Portrait

Les débuts de Guillaume, jeune diplômé en publicité au Celsa

Par Mathieu Oui, publié le 13 octobre 2009
1 min

"Un cercle vertueux", c’est en ces termes que Guillaume Bilheude, 25 ans, parle de ses premiers pas sur le marché du travail. Aujourd’hui planneur stratégique junior à l’agence Lowe Stratéus à Paris, il se reconnaît un "parcours très concentré". Un bac S mention très bien, 2 ans de prépa littéraire et un master du Celsa (l’école de communication de Paris IV) en marketing et stratégies de communication. Et, avant même l’obtention de son diplôme, le jeune homme était déjà embauché dans son agence actuelle.

"La bonne personne au bon moment"

Sa 1ère expérience professionnelle, Guillaume la réalise via un stage de 6 mois en agence de publicité, chez Ogilvy. "Ce passage dans une grande agence parisienne m’a crédibilisé auprès de mes contacts successifs, analyse le jeune homme. J’ai eu la chance de rencontrer la bonne personne au bon moment."

Cette "bonne personne" a été l’une des intervenantes professionnelles au Celsa, également planneur stratégique chez Ogilvy. Une rencontre qui déclenche chez Guillaume l’envie d’embrasser cette profession. Intervenant très en amont des campagnes publicitaires, le "responsable du planning" détecte les tendances de consommation qui vont nourrir les recommandations stratégiques pour répondre à la demande d’un annonceur. "C’est un métier assez rare, avec très peu d’offres. La plupart des stagiaires occupent un poste de planneur junior, mais ils sont ensuite  souvent remplacés par un autre stagiaire… du coup il n’y a quasiment jamais d’embauches."


Cinq entretiens successifs

Son 2e stage longue durée (environ 8 mois), Guillaume le décroche encore une fois grâce à un intervenant professionnel de son master au Celsa. Dans l’agence V, toujours à Paris, un de ses collègues est contacté par un chasseur de têtes qui recherche un planneur junior pour l’agence Lowe. "Mon collègue n’était pas intéressé mais il m’a recommandé." Encore en stage, l’étudiant est donc engagé dans un processus de recrutement pour un CDI (contrat à durée indéterminé). En 2 mois, il passera 5 entretiens successifs (pour la plupart en tête à tête). "C'était moins les entretiens en eux-mêmes que je redoutais que le risque de passer  à côté d'une occasion rare, car le milieu offre peu d’opportunités."


Profiter de l'année de M1 pour multiplier les stages

Guillaume est à son tour amené à recruter quelques stagiaires. Ses conseils pour décrocher un stage : passer en priorité par les "les intervenants de l’école". "Comme ils ont un lien affectif avec l’établissement ou avec les étudiants, ils seront plus enclins à vous recruter". Autre conseil : privilégier l’année de master 1 pour trouver un bon stage. "En licence, on manque encore d’expérience et en master 2, la question de l’embauche se pose. Les employeurs sont mal à l’aise avec les stagiaires de M2 car ils savent qu’ils ne pourront pas les embaucher. Du coup, l’année de M1 est celle où l’on peut décrocher les meilleurs stages."


Confiant en l’avenir

Pour la suite de sa carrière, Guillaume n’est pas très inquiet. "Au bout de 2-3 ans d’expériences, les chasseurs de tête se manifestent directement. On dispose d’une 1ère expérience, sans coûter trop cher." Pour l’instant, Guillaume gagne 1.800 € net. "C’est un métier assez mal payé mais on peut monter vite et haut !"
 

L’avis d’Hymane Ben Aoun, dirigeante d’Aravati, cabinet de recrutement spécialisé dans la communication à Paris


"Comme il le dit lui-même, Guillaume a eu de la chance car le planning ne représente que 10 % des offres. Faute de postes, la plupart des jeunes qui visent ce métier évoluent vers des fonctions plus opérationnelles en conseil ou gestion de marques.

Son témoignage montre l’importance de la cooptation en publicité. Mais le recrutement passe aussi par les journaux spécialisés et leurs sites (CB News et Stratégies) et par les réseaux sociaux professionnels comme Linkedin et Viadeo.

Il faut essayer de décrocher les stages les plus riches possibles, en visant des agences dynamiques, avec des problématiques annonceurs intéressantes et qui vont faire parler d’elles. Pour les postes de créatifs par exemple, il faudra cibler de préférence les agences qui récoltent des prix.

La cohérence d’un parcours est essentielle : mieux vaut ne pas accepter un stage en relations publiques ou dans l’événementiel si l’on veut travailler en publicité. Le stage est aussi le moment de construire son réseau professionnel, de se rapprocher des gens confirmés qui vont pouvoir ensuite vous recommander. Je conseille enfin aux jeunes diplômés en recherche d’emploi, l’opération "Coup de pouce", organisée chaque année en mars par le Syntec et au cours de laquelle, les cabinets membres du syndicat donnent gratuitement des conseils.

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