Décryptage

Stage à l'étranger : ce qu'il faut savoir avant de se lancer

Négocier son salaire
En stage, vous découvrirez le quotidien des habitants de votre pays d'accueil mais vous ne profiterez pas de la sociabilité étudiante qui marque les séjours en université. © Fotolia
Par Sophie Collet, avec la collaboration de Morgane Taquet, publié le 12 février 2019
1 min

Faire ses premiers pas dans la vie active dans un contexte international, telles sont les promesses du stage à l'étranger. Mais il s'agit d'une expérience d'immersion souvent plus intense qu'un séjour d'études et soumise à des contraintes administratives spécifiques. Le maître mot : anticiper. Conseils extraits de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Avec l'introduction des stages dans le programme Erasmus en 2007, les stages à l'étranger se sont démocratisés. En 2013, ce sont près de 9.800 jeunes Français qui ont choisi cette formule, soit une augmentation de 66 % par rapport à 2010 !

Le stage Erasmus doit être compris entre trois et douze mois (à partir de deux mois pour les formations courtes) et il est accessible à tous les étudiants dès la première année d'études. Une restriction cependant : les institutions européennes de même que les représentations diplomatiques françaises à l'étranger ne peuvent pas entrer dans le cadre des stages Erasmus. À noter : il est possible de cumuler une expérience d'études et un stage Erasmus, pour une mobilité plus longue ou répartie sur deux années universitaires différentes.

Lire aussi : Erasmus+ : plus de quoi pour les étudiants ?

L'attractivité des stages peut s'expliquer par la possibilité de gagner un peu d'argent. Toutefois, toutes les structures ne paient pas les stagiaires. De plus, l'indemnité de stage est très rarement suffisante pour prendre en charge tous les postes de dépenses. Outre leur rémunération éventuelle, les stagiaires Erasmus sont éligibles à des bourses européennes. L'attribution de ces dernières n'est pas automatique, comme pour les séjours d'études. Les conseils régionaux délivrent aussi des bourses aux étudiants qui partent en stage à l'étranger.

Une expérience souvent moins ludique que les séjours d'études

Très insérés dans la vie professionnelle, les stagiaires ne bénéficient pas des infrastructures d'une université d'accueil, contrairement aux étudiants en échange. Ils vivent au rythme de n'importe quel autre salarié et ne peuvent pas compter sur la sociabilité facile que connaissent les jeunes en séjour d'études.

Quand elle avait 20 ans, Alice a passé neuf mois en stage dans une petite bourgade allemande près de Sarrebruck. Elle se souvient : “Après le travail, les activités possibles étaient très limitées. Il n'y avait qu'un seul bar dans le village, dont toute l'activité tournait autour de l'usine. Je me suis inscrite à la salle de sport mais, à part du fitness, je n'ai pas pu faire grand-chose de mon temps libre. Du coup, je rentrais fréquemment en France !” Pour éviter ce genre d'expérience un peu décevante, il semble judicieux de ne pas partir trop jeune, ni dans un endroit isolé.

Comme tout séjour à l'étranger, le stage apporte bien sûr une ouverture d'esprit due à la découverte d'une autre culture. En tant qu'expérience professionnelle, il vous confrontera aussi à une autre manière de travailler. Celle-ci sera ensuite grandement appréciée par les employeurs.

Les agences de placement sont-elles des arnaques ?

Même avec une bonne stratégie, trouver un stage à distance n'est pas toujours facile. C'est pourquoi des organismes se proposent de vous faciliter la tâche, moyennant finance. Si certains s'avèrent des prestataires fiables et sérieux, tous ne délivrent pas la même qualité de service. Quelques points de repère pour déjouer les pièges.

Ne pas confondre agences de placement et organismes sponsors

Pour aller effectuer un stage aux États-Unis par exemple, il vous sera indispensable de passer à chaque fois par un “organisme sponsor”. Cet intermédiaire se portera garant pour vous auprès des assurances et évitera à votre employeur de devoir lui-même vous procurer un permis de travail – ce qui est long et onéreux. La présence de l'organisme sponsor est indispensable pour l'obtention d'un visa et facilite les procédures administratives.

Cependant, celui-ci ne se charge pas de la recherche de votre stage, contrairement à une agence de placement. Même si depuis quelques années, des organismes sponsors commencent à proposer aussi des services de placement.

Comment éviter les abus

Nombreux sont les étudiants français qui arrivent à Londres persuadés d'avoir trouvé une place d'“intern” (stagiaire) dans une société anglaise et se retrouvent en fait le bec dans l'eau ! L'agence de placement qu'ils avaient sollicitée en France ne leur a pas fourni le service escompté, pourtant facturé plusieurs centaines d'euros. Problème : ces sociétés agissent la plupart du temps dans le strict cadre de la légalité, et vous ne pourrez donc pas vous retourner contre elles. Souvent, elles ne promettent par exemple que des “entretiens d'embauche”. À l'arrivée, si vous n'êtes pas sélectionné, vous avez payé pour rien.

Les structures qui ont fait leurs preuves coopèrent régulièrement avec les ambassades des pays concernés. Si vous souhaitez passer par une agence de placement pour un stage “clés en main”, assurez-vous de son sérieux auprès d'une représentation diplomatique.

Mais faire appel à un tel organisme reste une solution coûteuse : il vous facture un placement en stage, qui lui-même est souvent non rémunéré ! En règle générale, il n'est nullement impossible de trouver un stage par soi-même, à condition bien sûr de briguer une place en adéquation avec son profil et son niveau de langue. Cherchez toujours à privilégier cette option.

Retrouvez toutes nos offres de stages étudiants à l'étranger

Assurance santé : attention, vous n'aurez pas forcément un statut d'étudiant

Pensez à votre protection sociale avant de partir pour éviter de transformer une banale appendicite en gouffre financier : aux États-Unis, une intervention de ce type peut coûter jusqu'à 13.000 € ! Si votre stage dure moins de six mois, vous répondez la plupart du temps aux mêmes conditions que les étudiants en échange. S'il s'agit d'une expérience rémunérée plus longue, ce qui suit vous concerne.

La notion de stage conventionné est une formule typiquement française. Bien sûr, certains pays disposent d'équivalents, mais ils ne répondent pas forcément aux mêmes conditions : rémunération, durée, etc. Néanmoins, la convention de stage vous permet en général de conserver à l'étranger votre statut d'étudiant. Sans convention de stage, vous serez considéré comme un simple expatrié, que vous soyez rémunéré ou non.

Si vous partez en stage dans une entreprise étrangère et que vous êtes rémunéré, cette expérience sera en général considérée comme une expérience professionnelle régie par la législation locale du travail. Vous devrez alors vous déclarer et cotiser auprès du régime de sécurité sociale du pays où vous travaillez. L'autre option : souscrire à une formule de la Caisse des Français de l'étranger (CFE).

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !