Décryptage

Partir à l'étranger quand on est à la fac : motivation indispensable

Université Paris Descartes Paris 5 - Etudiants en licence 1 de droit - Rentrée 2015
En licence de droit, économie, AES, lettres, art et sciences humaines, un étudiant sur trois part à l'étranger. © Camille Stromboni
Par Sophie Collet, avec la collaboration de Morgane Taquet, publié le 13 février 2017
1 min

Les séjours hors de France ne sont pas l'apanage des grandes écoles. Les universités disposent elles aussi de leurs accords d'échanges. Mais seule une petite proportion d'étudiants peut en bénéficier : préparez bien votre projet et envisagez des pistes alternatives. Analyse extraite de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

À la fac, un séjour hors de France n'est jamais obligatoire et les volumes d'étudiants sont en général importants. Seuls quelques étudiants sélectionnés par les professeurs référents auront l'opportunité de partir. C'est pourquoi il faut savoir qu'un départ à l'étranger vous demandera plus de motivation qu'à un étudiant en école.

Pour mener à bien votre projet, Diminga Mendy, responsable du pôle hors Europe au service des relations internationales de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, conseille : “Demandez-vous toujours ce que vous attendez de ce séjour. Et pour cela, projetez-vous à la fois du point de vue académique, pour la suite de vos études, et du point de vue professionnel, pour votre entrée dans le monde du travail.” Mettez en place une stratégie pour convaincre et pensez aussi aux pays moins demandés pour multiplier vos chances de partir.

Lire aussi : Partir étudier à l'étranger : comment choisir votre destination

Des filières plus “internationales” que d'autres

En licence de droit, économie, AES (administration économie et sociale), lettres, art ou encore sciences humaines, un étudiant sur trois part à l'étranger. Ils ne sont que 19 % à partir parmi les étudiants qui suivent des filières de santé et 23 % chez les scientifiques.

Partir à l'étranger quand on étudie les langues paraît tomber sous le sens. Pourtant, à la fac, la majorité des étudiants en langues ne se rend pas sur le terrain dans le cadre d'un accord d'échanges, contrairement à ce qui se passe pour les étudiants des écoles de traduction. Alors comment faire pour aller pratiquer une langue apprise sur les bancs de l'école ?

Camille, étudiante en LEA (langues étrangères appliquées) anglais-espagnol à Chambéry, a dû se battre pour partir en échange Erasmus à Madrid. “Pourtant, l'administration nous avait garanti qu'en tant qu'étudiants en langues nous aurions la priorité, déplore-t-elle. En fait, nous n'avons été que trois élèves sur une promo de 70 à pouvoir effectivement partir.” Un an après, Camille ne regrette pas. Pour acquérir un accent correct et une connaissance approfondie de la culture, rien n'aurait pu remplacer son séjour. Mais elle reste critique à l'égard de l'accompagnement qu'elle a (peu) reçu : “J'ai vraiment eu l'impression de devoir tout gérer toute seule, l'échange était très mal organisé”, se souvient-elle. Pour le moment, les facs de langues restent paradoxalement encore en retrait du mouvement d'internationalisation des études.

En fac de langues, d'autres options pour partir

Vous étudiez les langues, vous vous destinez à être enseignant et vous avez du mal à obtenir une place en échange universitaire : sachez que d'autres options existent. Première possibilité, les postes d'assistants de français à l'étranger. Gérés par le programme européen Erasmus+ (ex-Comenius) ou par le CIEP (Centre international d'études pédagogiques), ils permettent à des étudiants en langues (mais parfois à ceux d'autres disciplines) de partir à l'étranger pour seconder sur place des professeurs de français. Point non négligeable, les assistants reçoivent aussi un petit pécule afin de couvrir leurs frais (voyage et autres frais). Chaque année, 1.700 places sont à pourvoir dans 21 pays participants.

Pour en savoir plus, consultez les sites du programme Erasmus+ et du CIEP.

Autre programme relativement peu connu mais très avantageux : les stages du ministère des Affaires étrangères spécial FLE (français langue étrangère). Chaque année, entre 140 et 200 stagiaires partent sur les cinq continents. En 2014-2015, 146 stages (105 civils et 41 militaires) dans 57 pays étaient ouverts aux étudiants de master 1 et 2 de FLE. Les structures qui font appel à ces jeunes sont de nature variée : établissements scolaires et universitaires, mais aussi écoles de langues, Alliance française, etc. Une fois sur place, vous êtes rémunéré en fonction du niveau de vie du pays d'accueil et vous n'êtes pas isolé : vous dépendez de l'ambassade de France. Anne, 30 ans, est partie à Bombay pour être tutrice de français dans une université scientifique. “Une vraie découverte ! s'exclame-t-elle. En plus, la formule laisse place à l'initiative personnelle. J'ai ainsi pu mettre en place des projets avec l'Alliance française, alors que ça n'était pas prévu au départ.”

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !