étudiants sur le campus !” raconte Jeanne, qui n'avait jamais connu une telle situation en France.

Mais hormis le coût des études, la vie reste très peu chère en Inde. Pour moins de 100 € par mois vous serez logé en résidence étudiante, et avec un budget de 300 € mensuels vous couvrirez largement toutes vos dépenses. “J'ai pour ma part dépensé moins d'argent que je ne l'aurais fait en France”, explique Jeanne.

Des cursus réservés aux étudiants curieux et débrouillards

Tous les voyageurs qui ont découvert l'Inde vous le diront : ce pays ne laisse pas indifférent. Beaucoup de monde, beaucoup de couleurs, d'odeurs, d'épices, de bruit… L'Inde est comme saturée de vie. Au début, on peut ressentir un choc culturel. Rien ne se passe comme chez nous. Même traverser la rue devient une aventure ! Mais, dans les grandes villes, les gens parlent bien anglais, ce qui rend la communication très facile.

Pour en savoir plus, consultez les sites de l'ambassade d'Inde en France et de l'ambassade de France en Inde.

Et l'hospitalité n'est pas un vain mot en Inde. Comme le dit un dicton hindou, “l'invité est un dieu”. Jeanne en témoigne : “Mes camarades de promo étaient toujours prêts à m'aider, mais c'est vrai que la manière de fonctionner n'avait rien à voir avec ce que j'avais connu en France : nous avions parfois des cours le dimanche, les étudiants indiens préparaient fréquemment leurs exposés de groupe à des horaires totalement farfelus (3 heures du matin) et je me demande encore quand ils dormaient.” Amateurs de confort, de rationalité et de luxe, passez votre chemin !

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

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