Portrait

Transport ferroviaire : au cœur des territoires

Par Céline Authemayou, publié le 05 décembre 2012
4 min

Didier Robles, adjoint au directeur du grand projet ferroviaire Cœur de France Paris-Orléans- Clermont-Ferrand-Lyon chez Réseau Ferré de France vous décrit l'élaboration de ce projet d'envergure, qui consiste à relier Paris à Lyon par une ligne nouvelle de près de 500 km.

Didier Robles - Réseau ferré de FranceEn qualité de gestionnaire d’infrastructures, Réseau Ferré de France modernise et développe le réseau ferré national. Le projet “Cœur de France” figure parmi les grands projets de développement du réseau à dimension nationale que pilote l’entreprise publique. Ce projet consiste à relier Paris à Lyon par une ligne nouvelle de près de 500 km passant par les régions Auvergne, Bourgogne et Centre : l’objectif est de doubler la ligne à grande vitesse (LGV) existante Paris-Lyon, qui devrait “saturer” à l’horizon 2025, tout en desservant par la grande vitesse les territoires du centre de la France grâce à l’utilisation de 800 km du réseau existant.

J’appartiens à l’équipe de maîtrise d’ouvrage dédiée – Mission Grand Projet – qui a été constituée à cette fin, comme pour tous les autres grands projets nationaux ou régionaux en cours. Notre objectif est d’étudier les conditions de faisabilité technique, financière et économique afin de prendre les décisions sur les caractéristiques du projet.


Avant le projet, les études

 
Les études à mener couvrent un vaste champ de thématiques toutes en interface. L’objectif est d’apporter des réponses concrètes en termes de desserte des territoires, de préservation des espaces environnementaux, humains et agricoles, de maîtrise des avantages et des coûts du projet. Cette phase d’étude est essentielle car c’est usuellement à l’issue de celle-ci qu’est décidée la réalisation du projet sur la base d’un programme d’opérations, d’un calendrier d’exécution et d’estimations ­fiables. Pour cela, RFF fait appel à des ressources internes ou à des ingénieries externes.

À titre d’exemple, les études environnementales que nous allons lancer visent à évaluer le risque d’impact environnemental de l’infrastructure nouvelle à partir de l’analyse d’occupation du sol et des enjeux écologiques en présence (habitats protégés tels que la flore et la faune).


Un travail de concertation avec de multiples acteurs


Au terme de ces études, RFF doit être en capacité de faire émerger le meilleur projet, répondant au plus près aux exigences des différentes parties prenantes. Soucieux des coûts souvent élevés des investissements ferroviaires, RFF se doit d’aborder l’aménagement et le développement du réseau avec rigueur et une forte exigence de création de valeur. C’est pourquoi les études dites “amont” doivent permettre d’identifier au plus tôt les fonctions en termes de service et les principales contraintes. 

Pour cela, RFF associe en continu les collectivités, services de l’État, associations et organismes socioprofessionnels à la conception du projet ainsi que le public. Pour RFF, cette exigence de dialogue est impérative ; c’est elle qui conditionne le succès et l’appropriation d’un projet. N’oublions pas que le projet de LGV est un projet pour les voyageurs !


Complexité technique et dimension politique


Pour exercer dans ce secteur, il faut naturellement apprécier le monde ferroviaire, passionnant, mais qui se caractérise par une très forte complexité technique et un grand nombre d’acteurs. Ensuite, comme pour tout projet complexe, méthode et rigueur sont indispensables pour assurer la gestion de projet et l’action de nombreux intervenants internes et externes. L’esprit d’analyse et d’investigation permet de rechercher les meilleures réponses techniques aux besoins recensés.

Du côté des qualités humaines, il faut disposer d’une grande capacité d’écoute et d’empathie pour piloter les études dans un esprit de concertation et d’ouverture. Un sens de la diplomatie est également indispensable car l’amélioration des performances du réseau ferré, les dessertes qu’il permet et son évolution se trouvent au cœur des politiques publiques nationales et locales de mobilité et d’accessibilité des territoires. Enfin, il est essentiel de savoir communiquer et faire preuve de pédagogie en direction de tous, que ce soient des institutionnels ou du grand public, sur des projets par nature complexes.
 

En bref
Les avantages
Le transport ferroviaire constitue un secteur d’avenir, au cœur de la mobilité durable, porteur d’innovation, sociétale et technologique.

Les contraintes
Des temporalités de projet longues, inhérentes à ce domaine, liées à une véritable complexité technique et à la multiplicité des parties prenantes.

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