Portrait

Il est lauréat du concours Lépine 2016 grâce à ses chaussures à talons amovibles

Gregory pose avec "Adrienne l'audacieuse".
Chaque chaussure d'Alegory a un prénom et chaque talon un trait d'humeur. Gregory pose ici avec "Adrienne l'audacieuse". © Delphine Dauvergne
Par Delphine Dauvergne, publié le 17 juin 2016
1 min

LES JEUNES ONT DE L'AVENIR ! Gregory Guenoun, 30 ans, diplômé d'Arts et métiers, a lancé une start-up pour développer ses chaussures à talons interchangeables. Ce produit insolite et pratique lui a valu d'être récemment primé au célèbre concours d'innovations français.

Finie la paire de baskets dans son sac à main, pour une fin de journée ou de soirée tout confort ! Gregory Guenoun a trouvé une solution pour soulager les pieds fatigués : il a créé des chaussures dont les talons se remplacent. Et a ainsi remporté le prix Léonard de Vinci de l'édition 2016 du concours Lépine, récompensant les inventions.

Un produit innovant

L'idée a germé à la sortie d'une fête étudiante, et Gregory en a ensuite fait son sujet de projet de dernière année à Arts et métiers, où il suivait la filière Creda (création d'entreprise et développement d'activités). Un tournant dans son parcours. "Avant cela, je voulais travailler dans l'aéronautique, mais je me suis rendu compte que je ne souhaitais pas évoluer dans une grande entreprise. J'avais plutôt envie de vivre une aventure", confie le jeune entrepreneur.

Créer sa start-up devient alors une évidence pour ce trentenaire toulousain. "Je suis issu d'un milieu familial où il y a beaucoup d'entrepreneurs dans la mode et le textile. J'ai choisi d'allier mes études d'ingénierie à cette tradition, en proposant un produit innovant."

Trois années pour créer sa société

L'étudiant pense alors développer sa société en une seule année. Il lui en faudra trois. "Je me suis heurté à la complexité de fabrication d'une chaussure. Une dizaine de corps de métiers sont nécessaires pour l'élaborer, c'est un artisanat qu'on n'apprend pas du jour au lendemain." De prototype en prototype, et au fil des rencontres, le produit s'améliore et gagne en crédibilité. "J'ai toujours été entouré mais je n'ai jamais eu d'associé, ce qui peut faire flancher lorsqu'on a besoin de garder sa motivation", admet Gregory. Qui, en attendant l'éclosion de son projet, remplit son porte-monnaie en donnant des cours particuliers de mathématiques.

Une levée de fonds de 290.000 €

Après un premier crowfunding de 25.000 € fin 2014, une levée de fonds a lieu en 2015 qui a permis de récolter 290.000 €, dont un prêt de 100.000 € de la Bpifrance. La société de Gregory, Alegory, entame alors un nouveau tournant dans son développement. Depuis novembre 2015, elle s'est étoffée d'une équipe de sept personnes qui travaillent dans un showroom, dans le 11e arrondissement de Paris. Les clientes peuvent s'y rendre directement pour acheter une paire d'escarpins. Il existe aujourd'hui une dizaine de points de vente en France, et la marque est diffusée progressivement à l'international : au Japon, Mexique, Canada, Gabon, ou encore à Dubaï.

Un objet de luxe

Si le but premier de Gregory était de combler un besoin d'étudiantes, sa cible a rapidement été réorientée vers le public des cadres dynamiques. Son produit est un objet de luxe : il faut débourser pas moins de 170 € pour une paire de chaussures. Et ce prix peut grimper jusqu'à 250 € si l'on ajoute deux paires de talons, voire 300 € pour les bottines de la collection d'hiver. Les jeunes femmes qui ont inspiré ce concept devront sans doute attendre leur premier salaire pour se les offrir.

Youth We Can ! va vous inspirer
"Créer l'étincelle, inspirer et encourager les jeunes porteurs de projets à s'engager pour devenir acteurs du changement", tel est l'objectif de Youth We Can !, mouvement composé d'organisations tournées vers la jeunesse. Celui-ci vous propose de retrouver, chaque mois, deux initiatives portées par des jeunes de moins de 30 ans. De quoi vous donner des idées.

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