Coaching

Décrocher son premier job dans l'aérospatial: "Au vu de la complexité de nos métiers, nous sommes aussi attentifs au savoir-être"

Vincent Mattei
Vincent Mattei, responsable emploi et mobilité au sein du groupe Thales. © Vincent Mattei
Par Propos recueillis par Marie-Caroline Missir, publié le 10 avril 2015
1 min

PAROLES DE RECRUTEUR. Consultant en cyber sécurité, ingénieur R&D matériel, responsable de production... Si ces métiers vous attirent, vous compterez peut-être parmi les 1.000 jeunes recrutés en CDI par Thales en 2015. Détail des profils recherchés avec Vincent Mattei, responsable emploi et mobilité au sein du groupe, présent dans 56 pays.

Des titulaires de master, mais aussi de BTS (brevet de technicien supérieur) et des apprentis : le groupe français d'électronique, spécialisé dans l'aérospatial, la défense et les technologies de l'information, propose une large palette de postes et recherche des profils "techniques" et "innovants" de tout niveau. Vincent Mattei vous donne les clés pour y entrer.

Quelles compétences recherchez-vous, et quelles sont vos prévisions de recrutement ?

Nous allons recruter en France 1.000 CDI en 2015 dont 30 % de jeunes diplômés. Nous recherchons des profils à dominante technique, dans les environnements de la R&D – logiciels embarqués et systèmes d'information –, ou dans le "hardware" – électrotechnique, traitement du signal, mécanique et optique. Nous cherchons aussi des compétences nouvelles, en "mécatronique", un secteur qui allie la mécanique à l'électronique. Par nos activités, la défense, la sécurité, l'aérospatial et le transport, nous sommes en quête de profils très pointus et de compétences techniques affirmées. Nous menons également des recrutements dans des secteurs plus industriels, pour lesquels nous recherchons des compétences en gestion de la chaîne par exemple. Enfin, pour toutes nos activités tournées vers le service client, les compétences en maintenance sont valorisées.

Au vu de la complexité de nos métiers, nous sommes attentifs aux compétences techniques des jeunes diplômés que nous recrutons, mais également à leur savoir-être : capacité à intégrer une équipe, à gérer des projets transversaux, sens du service client, habileté à gérer les relations avec différents partenaires. Nous cherchons des profils créatifs dotés d'un esprit d'innovation et passionnés par les hautes technologies.

Nous allons aussi recruter 1.800 apprentis avec une multitude de profils, dans les environnements techniques (logiciel, matériel et ingénierie systèmes ; industrie ; service client et management proposition et projet) ou en communication, commerce, ressources humaines et qualité.

Quelles sont les formations que vous privilégiez ?

Selon nos prévisions de recrutement pour 2015, nous allons embaucher 70 % de diplômés de niveau master 2, issus d'écoles d'ingénieurs ou d'un parcours universitaire. Nous recrutons aussi des doctorants pour notre recherche. Nous avons également besoin de techniciens très spécialisés, en mécanique par exemple. Il s'agit principalement de titulaires d'un BTS ou d'une licence professionnelle en électrotechnique, électronique ou mécanique.

Vous recrutez une minorité de femmes ?

En France, 28 % de nos recrutements en CDI sont des femmes. Notre objectif est de faire monter ce taux à plus de 30 % dans les années à venir. Nous menons différentes actions, notamment avec l'association "Elles bougent" pour sensibiliser les lycéennes à nos métiers, très en amont du premier emploi. Pour autant, nous ne pratiquons pas de discrimination positive pour les jeunes femmes.

Trop souvent, dans la construction de leur CV, les étudiants oublient de détailler les projets qu'ils ont menés durant leurs études

Pour un jeune qui s'apprête à passer un entretien chez Thalès, quels écueils faut-il éviter ?

La nonchalance, l'impréparation et l'absence de prise de notes s'avèrent des écueils fréquents. De plus en plus de jeunes ne préparent pas leurs entretiens. Je préconise d'anticiper ce rendez-vous en se renseignant sur l'entreprise, le secteur d'activité et l'entité visée. Il faut essayer de mettre en avant son parcours, en lien avec le poste, et être capable de tenir un discours technique et argumenté avec l'opérationnel, en illustrant ses propos avec des expériences cohérentes avec la mission visée.

Enfin, trop souvent, dans la construction de leur CV, les étudiants oublient de détailler les projets qu'ils ont menés durant leurs études (projets de fin d'année) qui peuvent présenter un intérêt supérieur à un stage d'été pour un employeur potentiel.

Où et comment repérez-vous vos futurs collaborateurs ?

Pour les jeunes diplômés, nous pratiquons un "sourcing" très large. Nous utilisons aussi les réseaux sociaux spécialement dédiés aux étudiants comme Wizbii, et sommes régulièrement présents sur les campus et dans les écoles.

Quels sont les petits "plus" qui chez un candidat feront la différence ?

La capacité à se projeter dans l'entreprise est un plus. Nous ne recrutons pas pour un poste, nous recrutons un potentiel, en capacité de s'inscrire dans un parcours chez Thales. Nous pouvons refuser des candidatures parfaitement adaptées au poste mais que nous ne sentons pas assez solides pour évoluer dans l'entreprise. Nous sommes aussi sensibles aux questions intelligentes posées durant l'entretien et aux expériences humanitaires, culturelles ou sportives qui peuvent nourrir la mission proposée. Il est important, dans sa présentation, que l'étudiant mette en avant ce qu'il a retenu de ses différentes expériences, en quoi elles l'ont fait grandir.

L'œil de Trendence
L'Institut berlinois publie chaque année un classement des entreprises les plus prisées par les étudiants d'école d'ingénieurs et de commerce. En 2014, Thales était cité par 8,8 % des étudiants des écoles d'ingénieurs parmi les entreprises où ils envisageaient de postuler. Un taux qui place le géant français à la 4e place du "Top employeurs" derrière EADS (14,5 %), Safran (10,4 %) et EDF. (9,5 %). L'année précédente Thales se plaçait en seconde position dans ce palmarès avec 9,5% des intentions de postuler. Autre point relevé par Trendence, Thalès compte avec EADS et Safran parmi les entreprises les plus prisées des hommes. Les jeunes femmes, elles, placent L'Oréal et Veolia Environnement sur le podium des entreprises qu'elles souhaitent rejoindre.

Ces données sont tirées des réponses de quelque 20.000 étudiants au total à qui l'on avait posé la question suivante : "Chez quels employeurs allez-vous vraisemblablement postuler après votre diplôme ?" Avec la possibilité de choisir jusqu'à trois entreprises.

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