Enquête

Pompier volontaire, service civique... 7 pistes pour vous engager après le 13 novembre

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Un jeune sur cinq a envie de s'engager depuis les attentats du 13 novembre. © Marta NASCIMENTO/REA
Par Étienne Gless, publié le 10 novembre 2016
1 min

Un jeune sur cinq s'est engagé pour une cause ou a envie de le faire depuis les attentats du 13 novembre 2015. Si tel est votre cas, voici sept pistes à explorer pour vous rendre utile.

Il y a bien une génération Bataclan ! Les attentats survenus dans la soirée et la nuit du 13 novembre à Paris ont marqué les jeunes. Dans chaque région 80 % des jeunes au moins confient avoir ressenti un impact de ces terribles attentats dans leur vie personnelle. C'est ce qui ressort du baromètre de la jeunesse 2016 réalisé par le Crédoc pour la direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative."

"Les attentats qui ont eu lieu en France semblent avoir favorisé l'envie de s'engager chez les 18 – 30 ans. 1 jeune sur 5 la cite comme une des conséquences des attentats de novembre 2015", remarque Nelly Guisse, cheffe de projets au Crédoc. "Et près de la moitié des jeunes qui évoquent leur désir de s'engager en réaction aux attentats donnent de leur temps bénévole de manière ponctuelle ou plus régulière."

1. Se former aux premiers secours

Les services de la protection civile ont enregistré une hausse de 10 % des demandes de  formation aux premiers secours depuis les attentats de novembre 2015. La campagne "Adoptons les comportements qui sauvent" a d'ailleurs été labellisée grande cause nationale 2016 par les pouvoirs publics. À noter : la Croix Rouge a lancé la nouvelle version de son "appli qui sauve" pour s'initier ou rafraîchir ses connaissances.

Lire aussi : Attentats : collégiens, lycéens vous serez formés aux premiers secours

2. Devenir pompier volontaire

"Depuis trois ans, nous enregistrons une hausse de 7 % de jeunes sapeurs-pompiers volontaires", remarque la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Ils sont désormais au nombre de 28.500, âgé de 11 à 18 ans.

Pour rejoindre une section de jeunes sapeurs-pompiers volontaires, vous devez être apte physiquement (certificat médical) et avoir une autorisation parentale. La formation dure en général quatre ans et est dispensée les mercredis ou les samedis. Vous apprendrez les gestes qui sauvent, les techniques de lutte contre l'incendie. Vous pourrez ensuite rejoindre les 195.000 sapeurs-pompiers volontaires, dont près de 20 % ont moins de 25 ans. Contacter l'union départementale de sapeurs-pompiers de votre lieu de résidence.

3. Trouver une mission de service civique

52.341 jeunes de 16 à 25 ans (30 ans si en situation de handicap) ont effectué une mission d'intérêt général en 2015. Leur nombre a encore bondi depuis les attentats : soif d'engagement de la jeunesse mais aussi promesse du président de la République qui a rendu le service civique universel et fait monter en puissance le dispositif depuis les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Hyper Cacher…). L'objectif est de proposer 150.000 missions en 2017 : collectivités, ministères, associations sont donc mobilisées pour offrir des missions dans neuf domaines d'action : solidarité, intervention d'urgence, aide humanitaire, éducation, environnement… Vous serez indemnisé 577 € par mois. Pour trouver une mission, rendez-vous sur le site de l'agence du service civique. Si seulement 1 jeune sur 4 trouvait une mission il y a peu, la montée en puissance des moyens va rendre plus facile la possibilité d'en obtenir une.

Lire aussi : Service civique, une expérience unique pour les volontaires

4. Militer dans les associations de défense des droits de l'homme

"Nous avons enregistré un pic d'adhésions après les attentats de janvier 2015 mais qui est assez vite retombé. Puis un pic un peu moins important après les attentats du 13 novembre, mais là, le flux s'est prolongé", remarque Jean-François Mignard, secrétaire général de la Ligue des droits de l'homme (LDH). Un engagement motivé autant par réflexe contre les attentats que par l'état d'urgence et ses prolongations successives.

Même constat chez Amnesty International : "Depuis deux ans, nous connaissons un boom de nos antennes jeunes : de 35, leur nombre est passé à 80 à la fin de l'année scolaire 2015-2016", constate Pascale Guillier, coordinatrice du réseau jeunes Amnesty International. "De plus en plus de lycéens nous appellent pour s'investir, se sentir moins impuissants et participer à la construction d'un monde meilleur". L'ONG propose son appui aux jeunes lycéens pour créer une structure militante dans leur établissement. "Depuis Charlie et le Bataclan, nos 250 groupes locaux sont aussi très sollicités par les jeunes pour intervenir sur la liberté d'expression, les réfugiés ou la déclaration universelle des droits de l'homme", précise Pascale Guillier.

5. Faire du bénévolat ponctuel ou régulier dans une association

"C'est chez les moins de 35 ans que le bénévolat progresse le plus : + 33 % de 2010 à 2016", constate France Bénévole. "La volonté d'engagement préexistait aux attentats chez nos jeunes lauréats", observe ainsi Marc Germanangue directeur adjoint de l'Institut de l'engagement qui accompagne 700 lauréats en 2016 issus d'un service civique, d'un volontariat de solidarité internationale ou d'un service volontaire européen dans un projet de création d'activité, reprise d'étude ou recherche d'emploi.

Il existe mille manières de s'engager et de faire du bénévolat dans les centaines de milliers de structures associatives qui abondent en France : si 23 % des 14 millions de Français bénévoles le sont dans une association liée au sport, 16 % militent pour la défense de droits et de causes. Vous pouvez aussi créer et faire vivre votre propre association, et ce, même si vous êtes mineur (à partir de 16 ans) : les formalités sont les mêmes sauf que vous devrez obtenir une autorisation parentale ou de votre représentant légal.

Lire aussi : Service volontaire européen (SVE), une parenthèse à l'étranger

6. Profiter d'une période de césure pour s'engager

Si vous êtes étudiant, vous pouvez profiter d'une période de césure de 6 mois à 1 an pour vous consacrer à un engagement bénévole associatif, une mission de service civique. Le dispostif relatif à l'année de césure reconnait et facilite l'engagement des étudiants. Depuis la rentrée 2015 vous pouvez suspendre votre cursus universitaire tout en demeurant inscrit dans votre établissement et continuer à bénéficier de votre couverture sociale étudiante voire de votre bourse. 

Lire aussi : Réussir son année de césure

7. Rejoindre la garde nationale

Opération Sentinelle après les attentats de janvier 2015, plan Vigipirate et prolongations de l'état d'urgence après les attaques terroristes du 13 novembre 2015 à Paris et de Nice le 14 juillet 2016... La durée et l'ampleur des missions des forces armées pour protéger les citoyens sont à la hausse. Pour les soulager dans certaines tâches et contribuer à la cohésion de la nation, les pouvoirs publics comptent sur les réservistes. Depuis le 12 octobre 2016, la garde nationale regroupe les réserves opérationnelles de l'armée, de la police et de la gendarmerie. Soit 65.000 personnes.

Pour atteindre 85.000 réservistes d'ici 2018, l'État a mis en place des incitations pour les jeunes à s'engager : une participation au financement du permis de conduire si vous avez moins de 25 ans et effectué au moins 50 jours de réserve ; une allocation mensuelle de 100 € pour vos frais de scolarité si vous suivez un cursus d'enseignement professionnel ou universitaire et vous engagez pour 5 ans en effectuant au moins 37 jours de réserve par an. Une prime de fidélité de 250 € est aussi offerte.

Lire aussi : Defense : après les attentats comment s'engager

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