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Quel avenir pour les métiers de bouche ?

Par Gabrielle Blanchout-Busson, publié le 19 novembre 2013
1 min

Boucherie, charcuterie, fromagerie, pâtisserie… le secteur ne connaît pas le chômage et séduit de plus en plus les bacheliers comme les étudiants désirant se reconvertir.

Virginie Cain, GD InterimVirginie Cain, directrice commerciale de GD Intérim, agence d'intérim spécialisée dans les métiers de bouche.

"Mieux vaut se former en apprentissage"
 

"La forte pénurie sur l'ensemble du secteur va perdurer car l'orientation vers les métiers de bouche est souvent vécue comme une ­sanction. Pourtant, on n'y connaît pas le chômage, et avec une formation courte [CAP, certificat d'aptitude professionnelle ; BP, brevet professionnel, bac pro...], on peut avoir une évolution très rapide. La boucherie est en forte demande, tout comme la charcuterie, la fromagerie, la boulangerie, la pâtisserie... Je pense aussi à un métier dont on parle peu, qui est celui de sommelier, auquel on accède avec un BP ou une MC [mention complémentaire] sommellerie, deux diplômes qui se préparent après un CAP ou un bac pro en cuisine-restauration. Ces métiers peuvent aussi être des activités de gestionnaires. Quand on ouvre une boutique ou quand on devient responsable d'un rayon en grande surface. En boucherie, le BP donne toutes les qualifications nécessaires pour ce genre de poste. Dans tous les cas, je conseille de privilégier l'apprentissage, car ce sont des métiers où l'expérience sur le terrain compte beaucoup."

Dominique Perrot, CGADDominique Perrot, secrétaire général de la CGAD (Confédération générale de l'alimentation en détail)

 

"Nos métiers permettent de se lancer dans la création d'entreprise"
  

"De plus en plus de jeunes s'orientent vers nos métiers après des formations supérieures, voire quelques années d'expérience professionnelle, comme cet ingénieur rencontré récemment. Il était spécialiste de l'atome et il a choisi de s'installer en tant que ­crémier-fromager-affineur ! C'est une tendance en augmentation constante depuis une dizaine d'années et nous nous sommes adaptés en proposant des durées de formation réduites, un an contre deux, par exemple, pour le CAP, qui est le diplôme de base. Il faut dire que la crise n'a pas été trop durement ressentie dans nos professions et ceux qui s'en sortent le mieux ont fait le choix de la qualité. On retrouve beaucoup, chez tous ceux qui choisissent notre secteur, l'envie et le besoin de créer une entreprise, avec à la clé, une activité intéressante et une rémunération très correcte. Les métiers les plus en tension ? La boucherie et la poissonnerie."

Patrick Paulmier, formateur métiers de la boucheriePatrick Paulmier, formateur technique et chargé de travaux à l'École professionnelle des métiers de la boucherie

 

"Nos jeunes exportent leurs connaissances en Allemagne, au Canada, au Qatar..."
  

"Dans notre profession, de nombreuses entreprises ferment sans trouver de repreneurs. ­Certaines collectivités locales proposent même d'aider des jeunes bouchers à s'ins­taller, comme c'est le cas pour les médecins. La boucherie française est réputée au niveau mondial. Nos jeunes exportent leurs connaissances en Allemagne, au Canada, au Qatar... Nos étudiants sont formés sur le terrain et passent trois jours au CFA [centre de formation d'apprentis] toutes les deux semaines. En fin de mois, ils ont un salaire ; en fin de formation, un diplôme, et en fin de contrat, un emploi. Aujourd'hui, notre secteur est tellement demandeur que l'on prend tous types de profils, depuis le jeune qui veut arrêter l'école après la troisième jusqu'à l'étudiant en licence de droit qui veut changer d'orientation. Il ne faut pas hésiter à aller voir à quoi ressemble notre métier, qui ne bénéficie pas d'une belle image, en sollicitant un stage chez un boucher. Vous n'aurez pas à chercher bien loin : de nombreux bouchers recherchent des candidats." 

 

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