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Débuter dans le droit : les atouts pour se démarquer des autres candidats

publié le 28 septembre 2012
1 min

Les métiers du droit sont plutôt rémunérateurs. En contrepartie, les entreprises ou les cabinets sont exigeants sur les profils, privilégiant les parcours cohérents (de niveau master au minimum), avec généralement une expérience à l’international.

La crème des futurs diplômés en droit se presse, chaque printemps, à la Job Fair d’Assas. Ce forum annuel de recrutement les met en relation avec des entreprises ou des cabinets ­d’avocats. Pour y participer, il faut être inscrit en M2 (master 2), en doctorat ou dans une école de formation du barreau. Pour les étudiants qui visent les plus grands cabinets, c’est là le bagage minimum. 

“Le sésame pour entrer dans un cabinet d’avocats d’affaires, c’est de viser la plus haute diplômation possible, doublée d’une expérience à l’international”, souligne Denis Simon, responsable des relations entreprises et carrières à la Faculté libre de droit de Lille.
 
“Pour postuler chez nous, il faut être capable de s’exprimer parfaitement en anglais tant à l’oral qu’à l’écrit : avoir de bonnes notes en master est une chose, être en mesure de formuler un raisonnement juridique en est une autre. Avoir étudié le droit pendant une année au minimum à ­l’étranger est incontournable”, confirme Jilali Maazouz, associé en charge du recrutement chez McDermott Will&Emery.


De la sobriété avant tout


C’est donc sur le CV que s’opère la première sélection des candidats. Celui-ci doit être le plus sobre possible, tant dans la présentation (marges, polices de caractères) que sur le fond. “Chaque cabinet, chaque recruteur étant différent, il faut être le plus objectif, le plus neutre et le plus informatif possible. À ce stade de la candidature, l’originalité n’est pas de mise”, insiste Jilali Maazouz.

Listez vos études et diplômes obtenus (avec les thèmes de vos mémoires) en France et à l’étranger, indiquez votre degré de maîtrise des langues et décrivez vos stages. Le tout doit tenir sur une page, deux au maximum. N’apportez que des informations utiles pour décrocher un entretien (lire notre article “Postuler à un job ou un stage en droit : trois CV commentés”).
 
Tout ce qui est écrit dans un CV doit être porteur de sens. Ne vous contentez pas de préciser que vous avez rédigé une assignation ou participé à la rédaction d’un pacte d’actionnaires, c’est le b.a.-ba. Évoquez les problématiques juridiques rencontrées, mentionnez les secteurs d’activité côtoyés”, conseille Jilali Maazouz, dont le cabinet recrute entre 30 et 40 stagiaires par an.


Laissez voir votre personnalité


La seule partie du CV où vous pouvez exprimer votre personnalité, c’est la rubrique des loisirs. Soyez précis pour susciter la curiosité des recruteurs. Par exemple, si vous lisez beaucoup, n’écrivez pas “amateur de littérature”, mais “amateur de littérature nordique des années 30”. De même, citez les sports pratiqués avec le niveau atteint en compétition.

Au travers de vos passions, les recruteurs vont rechercher des affinités qui leur donneront envie de mieux vous connaître et de travailler avec des gens qui partagent leurs centres d’intérêt. Et puis, le dépassement de soi (en sport) est une valeur très recherchée. “Montrer qu’on est courageux et capable de s’investir à fond sont des qualités essentielles dans les métiers du droit où la charge de travail et les responsabilités sont importantes”, prévient Denis Simon (consultez notre dossier “CV : ne négligez pas vos centres d'intérêt”)

La lettre de motivation est, elle, moins primordiale. “Son contenu n’apporte souvent rien de plus que le CV. Elles finissent par toutes se ressembler. Nous les lisons cependant car elles permettent de vérifier l’esprit de synthèse et la qualité de l’expression”, indique Jilali Maazouz. Mais si elle n’est pas indispensable, la lettre ne doit pas non plus vous desservir. Là encore, restez conventionnel et bannissez les superlatifs tels que “votre cabinet est le meilleur de la place de Paris”. Restez-en aux faits en évitant les fautes d’orthographe ou d’accord de participes.


Montrez votre bonne éducation


Une fois votre CV retenu, vous serez convoqué à des entretiens : en moyenne 3 pour une collaboration et 1, voire 2, pour un stage. "Les critères de sélection, pour un stage ou pour une collaboration, sont assez proches", précise-t-on chez Hogan Lovells, où environ 70 stagiaires sont recrutés chaque année, parmi lesquels plusieurs restent ensuite comme collaborateurs. "Nous privilégions les doubles diplômes : des études de droit associées à une école de management, Sciences po Paris ou encore un LLM", ajoute un responsable du cabinet d'avocats.

La tenue est importante : il faut être bien habillé(e), mais pas non plus être emprunté(e). Ne mettez pas des talons si vous n’en portez jamais, ne vous maquillez pas, si ce n’est pas votre style...  (voir notre vidéo “Ayez le bon look face au recruteur”)

Dans les grands cabinets, les associés sont également attentifs à la courtoisie qui passe par le respect des règles élémentaires de politesse (plus de conseils dans notre vidéo “Les bonnes manières qui font mouche face au recruteur”). Ils doivent pouvoir vous imaginer avec des clients. On vous demandera de vous raconter, mais quand tous les profils se valent, c’est finalement sur votre curiosité intellectuelle que les grands cabinets d’avocats vont vous départager. “Un jeune qui n’est pas au courant de l’actualité du cabinet, c’est impardonnable”, considère un responsable de recrutement.

Une fois dans la place, tout n’est pas joué pour autant lorsque vous avez décroché un stage. Vos employeurs attendent de vous de la disponibilité et une grande rigueur. Les avocats et les juristes travaillent parfois dans l’urgence et les stagiaires doivent être opérationnels et fiables. On aura quelquefois besoin de vous au dernier moment pour effectuer une recherche. C’est tout simple, mais pensez à dire bonsoir quand vous quittez le bureau, cela évitera à votre responsable de vous chercher partout. De votre attitude dépendra la suite de votre carrière. Le monde des avocats est un univers où l’on se connaît plus ou moins et où chacun sait qu’il peut se retrouver demain, avec un confrère, autour d’un même dossier.


Demandez conseil


Avant de vous lancer dans l’envoi d’une candidature, que ce soit pour un stage ou un emploi, n’hésitez pas à appeler des anciens qui sont dans la vie active depuis 2 ou 3 ans. Ils pourront vous renseigner sur les cabinets, leurs activités, leurs critères de recrutement et... l’ambiance qui y règne.

Pensez surtout à leur demander les erreurs qu’ils ont pu commettre lors de leur propre recherche d’emploi, comme celle consistant à adresser son CV à plusieurs personnes d’un même cabinet, pensant que cette démarche multipliera les chances d’être reçu. “Cela peut s’avérer contre-productif ! Rien ne sert non plus d’écrire à la personne qui paraît être la plus importante, adressez simplement votre candidature à la personne en charge du recrutement”, prévient Jilali Maazouz. Voilà déjà une première erreur à ne pas commettre !

Construisez votre parcours


Le domaine du droit est vaste, vous devez petit à petit, au cours de vos études, vous spécialiser.
- Optimisez vos stages, en approfondissant votre spécialisation ou en ajoutant une corde à votre arc dans un secteur d’activité (la santé ou l’énergie, par exemple). Si vous ne voulez pas devenir avocat, il est toujours conseillé d’effectuer un stage dans un cabinet, car les professions du droit (juristes, notaires...) travaillent pratiquement toujours avec des avocats.
- Choisissez des sujets de mémoire en rapport avec les problématiques en vogue dans les cabinets d’avocats.
- Sélectionnez vos matières. Faites de la comptabilité si vous envisagez d’être fiscaliste, ou du droit des sociétés pour devenir avocat d’affaires.

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