Décryptage

APB : 3 vrai/faux sur les coulisses de la procédure

Le ministère de l'Éducation nationale dévoilera-t-il l'algorithme d'Admission-postbac ?
Le ministère de l'Éducation nationale dévoilera-t-il l'algorithme d'Admission-postbac ? © giphy.com
publié le 06 avril 2016
1 min

“Loterie”, “boîte noire”, “anxiogène”... tels sont quelques-uns des qualificatifs attribués à Admission-postbac, le portail de préinscription en première année d’enseignement supérieur. L’Etudiant vous éclaire sur les côtés obscurs de la procédure.

#1. L’algorithme qui régit APB est secret

Pas vraiment

Certes, on ne connaît pas précisément l’algorithme d’APB. Thierry Mandon, secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avait pourtant promis le 8 décembre 2015 de le rendre public. En attendant, la plupart des règles qui le régissent figurent sur le site Admission-postbac et sur le Guide du candidat 2016

Licences libres

Les licences dites “libres” sont identifiées par une pastille verte. Toutes les candidatures sont acceptées puisque ces formations sont définies comme "pouvant habituellement accueillir tous les candidats".

Licences à capacité limitée

Pour les licences à capacité limitée (pour lesquelles il y a plus de candidats que de places) qui n’ont pas de modalités particulières d’admission, l’algorithme d’Admission-postbac procède en triant :
- par académie d'obtention du bac
(les candidats de l'académie sont privilégiés) ;
- puis selon l'ordre du vœu
(les “vœux 1” passent avant les vœux 2, etc.) ;
- par un tirage aléatoire, enfin,
pour départager les éventuels ex æquo.

Pourtant, il est fréquent que des universités demandent des éléments de dossier aux candidats pour leurs licences non sélectives. Bulletins scolaires et/ou lettre de motivation (appelée “projet professionnel”) doivent compléter la candidature. L’explication tient au fait que ces établissements ont choisi de généraliser à tous leurs candidats la procédure d’orientation active. Les équipes pédagogiques donnent un avis consultatif aux candidats, afin de prévenir l’échec des profils non adaptés à la filière. Les résultats sont plutôt concluants à l’Université de Bourgogne, où 4 licences sont concernées (PACES, LEA, SLIC et STAPS).

Formations sélectives

Pour les formations sélectives (dont des filières universitaires : DUT, certaines licences, doubles cursus...), chaque établissement établit son propre mode de sélection (dossiers, épreuves écrites et/ou orales, entretien de motivation…). Ces modalités figurent dans la partie “Épreuves/Entretien” de la fiche de présentation de la formation sur le site Admission-postbac.

Après la clôture de l’envoi des dossiers (le 2 avril), et après les résultats des concours le cas échéant, les formations classent les dossiers des candidats et indiquent à APB, vers la fin du mois de mai, lesquels sont acceptés (sans connaître l’ordre du vœu que chaque candidat leur a attribué).

Avant chacune des trois phases d’admission, le logiciel APB fait “matcher” les vœux des candidats – sélectifs ou non – et les réponses des établissements. Un candidat ne reçoit au mieux qu’une seule proposition : la meilleure possible en tenant compte de l’ordre de ses vœux.

Reste que ces différences de traitement des candidatures sur APB – auxquelles s’ajoutent des cas particuliers – ne rendent pas la procédure limpide pour les lycéens et leurs parents.

#2. Il y a des différences de traitement selon les régions

Vrai

Des règles particulières s’appliquent à la région Île-de-France. Dès lors qu’ils sélectionnent une licence à capacité limitée, APB contraint les candidats franciliens à avoir au moins 6 vœux de licences “sans modalités particulières d’admission” dans leur liste. Autre exemple : la filière PACES. Sur Admission-postbac, les candidats de la région doivent classer 7 UFR de santé. En revanche, ce n’est pas le logiciel mais le SADEP (Service inter-académique d'affectation des étudiants en PACES) qui est chargé de répartir les bacheliers entre les 7 universités concernées de la région (vers la mi-juillet), selon plusieurs critères.

Enfin, pour les licences, le caractère prioritaire donné aux candidats de l’académie connaît quelques exceptions. Un exemple : dans les DOM-TOM, lorsqu’une licence n’est pas proposée par l’université locale, les candidats peuvent postuler à toutes les L1 équivalentes de métropole en bénéficiant de la même priorité que les candidats de l’académie. Autre cas : une université d’une académie peut choisir d’intégrer à son secteur quelques lycées limitrophes appartenant à l’académie voisine. Ainsi, les lycéens de ces établissements pourront être traités comme des candidats de l’académie. L’université Lumière-Lyon 2, par exemple, a intégré à son secteur une quinzaine de lycées de l’académie de Grenoble, comme elle l’indique dans l’espace “Lycéen” de son site.

#3. Seuls les Parisiens sont pris dans les facs parisiennes

Vrai et faux

Vrai, car l’algorithme d’APB favorisant l’académie d’origine du candidat, les licences “sans modalités particulières d’admission” les plus demandées (droit, psycho, STAPS…) des universités de la capitale font le plein avec les Parisiens ayant mis ces licences en haut de leur liste. Les chances d’intégration des autres étudiants franciliens (académies de Versailles et de Créteil) sont donc quasi nulles pour les filières qui ont la cote.

Faux, en revanche, pour les licences dites sélectives, qui ont un recrutement national. Les candidats d’autres régions ont alors toutes leurs chances : seuls les résultats aux tests et la qualité des dossiers comptent.

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