Reportage

Loi Travail : étudiants et lycéens prévoient un mois de mai "chaud"

Manifestation contre la loi Travail, le 28 avril 2016, à Denfert, Paris.
Après deux mois de mobilisation, les jeunes étaient encore présents dans la rue contre la loi Travail. © Sarah Hamdi
Par Sarah Hamdi, publié le 28 avril 2016
1 min

Jeudi 28 avril 2016, quatrième journée de grève générale contre la loi Travail. Lycéens et étudiants sont redescendus dans la rue aux côtés des salariés. Moins nombreux mais toujours motivés et peu convaincus par les mesures "jeunesse" du gouvernement, ils annoncent un retour de flamme pour le mois de mai.

"Étudiants, lycéens, chômeurs et salariés, c'est tous ensemble qu'on va gagner." Au départ du cortège, station Denfert-Rochereau, à Paris, les slogans en appellent à l'unité. Pourtant, jeudi 28 avril 2016, après deux mois de mobilisation contre la loi Travail, ils étaient moins nombreux dans la rue : entre 170.000 et 500.000 manifestants en France selon les sources (police ou syndicats) dont de 14.000 à 60.000 personnes dans la capitale contre environ 20.000 à 110.000 le 9 avril. De violents affrontements ont eu lieu dans plusieurs villes comme Paris, Nantes ou Rennes. Il s'agissait de la quatrième journée de grève générale contre le projet de réforme du Code du travail.

Ça continue à Nuit Debout

Elsa, 23 ans, porte-parole de la Coordination nationale étudiante, souligne "l'importance de cette journée qui signe la jonction entre les salariés et les jeunes". En master 2 de droit à Paris 1, l'étudiante n'a manqué aucune manifestation depuis le début du mouvement.

Pour Sébastien, 23 ans, en DUT (diplôme universitaire de technologie) métiers du livre à Paris 10, "cela va bien au-delà de la loi Travail". Cela fait trois semaines que le jeune homme participe activement à Nuit Debout. Et selon lui, "le parti élu ne représente plus les citoyens". S'il manifeste aujourd'hui, c'est pour obtenir "l'établissement d'une vraie démocratie et une sortie du système financier actuel."

"Nous ne sommes pas des pigeons"

L'enveloppe de 400 à 500 millions d’euros annoncée pour financer les 11 mesures pour la jeunesse ne suffit pas à certains syndicats de jeunes dont Jeunes CGT, UNEF, FIDL, SGL, UNL. Ils demandent toujours le retrait du texte.

Enora, 22 ans, étudiante à Sciences po, salue "un premier pas", mais elle met en garde contre "une tentative qui vise à diviser les membres du mouvement. C'est un moyen de chantage". Et les aménagements du gouvernement pour la "priorité jeunesse" n'ont pas convaincu Elsa : "Ces mesures sont cosmétiques, c'est un stratagème. Nous ne sommes pas des pigeons pour ramasser des miettes. Nos revendications n'ont pas bougé, nous demandons toujours le retrait de la loi El Khomri," déclare-t-elle.

Le mois de mai sera-t-il "chaud" ?

Des mobilisations sont d'ores et déjà prévues les 1er et 3 mai 2016, au retour des vacances de la zone C. Deux dates aux symboles forts : la première celle de la Fête du travail. La seconde, celle de l'ouverture des débats de la loi Travail à l'Assemblée nationale. Elsa annonce "un mois de mai très chaud. Nous ne laisserons sûrement pas les députés discuter tranquillement du projet de loi".

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