Portrait

Comment j’ai été recrutée pour le Mondial de handball 2017

Camille Guichard Mondial de hand
Passionnée de sport, Camille coordonne l'organisation du Mondial de handball 2017 qui a lieu en France. © Assia Hamdi
Par Assia Hamdi, publié le 11 janvier 2017
1 min

Camille est l’assistante de compétition du Mondial de handball qui a lieu cette année en France. Employée par le comité d’organisation, cette passionnée de handball de 25 ans planifie le déroulement de l'événement, de l’entraînement jusqu'au coup de sifflet final de chaque match.

Bienvenue au comité d'organisation du championnat du monde de handball 2017. C'est ici, dans cet open space d'un immeuble de Boulogne-Billancourt (92) qu'est centralisée toute la préparation du tournoi, qui se déroule en France du 11 au 29 janvier. Positionné en hauteur, à la vue de tous, le compte à rebours indique J-23 avant le début du Mondial en cette matinée de décembre. "On ne peut pas le rater !" sourit Camille.

Arrivée à son poste en octobre 2015, la jeune femme est l'assistante compétition du Mondial. En lien avec le directeur du tournoi, elle coordonne le département "compétition". Entraînement des joueurs, préparation du match, dispositif anti-dopage : sa fonction est d'organiser et de coordonner les différents aspects d'une rencontre. À ses côtés, une vingtaine de personnes s'affairent sur leur PC sur les nombreux aspects de l'organisation de l'événement, comme l'hébergement des équipes, le transport, ou la sécurité des sites.

De longues journées mais de l'autonomie

Depuis plus d'un an, Camille et ses collègues coordonnent l'organisation du Mondial depuis ce bureau. Logement, transport, restauration, médias : leur mission a été de décider de ce qui serait mis en place sur le tournoi. "Tout est dicté par le cahier des charges de la fédération internationale", précise Camille. Mais s'il souhaite offrir des services supplémentaires, le comité d'organisation peut aller au-delà. "Pour les entraînements, par exemple, le minimum requis est de 45 minutes mais on a choisi de l'allonger à 1 heure 15 voire 1 heure 45 en jour de match." Depuis fin août, les différents aspects du tournoi sont organisés sur les sites des huit villes hôtes, en lien avec les équipes sur place.

À l'approche de l'événement, les journées sont longues au comité d'organisation. "On arrive vers 9 h et on repart à peu près vers 20 h", avoue Camille. Ce rythme de travail intense offre des avantages comme celui de l'autonomie. "Chacun gère son temps comme il veut, personne ne surveillera nos horaires." Pourtant, la pression est constante. "Impossible de décaler le match d'ouverture. Donc on gère comme on veut, mais tout doit être prêt le jour J." Cette année, d'ailleurs, pas de vacances de Noël, Camille et ses collègues ont pris leurs congés en été. "Dans l'événementiel, il y a une deadline. Faire une tâche le jour même ou le lendemain, cela peut faire une grosse différence."

Sa candidature transmise en mains propres

Camille a trouvé son poste en 2015 via une offre postée sur le site Global Sports Jobs. Elle était alors stagiaire en communication à la Ligue féminine de handball (LFH). La ligue faisant partie de la fédération française, Camille en a touché un mot à ses collègues. "Un jour, des personnes du comité d'organisation sont venues. Je me suis présentée et je leur ai transmis ma candidature en mains propres."

Lire aussi : Lorris, ingénieur : comment j'ai été recruté chez Amazon

Pendant longtemps, Camille était dans le flou pour son avenir. Après un bac S et une classe prépa économique et sociale, elle intègre une "formation généraliste", Sciences po Rennes, "pour ne pas se fermer de portes". Bénévole au sein de l'association sportive, cette amatrice de hand depuis le collège s'épanouit en organisant des événements. "C'est là que j'ai compris ce que je voulais faire de ma vie." Suite à son master, Camille enrichit sa maîtrise des organisations sportives dans un master spécialisé à l'école de commerce Audencia. S'en est suivi son stage à la LFH, où elle a approfondi sa "connaissance de l'organisationnel" et "du cahier des charges dicté par la fédération".

Savoir comment fonctionne un tournoi est primordial

Pour organiser les rencontres, Camille doit "connaître les règles du hand et les durées des matches". Handballeuse en amateur depuis son adolescence, elle met sa passion au service de son job. Pour autant, son amour pour le sport ne suffit pas pour travailler sur un événement de cette ampleur. "Qu'on aime le sport, ce n'est pas le plus important. Le sport n'est pas un métier. Il faut surtout qu'on sache comment fonctionne un événement sportif." Parmi ses collègues, certains ont travaillé sur des événements d'équitation ou de golf, preuve que l'ouverture aux autres disciplines est un atout.

Au-delà des compétences en organisation, Camille remarque l'utilité des langues étrangères à son poste. "Les langues sont importantes sur ces métiers. J'ai passé un an au Canada, c'est un avantage." Pour cette mission de jeune diplômée, elle touche un salaire de 2.150 € brut par mois, dans la  moyenne des rémunérations touchées par ses camarades diplômés. Après son CDD, Camille envisage de postuler à l'organisation d'autres événements sportifs, comme l'Euro de hand féminin organisé en France en décembre 2018, ou peut-être les Jeux Olympiques de 2024, puisque Paris est candidate à leur organisation. Mais elle a aussi d'autres ambitions. "Un jour, j'aimerais aussi avoir une expérience en club ou en équipe nationale, si possible à l'étranger."

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !