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Des référents handicap dans les écoles

publié le 07 mai 2012
1 min

Entretien avec Hervé Laborne, Responsable du groupe Handicap de la Conférence des grandes écoles, Ancien directeur de l’ESME Sudria.

En quoi consiste la charte « Grandes écoles/Handicap » de 2008 ?
L’idée est qu’aucun étudiant capable de faire des études ne doit en être privé. C’est pour cela que, pour l’admission, doit être mis en place un mécanisme de compensation. Un tiers de temps, un secrétaire, des sujets en braille ou sur du papier A3 pour grossir les caractères... Il s’agit de mettre à la disposition du candidat handicapé les moyens qui le ramèneront à égalité avec les autres. Une fois admis dans l’école, il peut se tourner vers le « référent handicap ».

Quel est le rôle de ce « référent » ?
Là encore, il doit permettre aux étudiants en situation de handicap d’être sur un pied d’égalité avec les autres. Il peut proposer des mécanismes de compensation lors de la scolarité. Il peut aussi travailler avec l’étudiant au choix de son orientation. Enfin, il a des relations privilégiées avec certaines entreprises pour favoriser les stages, voire les premiers emplois.

Qui sont ces référents handicap ?
Des chercheurs, des professeurs, des directeurs des études, des directeurs d’école... Ils sont environ 120-130 pour un bon millier d’étudiants handicapés dans 160 à 170 écoles. La Conférence des grandes écoles leur propose une formation en partenariat avec hanploi.com. Ils sont informés sur les enjeux de l’accessibilité (au cadre bâti, à la formation et à l’information) ainsi que sur les manières d’appréhender tel ou tel handicap. La CGE est sur le point de proposer un « recueil de bonnes pratiques », indiquant quelles écoles et quels référents ont eu à gérer chaque type de handicap.

Toutes les formations sont-elles accessibles ?
C’est surtout sur le métier qu’il faut s’interroger. Par exemple, quelqu’un qui ne peut pas marcher aura du mal à être envoyé sur un chantier. Alors que l’informatique ne pose pas ce genre de problème. Il y a quelques années, un jeune homme souffrant de myopathie (qui ne pouvait bouger que le poignet droit et qui était accompagné en permanence d’un secrétaire) a obtenu le prix de la créativité en informatique à l’ESME Sudria et a terminé dans les 10 premiers de sa promotion.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?
Outre les handicaps psychiques qui peuvent être très difficiles à prendre en charge, le plus compliqué, c’est lorsque des étudiants ne veulent pas reconnaître leur handicap. Par exemple, l’un de nos étudiants de l’ESME souffre de DMLA [dégénérescence maculaire liée à l’âge] précoce. S’il est placé dans un endroit particulier de la salle de cours, avec un appareillage spécial – une caméra qui retransmet sur son ordinateur –, il n’est pas désavantagé. S’il ne se confie pas, je ne peux pas mettre en place de mécanisme de compensation. Le sujet peut être délicat, il faut y aller en douceur.
 
Virginie Plaut
Avril 2012
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