Décryptage

Ostéopathie : quelles écoles vont être agréées pour la rentrée 2015 ?

Josselin, ostéopathe D.O à Paris // © Sandrine Goutal
Dans le cabinet d'un ostéopathe à Paris. © Sandrine Goutal
Par Virginie Bertereau, publié le 28 janvier 2014
1 min

Agréée ou pas ? L’école d’ostéopathie que vous visez, ou celle dans laquelle vous étudiez actuellement, sera-t-elle toujours autorisée par le ministère de la Santé à délivrer un diplôme d’ostéopathe ? Tout va se jouer d’ici l'automne. Une réforme est en cours pour élever et harmoniser le niveau des formations. Explications.

Remise à plat dans la formation en ostéopathie. Le décret dans lequel figureront les 24 nouveaux critères d'agrément des écoles, garants de la qualité de la formation dispensée, était attendu pour février 2014, avant d'être finalement repoussé à plus tard. "Ces critères, plus exigeants qu'auparavant, portent sur la qualification des enseignants, l'encadrement, la formation pratique clinique – notamment le nombre de consultations minimal à effectuer –, les locaux, l'évaluation des compétences, l'insertion professionnelle, etc.", indique Roger Caporossi, vice-président du SNESO (Syndicat national de l'enseignement supérieur en ostéopathie).

La durée des études devrait être fixée à cinq ans (aujourd'hui, elles durent de trois à six ans selon les établissements), conformément aux recommandations de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). En revanche, il n'y aura toujours pas de diplôme d'État (un master d'ostéopathie par exemple) à la clé, car la formation n'est pas universitaire. Un référentiel du métier (le document qui décrit les activités et les compétences exigées des ostéopathes) a déjà été rédigé.

Le tri dans les écoles

La grande majorité des écoles, dont les agréments en cours expiraient initialement à la rentrée 2014, vont donc être obligées de se mettre à niveau et déposer de nouveaux dossiers. Certaines, comme Ostéobio et Atman, dont les agréments ont été renouvelés plus récemment, en sont dispensées... pour le moment.

Quelles écoles devraient obtenir le précieux sésame ? "Les écoles qui ont probablement le plus de chances d'obtenir un agrément sont celles qui ont noué des partenariats avec l'université, sont inscrites au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) au niveau I, ont signé la charte Erasmus... Bref, celles qui se sont inscrites très tôt dans une dynamique de qualité. Soit entre 10 et 15 écoles", estime Philippe Sterlingot, président du SFDO (Syndicat français des ostéopathes). Une trentaine d'établissements en formation initiale étaient jusqu'ici agréées.

Moins d'étudiants, moins d'ostéopathes

Que vont devenir les étudiants des écoles qui vont perdre leur agrément ? "Le ministère demande à ce qu'aucun d'entre eux ne soit laissé sur la route", confie Roger Caporossi. "Nous sommes obligés d'intégrer ces étudiants en priorité, dans la promotion de notre choix, dans la limite de notre capacité d'accueil", déclare ainsi David Dessauge, directeur adjoint d'Ostéobio. Pas simple à organiser puisque la liste des écoles agréées ne sera publiée qu'après la rentrée...

Prochaine étape : la publication du référentiel de la formation (le programme). À terme, cette réforme devrait aboutir à une formation mieux cadrée et harmonisée et à un nombre de professionnels adapté aux besoins de la population française. "Aujourd'hui, un peu plus de 2.000 ostéopathes s'installent chaque année. Il ne faudrait pas plus de 700 à 800 diplômés par an. Si rien n'était fait, nous risquerions d'assister à une régulation économique du secteur. La réglementation en préparation devrait permettre une sélection des écoles sur des critères de qualité", assure Philippe Sterlingot. Et d'ajouter : "Ce qui va se jouer va modifier le paysage de l'ostéopathie."

Rentrée décalée pour étudiants réorientés
Vous venez de passer un semestre en PACES (première année commune aux études de santé) ou dans une autre filière et cela ne vous convient pas ? Plusieurs écoles d'ostéopathie vous permettent de ne pas perdre un an en organisant des rentrées décalées en février. C'est le cas, par exemple, de l'ESO (École supérieure d'ostéopathie) Paris-Marne-la-Vallée, d'Osteobio (pour la première fois cette année), d'ISOstéo Lyon, du COS (Collège ostéopathique Sutherland), d'Atman, etc. La formation est accélérée – deux semestres en un – jusqu'en juillet, voire septembre. Les étudiants ont plus d'heures de cours par semaine que les autres et moins de vacances mais ils rattrapent ainsi leur retard. En revanche, les frais de scolarité ne sont pas divisés par deux.

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