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Sébastien Haziza : "Avec Copy Campus, on a inventé un nouveau support publicitaire"

publié le 22 août 2011
1 min

Permettre aux étudiants de photocopier à l’infini sans débourser un centime. Pour concrétiser cette idée, Sébastien Haziza, a co-fondé en 2008 Dopad Média, avec Malik Brachémi. Leur offre Copy Campus se finance grâce à la publicité imprimée au verso des documents. 3 ans plus tard et avec quelque 60 universités "investies", ces deux trentenaires reviennent sur leurs débuts de jeunes entrepreneurs.

Sébastien Haziza et Malik Brachémi, aujourd’hui 35 et 34 ans, se rencontrent à la fin de 2007. Le premier, salarié depuis 10 ans, rêve de créer une entreprise, le second en dirige une dans le recyclage de cartouches d’encre et recherche un partenaire pour en monter une nouvelle. Son idée : proposer aux étudiants des photocopies gratuites financées par la publicité. Simple et original.

Le démarrage du projet

"L’idée m’est venue en 2004, raconte Malik Brachémi. A l’époque, j’étais directement en contact avec les étudiants et j’ai pris conscience, en les voyant faire beaucoup de photocopies à 10 centimes l’unité, du potentiel que recelait une entreprise qui leur proposerait d’en réaliser gratuitement." Sébastien et Malik planchent pendant plus de 6 mois sur le projet. En août 2008, ils créent l’agence Dopad Média (SARL), spécialisée dans la communication auprès du public étudiant, et achètent leurs premiers photocopieurs. "Nous avons inventé un nouveau support publicitaire, explique Sébastien Haziza. Les étudiants sont généralement réfractaires à la publicité et les annonceurs ont du mal à les toucher. Notre offre leur permet de cibler directement les 18-25 ans dont la préoccupation première est de dépenser moins."

Les deux associés installent les photocopieurs dans les facs et se chargent de la maintenance. Leur regret : ne pas avoir levé suffisamment d’argent dès le départ pour installer plus de photocopieurs dans plus d’universités. Ils auraient pu construire tout de suite un réseau dense et se concentrer sur le commercial. "Au cours des premiers mois d’activité, nous avons perdu beaucoup de temps à alterner implantation de photocopieurs et démarchage d’annonceurs", confie Sébastien Haziza.

Le financement

Au départ Sébastien et Malik mettent sur la table 100.000 euros, dont 35.000 euros d’apport personnel, pour acheter 25 photocopieurs. Ils contractent plusieurs prêts bancaires et un prêt d’honneur de 20.000 euros auprès du réseau Entreprendre 93. "Notre projet, sans être révolutionnaire, n’a pas d’équivalent en France. Par conséquent, les banquiers étaient un peu réticents au départ" se souvient Sébastien Haziza. Conscients que leur mise de départ est insuffisante, les deux hommes lèvent 200.000 euros supplémentaires en juillet 2009, dont 90.000 euros auprès de FinanCités (groupe PlaNet Finance), une société de capital-risque solidaire dédiée au financement des très petites entreprises des quartiers, le reste auprès de business angels. Ce qui permet aux deux entrepreneurs d’acheter 35 photocopieurs supplémentaires pour densifier leur maillage. Aujourd’hui Copy Campus est présente dans 60 des 83 universités françaises. En 2010, 7 millions de photocopies ont été réalisées sur ces machines et chaque mois la jeune pousse négocie des campagnes publicitaires avec 3 à 5 annonceurs. Les tarifs : "Au minimum 10.000 euros pour une à trois semaines de diffusion des visuels sur 100.000 à 300.000 photocopies." Parmi les premiers clients, des banques (Société Générale, BNP Paribas), mais aussi l’Armée de l’air ou encore des acteurs de la téléphonie mobile comme Simyo.

Bilan chiffré ? Mystère. Sébastien et Malik ne veulent révéler pour l’instant ni leur chiffre d’affaires ni leurs salaires respectifs. "Une entreprise ne pouvant être jugée sur ses résultats qu’à partir de 5 ans d’activité, nous ne communiquerons ces chiffres que dans 2 ans. Ce que je peux vous dire, c’est que nous sommes actuellement bénéficiaires, ce qui n’était pas le cas lors de notre première année d’activité", confie toutefois Sébastien Haziza.

Les premières galères

Sébastien et Malik, confiants dans leur projet, s’attendaient à installer rapidement leurs photocopieurs dans toutes les universités françaises. Ils ont très vite déchanté. "Avec les universités, nous nous sommes souvent retrouvés face à un mur, déplore Sébastien Haziza. Nombre de nos interlocuteurs ne voyaient pas l’intérêt de notre démarche. A les entendre, les étudiants n’avaient pas de problèmes d’argent. Si nous avons réussi à nous y implanter, c’est souvent grâce aux étudiants eux-mêmes qui ont mis la pression sur leurs administrations !" Les premiers mois sont donc difficiles. "Alors que nous pensions aller très vite pour créer le réseau, il nous a finalement fallu beaucoup de temps. Nous n’avons atteint un nombre d’implantations satisfaisant, soit plus d’une cinquantaine de sites, qu’il y a seulement 6 ou 7 mois." Autre difficulté : convaincre les annonceurs. "Du coup, nous avons dû imprimer sans publicité pendant les deux premiers mois de notre activité. Sur certaines périodes creuses, cela nous arrive d’ailleurs encore", reconnaît Sébastien Haziza.

Aujourd’hui, 3 ans après le démarrage de leur entreprise, les deux associés veulent boucler la boucle en achevant de s’implanter dans toutes les universités hexagonales avant de viser les marchés espagnol et anglais.

DopadMedia à la loupe

Lancement : août 2008
Activité : photocopies gratuites en libre service pour les étudiants
Statut : SARL
Budget de départ : 100.000 euros
Chiffre d’affaires 2010 : NC

Kevin Bertrand
Juillet 2011

Réalisé en partenariat avec


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