Décryptage

Loi Travail : des avancées encore insuffisantes pour l’UNEF

La mobilisation des étudiants contre la Loi Travail sera-t-elle aussi forte que celle contre le CPE (contrat première embauche) en 2006 ?
L'UNEF appelle à poursuivre la mobilisation contre la loi Travail. © Sebastien ORTOLA/REA
Par Sarah Hamdi, publié le 14 mars 2016
1 min

Le Premier ministre a réuni lundi 14 mars 2016 les partenaires sociaux, ainsi que l’UNEF et la Fage pour dévoiler sa version revue et corrigée du projet de loi Travail. Réussite ou échec ?

C’est "un nouveau départ", selon Manuel Valls. À Matignon, Manuel Valls a présenté les modifications du projet de réforme du Code du travail, tant contesté, notamment chez les jeunes. Après avoir annoncé, la semaine dernière, "vouloir bâtir un compromis dynamique et ambitieux" autour de la loi Travail, le Premier ministre a revu sa copie.

Quels changements propose le gouvernement ?

La garantie Jeunes

Dédié aux jeunes en grande précarité, ce dispositif d'accompagnement va devenir un "droit universel" pour tous les jeunes sans emploi ni formation. "Je souhaite que ce dispositif soit généralisé en 2017. De la même manière que nous créons, avec le CPA [compte personnel d’activité], un droit personnel et universel, nous devons créer un droit universel à la Garantie jeunes", a affirmé Manuel Valls.

Le plafonnement des indemnités prud'homales

C’était une mesure phare du projet de réforme. Le barème qui devait plafonner de façon impérative les indemnités prud'homales, en cas de licenciement abusif,  sera seulement "indicatif". Il représentera une simple aide pour les juges prud’homaux, "mais pas un carcan".

Le Premier ministre est également revenu sur le forfait-jour et la modulation des astreintes, qui ne pourront s’appliquer sans passer par un accord collectif. Le plafond du CPF (compte personnel de formation) sera relevé de 150 à 400 heures pour les salariés sans diplôme.

"Du bricolage" pour l’UNEF

Une nouvelle mouture pas assez satisfaisante pour l’UNEF. Il s’agit surtout de "beaucoup de bricolage" en seulement "cinq jours de concertation", estime William Martinet, président du premier syndicat étudiant. "Ce projet de loi ne répond pas aux aspirations des jeunes," affirme-t-il à sa sortie de Matignon. C'est pourquoi l'UNEF demande toujours le retrait de ce projet de loi dans le but de le retravailler.

"Une base pour poursuivre le dialogue" pour la Fage

Alexandre Leroy, président de la Fage, à quant à lui salué cette nouvelle version. C’est "une base qui permet de poursuivre le dialogue," déclare-t-il en sortant de la présentation. Même s’il n’approuve pas entièrement le projet de loi, il reconnaît l’avancée historique de la création "d’un droit universel à la Garantie jeunes". Cette annonce a été largement soutenue par la Fage qui n’appelle pas à manifester le 17 mars 2016.

L’UNEF maintient son appel à la mobilisation de jeudi prochain. Le 31 mars une nouvelle journée de grève et de manifestations avec les syndicats CGT et FO, est également prévue. Les premières manifestations contre la réforme, le mercredi 9 mars 2016, ont mobilisé de 220.000 à 500.000 personnes. Reste à voir si ces nouvelles annonces dissuaderont certains d’aller battre le pavé.

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