Portrait

Audit légal : émettre une opinion

Par Marie-Anne Noury, publié le 05 novembre 2012
4 min

Fabien Hédouin est audit manager chez KPMG Luxembourg. Il est diplômé de l’ESC Dijon (2005), du DECF (2004) et d’un DUT techniques de commercialisation (2002).

Fabien-Hedouin-KPMG-TargetCarrieresJe suis en charge du management d’un portefeuille de clients pour lesquels nous réalisons des audits légaux (requis par la loi) et contractuels (demandés par les actionnaires, banques de clients, régulateur étranger).

Mon principal domaine d’activité est l’audit de sociétés commerciales et industrielles, mais je m’occupe également de sociétés holding et de comptes consolidés. En parallèle, j’effectue des missions de conseil en comptabilité et conversion IFRS.


Audit légal ou contrôle légal des comptes

 
L’audit légal ou contrôle légal des comptes consiste à émettre une opinion confirmant que les comptes audités donnent une image fidèle de la situation économique de la société et des résultats de l’année écoulée.

Au programme des missions : analyse des risques, effectuée par les seniors et managers, revues de procédures et tests de contrôles, effectués par toute l’équipe, tests de détails, collection de preuves d’audit, et enfin synthèse et émission des rapports.

L’audit fait appel à un éventail de compétences très complet qui peuvent être regroupées en 4 grands pôles.

Technique
Connaissance des normes d’audit, des normes comptables, aptitude à analyser les problèmes complexes, de plus en plus nécessaire du fait de la complexification des normes comptables (IFRS) et réglementaires.

Relationnel
L’audit n’est pas un métier fait de dossiers mais de personnes. Les interactions avec les clients sont nombreuses, et c’est l’occasion d’approcher des directeurs financiers et directeurs généraux. Les auditeurs forment une équipe à part entière chez le client, s’entraidant sur les points techniques, avec un système de "on the job coaching" des assistants et stagiaires, qui rendent notre travail très enrichissant. Les relations sont également facilitées avec les managers et les associés, qui n’hésitent pas à partager leur expérience.

Managérial
Du fait de la hiérarchie dans les cabinets d’audit, on commence à être responsable des équipes sur le terrain après 2 ou 3 ans d’expérience.

Fonctions supports
En plus des fonctions d’auditeur, les professionnels peuvent s’impliquer dans les fonctions supports, qui regroupent le recrutement, la formation, les actions commerciales, le marketing…
  

Une évolution très structurée

Les jeunes diplômés ("assistants" ou "juniors"), ainsi que les stagiaires, sont intégrés au mois d’octobre. Une formation de 2 semaines est organisée afin de les former à la méthodologie d’audit. Ensuite, ils débutent les missions d’audit, complètement intégrés aux équipes, où les seniors les prennent en charge et leur expliquent les tests. Puis, selon la motivation et les compétences des assistants, des sections un peu plus complexes pourront leur être données.

L’évolution dans un cabinet d’audit est structurée, avec une promotion tous les ans, pour être manager au bout de 5 ou 6 ans. C’est un système transparent. Deux options s’ouvrent après le niveau de manager : continuer jusqu’au niveau d’associé, ou se reconvertir dans une autre fonction transversale.

Enfin, pour ceux qui désirent quitter le cabinet, une multitude d’opportunités s’offrent (banque, finance, sociétés commerciales et industrielles) et dans diverses fonctions (département financier, contrôle interne et audit interne, direction générale).
  

Développements et bouleversement de la régulation financière

Suite à la crise, la régulation financière est en train de vivre un grand bouleversement, avec de nouvelles directives européennes, lois et règles prudentielles applicables aux banques et sociétés financières, ainsi qu’à certaines sociétés commerciales et industrielles. Ce profond changement impacte notre profession, avec de nombreuses diligences à effectuer, en plus du contrôle légal des comptes (revue du contrôle interne, obligations de transparence).

En outre, de plus en plus de clients adoptent les normes comptables IFRS, ce qui annonce un important changement en 2013 avec l’émission de nouveaux standards.

Enfin, l’Europe a émis le fameux Green paper, qui énonce des axes de réflexion sur le devenir de notre profession, notre régulation, la concentration du secteur autour des fameux Big Four et l’émergence des firmes de taille moyenne.

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