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Quel avenir pour les métiers de l’agroalimentaire ?

Par Gabrielle Blanchout-Busson, publié le 14 mars 2014
1 min

Vous êtes prêts à relever le défi de nourrir 8 milliards d’hommes en 2025 ? Alors, les métiers de l’agroalimentaire, mal connus, sont pour vous. Nos experts vous conseillent.

Marc Esnault, directeur adjoint formation adulte et apprentissage au campus La Lande du Breil (35).

Quel avenir pour les métiers de l’agroalimentaire ? - Marc Esnault // © DR
"L'agroalimentaire souffre d'une image très réductrice qui associe ses métiers à des fonctions d'exécutants alors que les postes d'encadrement sont aujourd'hui en tension et recrutent. Ce sont aussi des métiers qui permettent, en fonction de ses aspirations et projets, de travailler dans des environnements très différents, de l'artisanat à la grande industrie.

Deux types de diplômes intéressent en particulier les industriels : les BTS (brevets de technicien supérieur) pour la conduite de ligne, et les licences professionnelles pour les postes de responsables de production. En revanche, il peut y avoir une certaine frustration des jeunes titulaires de BTS, car leurs débouchés sont souvent comparables à ceux qui sont proposés aux bacs pro.

Cela peut donc valoir le coup de poursuivre un an supplémentaire jusqu'à la licence pro. Enfin, il y a un vrai intérêt pour l'apprentissage. Nous avons actuellement plus d'offres venant des entreprises que de demandes des jeunes."


Frédérique Roy, Talent Manager groupe Lactalis.


Quel avenir pour les métiers de l’agroalimentaire ? - Frédérique Roy // © DR"Chez Lactalys, nous recrutons 50 % de jeunes diplômés avec pour objectif de les faire évoluer sur nos sites. De bac à bac+3, les recrutements sont plutôt régionaux. Au-delà d'un bac+3, les jeunes diplômés sont plus ouverts à la mobilité géographique en France et à l'international. Il y a donc de la place pour tous, avec des perspectives d'évolutions hiérarchiques, régionales et transversales (sur les métiers comme sur la technologie).

En général, nous apprécions les formations spécialisées agroalimentaires, qui vont du BTS aux écoles d'ingénieurs agronomes. Nous suivons aussi les ENIL (écoles nationales de l'industrie laitière) qui forment du bac pro au bac+3, souvent par le biais de l'apprentissage, et les masters spécialisés sur le lait, directement dédiés à nos métiers. Les jeunes qui intègrent ces formations étaient parfois un peu perdus en fac de biologie.

Pour quelqu'un qui aime la science, l'industrie alimentaire, en particulier la filière lait qui traite une matière vivante, peut se révéler une voie intéressante à laquelle on ne pense pas forcément."


Morgan Oyaux, directeur des affaires sociales de l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires).

Quel avenir pour les métiers de l’agroalimentaire ? - Morgan Oyaux // © DR
"Les professionnels du secteur souhaitent développer une filière compétitive, de l'agriculture à la grande distribution, et anticipent 10.000 recrutements par an. Aujourd'hui, les métiers de l'agroalimentaire sont déjà en tension à tous les niveaux. Au niveau ouvrier, qui représente 50 % des effectifs, mais aussi dans les professions plus qualifiées de la maintenance et de la logistique (avec un BTS ou une licence pro), où nous sommes en concurrence avec d'autres industries pour le recrutement.

Il y a tension aussi dans les métiers de la vente, de l'hygiène et de la sécurité (avec une licence ou un master). Même dans les écoles d'ingénieurs agronomes, les étudiants ne visualisent pas toujours nos métiers de transformation et nous assimilent soit à l'agriculture soit à la grande distribution, voire à l'hôtellerie-restauration ! Pour remédier à ce déficit d'image et mieux faire connaître nos métiers, nous lançons un nouveau site : alimetiers.com."

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