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Antoine Gentil et Julien Viaud, fondateurs de Baby-speaking : " 600 enfants par mois sont initiés aux langues étrangères. Nous développons 2 autres projets : Kid-speaking et Teen-speaking "

publié le 19 avril 2012
1 min

Antoine Gentil et Julien Viaud, polyglottes et diplômés de l'ESCP Europe, réhabilitent la nanny d’antan. Leur service de garde d’enfants en langue étrangère séduit les parents qui sont sensibilisés au multiculturalisme. Débuts difficiles par le bouche-à-oreille, recherche de capitaux et de personnels qualifiés, développement d'agences dans plusieurs grandes villes font partie de leur quotidien.



On dit souvent que les Français sont nuls pour parler les langues. Avec Baby-speaking, les nouvelles générations seront "fluent" ! C’est, en tout cas, l’ambition d’Antoine Gentil et Julien Viaud, qui proposent depuis 2009 un service de garde d’enfants à domicile en langue étrangère. Leurs 250 nounous parlent aux bambins, au choix : allemand, anglais, arabe, espagnol, chinois, et même japonais et russe ! De quoi se familiariser avec la langue de Shakespeare ou celle de Goethe dès le plus jeune âge.
"Nos clients sont en majorité des familles françaises convaincues des bienfaits de l’apprentissage linguistique le plus tôt possible, observe Antoine Gentil. Des études ont montré que maîtriser une deuxième langue structure le cerveau et l’intelligence."
La formule fait mouche : 600 enfants par mois sont initiés au "Danke" et au "¿ qué tal ?". Ils étaient 400 en 2010. Le chiffre d’affaires a été multiplié par 3 de 2009 à 2010 pour atteindre 1,3 million d’euros. Rien que de 2010 à 2011 il a crû de 40 %. "Are you ready ?"

Le démarrage du projet
Il fallait s’y attendre : les deux compères sont de grands polyglottes. Antoine a vécu longtemps aux États-Unis, où ses parents étaient expatriés. Avec ses 3 sœurs, il est revenu en France complètement bilingue et avec un léger accent américain. Trop bête de perdre ce redoutable avantage ! En master entrepreneuriat à l’ESCP Europe, il décide avec Julien de plancher sur un projet de garde d’enfants en langue étrangère. Nous sommes en 2008. À l’époque, les sites de baby-sitting fleurissent, mais avec des services plutôt classiques.
Dans le vent, l’idée de Baby-speaking est vite copiée. Pour enrichir leur offre et continuer à se démarquer, les jeunes patrons développent 2 autres marques : Kid-speaking, des cours de langue pour les maternelles et les primaires, et Teen-speaking pour les collégiens et les lycéens. Toujours à domicile et dispensés par des pro- fesseurs natifs du pays en question.
La formule a mis du temps à prendre, mais grâce au bouche-à-oreille et aux clients, aujourd’hui, elle fonctionne plutôt bien. Près de 150 cours sont donnés tous les mois à Paris, Lille et Lyon, où Baby-speaking est implantée. Julien et Antoine ambitionnent de "devenir la référence des cours de langue à domicile par des natifs en élargissant la gamme de services". Face à des mastodontes comme Acadomia et Complétude, ce n’est pas rien ! Le duo compte ouvrir de nouvelles agences, toujours en propre, à Aix-en-Provence, Bordeaux et Nantes. Soit une présence dans 7 à 8 villes pour 3 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2013.

Le financement du projet
Les deux compères ont raclé les fonds de tiroir. En tout, ils rassemblent 2.000 euros chacun. Pour compléter, ils font appel au love money (fonds récupérés auprès d'amis, de la famille…) et réussissent à récolter plus de 40.000 euros. Assez pour démarrer, mais insuffisant pour continuer à croître. Depuis 2012, ils recherchent donc un investisseur prêt à leur donner un coup de pouce pour assurer leur développement. Ainsi qu’un 3e associé ayant les compétences en systèmes d’information qu’ils n’ont pas. Antoine assure le marketing et la communication. Julien, les finances et l’administratif. Reste la partie technique qui, dans l’e-business, est elle aussi cruciale. L’année 2012 risque donc d’être celle du déploiement.
Pas toujours simple de continuer sur sa lancée et de gérer de fortes croissances dans un secteur aussi concurrentiel et où la tentation de recourir au marché noir titille toujours autant les clients. Mais les jeunes patrons ont des arguments à faire valoir. Les tarifs tournent entre 22 et 25 € par heure en fonction du volume et de la localisation. Dans l’absolu, ce n’est pas donné. Mais, agréée "services à la personne", l’entreprise bénéficie des avantages fiscaux et sociaux accordés à tout employeur à domicile. Au final, avec les aides, une heure revient au client à... 8 €. De quoi mettre son bambin à l’anglais fissa !

Les premières galères
 Antoine et Julien s’arrachent les cheveux quand il s’agit de recruter. Des professeurs, mais aussi des clients. "Cela prend un temps et une énergie incroyables, déplore Antoine. Pour trouver de la main-d’œuvre qualifiée, il faut mener un travail de sourcing très compliqué."
Il n’en dira pas plus. De peur de voir la concurrence aller chasser dans ses filières. Tout juste saura-t-on qu’il prospecte dans les programmes d’échanges universitaires... Des natifs pédagogues, expérimentés, aimant les enfants, patients et attentionnés, soucieux de faire partager leur langue... C’est sûr qu’on ne les trouve pas dans la première agence d’intérim venue. L’an passé, ils ont reçu plus de 12.000 candidatures. Et 20.000 cette année.
De la qualité du recrutement dépend le degré de fidélisation de la clientèle. Un baby-sitting réussi en appelle forcément un autre... "Isn’t it ?"


À la loupe

Lancement : 2009.
Activité : garde d’enfants à domicile.
Capital social : 1.000 euros.
Chiffre d’affaires : 1,3 million d’euros.
Effectifs : 48 salariés, dont 40 équivalents temps plein.
Emmanuelle Souffi
 
Réalisé en partenariat avec


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