Études : Droit : quelles études, quelles formations pour intégrer le secteur ?

Jeune juriste lisant à un bureau dans une bibliothèque de droit.
Jeune juriste lisant à un bureau dans une bibliothèque de droit. © Jacobs Stock Photography Ltd/gettyimages

Vous vous demandez à quoi servent les études de droit ? Pour travailler dans le secteur juridique, en cabinet ou en entreprise, la filière « droit » à l'université est la voie royale. Il existe aussi des filières courtes avec poursuite d'études en fonction du métier visé.


Quels métiers peut-on faire avec des études de droit ?

Le droit est une filière d’études exigeante assurant des débouchés variés, que ce soit dans les professions judiciaires classiques (comme avocat ou juge), dans celles de juriste (d’entreprise, social, fiscaliste, de la propriété intellectuelle) ou encore dans les métiers administratifs et d’encadrement de la fonction publique.

 Le droit est également une bonne formation intellectuelle pour des étudiants qui souhaitent rebondir vers d’autres filières professionnelles.

 

À écouter : Podcast : comment entrer en licence de droit ?

Études de droit : quel bac ?

Aucun enseignement de spécialité du bac n'est requis, mais les profils littéraires et possédant une solide culture générale sont appréciés. La spécialité HGGSP (histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques) est donc une bonne option, ainsi que SES (sciences économiques et sociales) et HLP (humanités, littérature et philosophie).

 Pour présenter votre dossier sur Parcoursup, vous devrez avoir répondu à un questionnaire qui est une condition de recevabilité du dossier. Une attestation téléchargeable, délivrée par le site internet Terminales 2022–2023, sera à joindre au dossier de candidature.

Université : passer le cap de la première année de licence de droit

L’entrée à la fac constitue une épreuve de taille : matières nouvelles, terminologie particulière, exercices inédits et amphithéâtres bondés. Le nombre d’abandons en L1 est particulièrement élevé.

 En 2020, sur les 37.000 étudiants inscrits en L1 droit, 46,4% sont passés en L2. Seulement 29% ont demandé à redoubler et 22% ont quitté les études universitaires.

 À noter : les filles réussissent mieux que les garçons avec 48% de passage en deuxième année pour celles-ci contre 41% pour leurs homologues masculins.

Comment se passent les études de droit à l’université ?

Qu’apprend-on en licence de droit ?

Au programme de la licence : droit privé, droit public, droit européen, histoire du droit et des institutions, relations internationales, droit fiscal, droit des affaires, droit du travail, etc.

 La licence en droit permet d’acquérir une culture législative large avec une approche méthodologique qu’il faut assimiler pour se sentir à l’aise dans les différents domaines du droit. Cette licence apprend à raisonner.

 Par ailleurs, il existe une trentaine de cursus permettant d’obtenir un double diplôme associant le droit et une autre discipline (économie, histoire, langues, philosophie, etc.).

Qu’apprend-on en master de droit ?

Le master se prépare en deux ans après l’obtention d’une licence en droit. Chaque master donne l’opportunité de se spécialiser en droit privé, droit public, droit international.

 Chaque master va enrichir vos compétences juridiques et vous professionnaliser, notamment grâce aux stages longs. C’est aussi un tremplin vers les écoles professionnelles pour devenir huissier, magistrat, clerc de notaire, etc.

 Bon à savoir : après une licence ou un diplôme équivalent à bac+3, les demandes d’inscription en master se font sur la plateforme officielle Mon master.

Le BUT carrières juridiques

Pour vous inscrire en BUT carrières juridiques, vous devez en faire la demande via Parcoursup. Une quinzaine d’IUT proposent ce BUT en France et les candidatures sont nombreuses pour suivre cette formation en droit de trois ans. En plus du dossier scolaire, des tests ou des entretiens peuvent être organisés. Les profils le plus souvent retenus sont les bacs STMG et des bacs généraux, avec les enseignements de spécialité HGGSP, HLP, SES.

 À noter : certains établissements proposent le BUT en apprentissage.

 Une fois en formation, les cours de droit sont variés : introduction au droit, droit de la famille, droit des contrats, droit des affaires, droit social, droit constitutionnel mais aussi des cours de techniques juridiques, comptables et de gestion, de langues étrangères, de communication et d’informatique.

 En deuxième année, il faudra choisir l’un des trois parcours possibles : administration et justice, associations et entreprises, patrimoine et finance.

 Une fois diplômé, vous pouvez présenter les concours de la fonction publique, les concours administratifs et ceux de la justice (greffier, administration pénitentiaire, etc.).

Quelles études pour devenir avocat ?

Pour devenir avocat, il faut passer un examen d’entrée en EDA, école d’avocats, dont la formation est accessible après un master 1 en droit. Toutefois, il s'avère que la majorité des candidats sont titulaires d’un master 2.

 Adossés à des universités, 47 IEJ (instituts d’études judiciaires) dispensent des préparations à cet examen d’entrée aux écoles d’avocats. Depuis 2017, l’examen est devenu national et comprend plusieurs épreuves écrites d’admissibilité ainsi que deux oraux d’admission (langue étrangère et “grand oral”).

 Une fois le candidat admis, la formation se déroule sur 18 mois, avec plusieurs stages dans des cabinets d’avocats ou des services juridiques d’entreprise.

 À la clé : le CAPA, le certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Une fois le CAPA en poche, il faut prêter serment et demander son inscription au sein d'un barreau pour pouvoir exercer.

Quelles études de droit pour devenir magistrat ?

Située à Bordeaux (33), l’ENM, l’École nationale de la magistrature, forme les magistrats (juges, procureurs, etc.) pendant deux ans et demi. Très sélectif, le concours externe est accessible après un master 1 ou un diplôme d’IEP, mais la majorité des admis ont un master 2.

 Bon à savoir : pour s’inscrire au concours, il faut aussi avoir moins de 31 ans, être de nationalité française, jouir de ses droits civiques, être en règle pour le service national, remplir les conditions d’aptitude physique demandées.

Le concours est composé de cinq épreuves d’admissibilité, puis de cinq épreuves d’admission.

       • Pour l’admissibilité : deux compositions (une de droit pénal ou civil et une sur la compréhension du monde contemporain), un cas pratique portant sur un sujet de droit pénal ou civil, une synthèse de documents et une épreuve de droit public sous forme de deux questions.

       • Pour l’admission : une épreuve orale de langue anglaise, une épreuve orale sur un sujet choisi par le candidat au moment de son inscription (droit de l’Union européenne, droit administratif ou droit international privé), une autre épreuve orale se rapportant au choix du candidat exprimé lors du dépôt de sa candidature (droit social ou droit des affaires), une épreuve de mise en situation collective et un entretien avec le jury.

 

Bon à savoir : l’ENM a ouvert des classes préparatoires au concours gratuites de dix mois pour les étudiants défavorisés avec un bac+4 en droit. Depuis 2023, l’ENM compte désormais six classes Prépas talents pouvant accueillir 108 élèves au total à Paris, Bordeaux, Douai (59), Lyon (69), Orléans (45), Besançon (25).

 En 2019, 59% des candidats intégrant l’ENM passaient le concours pour la première fois, 35% pour la deuxième fois et 6% pour la troisième fois.

Métiers du notariat : plusieurs formations possibles

Le BTS collaborateur juriste notarial (CJN)

Pour accéder aux métiers du notariat, il existe tout d'abord le BTS collaborateur juriste notarial (ex-BTS notariat). Il faut s’inscrire sur Parcoursup pour postuler.

 Accessible notamment en alternance, ce BTS forme en deux ans des assistants collaborateurs de notaires (secrétaires des études notariales, assistants formalistes).

 Au programme : éléments fondamentaux du droit, environnement de l'activité notarial, culture générale, anglais, conduite d'un dossier en droit des personnes, etc. Huit semaines de stage sont aussi prévues durant les deux années de formation.

 Avec un BTS CJN, vous pouvez intégrer un office notarial afin d’assister un notaire, par exemple en tant qu’assistant rédacteur d’actes ou négociateur de biens immobiliers. D’autres débouchés sont possibles dans l’aide et la médiation judiciaire, la collaboration juridique, etc.

 Le BTS collaborateur juriste notarial peut être suivi d’une licence pro métiers du notariat (dans une vingtaine d'établissements).

Licence professionnelle métiers du notariat

La licence professionnelle métiers du notariat est ouverte aux profils issus d’une L2 en droit ou AES ou d’un BTS collaborateur juriste notarial.

 Au programme : droit et fiscalité de la famille, droit des obligations et des contrats, droit commercial et de l’entreprise, droit et fiscalité de l’immobilier, droit rural, droit administratif, droit de l’urbanisme, droit des sociétés et des enseignements utiles à l’environnement du métier (négociation immobilière, informatique, anglais notarial, etc.), mais aussi 12 semaines de stage.

 Une fois diplômé, vous pouvez devenir collaborateur rédacteur au sein d’un office notarial (nouvelle dénomination pour désigner le clerc de notaire).

Après un master juridique

Pour devenir notaire, deux voies sont possibles en passant par un master juridique :

       • La voie universitaire en visant, après un M1 en droit notarial avec mention, un M2 en droit notarial, dispensé dans une trentaine d’universités. L’entrée est très sélective. Le notaire stagiaire, titulaire d'un master 2 en droit notarial, devra ensuite réaliser un stage, rémunéré en office, en alternance avec quatre semestres d'enseignement dans une université en partenariat avec l'INFN, l’institut national des formations notariales, et enfin rédiger un rapport de stage. Le diplôme supérieur de notariat (DSN) obtenu, le notaire assistant peut obtenir sa nomination auprès du garde des sceaux.

      • La voie professionnelle. Après un M2 de droit, les étudiants intègrent l'INFN, l’institut national des formations notariales, pour suivre un module initial d'enseignement d’un mois à temps plein. La formation se poursuit par le suivi de modules d’enseignement et un stage en alternance de 30 mois dans un office notarial. Une fois le diplôme de notaire obtenu, le notaire assistant peut obtenir sa nomination auprès du garde des sceaux.

Des études de droit et de commerce pour travailler dans l’immobilier

Pour travailler dans les agences immobilières, les cabinets d’administration de biens, les sociétés propriétaires d’immeubles ou de promotion-construction, les profils commerciaux assortis de solides connaissances juridiques sont les plus recherchés.

   

    • En deux ans, le BTS professions immobilières mêle le droit et les techniques de l’immobilier (transaction, gestion), les techniques de communication et le bâtiment (réglementation et sécurité, construction, technologies du bâtiment). Pour le préparer, il faut s’inscrire sur Parcoursup (dossier, test et entretien). Il est accessible à tout titulaire d'un bac général, d’un bac STMG, d’un bac pro assistance à la gestion des organisations et de leurs activités ou encore d’un bac pro métiers du commerce et de la vente.

Après un bac+2 en droit, gestion ou commerce, près d’une cinquantaine de licences professionnelles offrent des parcours en gestion et administration de biens, développement de patrimoine immobilier ou commercialisation de biens immobiliers.

  

     • Les masters (bac+5) permettent aux titulaires d’une licence de droit ou de gestion de se spécialiser en droit immobilier et de la construction, en droit de l’urbanisme, en gestion du patrimoine.

    

   • L’ICH, l’institut de la construction et de l’habitat, dépend du Cnam et prépare à une certification professionnelle reconnue à bac+4 avec deux parcours possibles : responsable d'opération immobilière ou évaluateur conseil en immobilier.

   

    • Des écoles privées spécialisées dans les métiers de l’immobilier proposent des cursus d’un à trois ans, accessibles du bac à bac+4. Dans leur majorité, ces formations s’adressent aux titulaires d’un bac+2 et durent un an. Par exemple, l’Espi, l’École supérieure des professions immobilières, recrute des bacheliers qui, à l’issue d’une formation de trois ans pour préparer un bachelor gestionnaire d’affaires immobilières, titre enregistré au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles).

Pour aller plus loin :

– univ-droit.fr, portail universitaire du droit.

– village-justice.com, site de la communauté des métiers du droit.

– notaires.fr, site des notaires.

– cnb.avocat.fr, site du Conseil national des barreaux.

– afje.org, site de l’Association française des juristes d’entreprise.

– enm.justice.fr, site de l’ENM (École nationale de la magistrature).

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