Portrait

Les débuts d’Anne Caspar, diplômée de l'Ecole nationale d'architecture de Strasbourg

Par Jean-Marc Engelhard, publié le 02 mars 2009
1 min

"Après plusieurs CDD, j'ai décidé de monter une agence avec des anciens de l'école"

Trois contrats à durée déterminée et un projet de création d'une agence d'architecture bien avancé : ces trois dernières années, Anne Caspar, 26 ans, diplômée de l’ENSAS (Ecole nationale d'architecture de Strasbourg), n'a pas eu le temps de tomber dans la routine !

D'abord, compléter son diplôme d'Etat par une ultime formation. Dans la foulée de son diplôme d'Etat, elle enchaîne sur une Habilitation à exercer la maîtrise d'œuvre en son nom propre (HMONP), le sésame indispensable à tout architecte qui souhaite signer ses propres projets. Une année qui ne comporte que quelques heures de cours, mais qui prévoit une activité professionnelle. "L'architecte chez qui je devais travailler durant cette année m'a fait faux bond deux jours avant de la remise des diplômes, se souvient la jeune femme. Mais j'ai eu de la chance : lors de cette cérémonie, l'un de mes enseignants, également dirigeant d'un agence, m'a proposé un CDD de six mois que je me suis empressé d'accepter. Son offre m'a semblé d'autant plus intéressante que son agence réalisait de l'architecture bioclimatique, une spécialité en pleine expansion".

Une première expérience en agence


architecteEtudes de faisabilité, croquis, recherche sur les matériaux, plongée dans les réglementations complexes qui encadrent l'activité, rencontre avec des clients pour des projets de maisons individuelles et de petit habitat collectif… Durant ces six mois, elle fait ses premiers pas professionnels. "Une expérience intéressante mais un peu courte, remarque Anne Caspar. Un projet d'architecture s'étend sur un cycle plus long, entre un et deux ans. Je n'ai donc pas pu participer à toutes les phases, notamment celle du chantier". Bien qu’engagée dans un autre cabinet d’architecte à la fin de ce premier contrat, elle doit chercher un autre poste face à al mise en liquidation de son nouvel employeur. Chaque jour, Anne Caspar consulte alors les offres sur Internet, en particulier sur le site de l'Ordre national des architectes.

"De la chance", mais pas seulement. Interpellée par l’annonce d'une jeune agence qu'elle connaissait de réputation et dont elle appréciait le travail, elle envoie sa candidature et, quelques jours après, signe un nouveau CDD. "Mon expérience précédente a joué en ma faveur, car l'agence avait un projet de logements sociaux bioclimatiques à Mulhouse", remarque cette jeune architecte, qui tient à souligner le caractère atypique de son parcours. "J'ai eu beaucoup de chance : je n'ai jamais eu à rechercher longtemps un emploi ! Pour beaucoup de débutants, c'est plus difficile".

De la réalisation de dessins à la réflexion sur des projets de logements


Au sein de cette structure de onze personnes, elle travaille simultanément sur différents projets et se confronte à de nouvelles facettes de son métier. "Jusque-là, on m'avait surtout confié la réalisation de dessins, explique la jeune femme. Il s'agissait de traduire les esquisses des architectes pour lesquels je travaillais. En intervenant sur un projet de logements collectifs, j'ai pu collaborer avec des intervenants plus divers, notamment des bureaux d’études et un paysagiste. J'ai aussi approfondi ma connaissance des normes des bâtiments collectifs, par exemple en matière d'accès des personnes handicapées". Faute d'une activité suffisante, à la fin de l'année 2008, son contrat n'est pas renouvelé. Cette fois, Anne Caspar ne se relance pas dans la recherche d'un nouveau contrat. Elle a un autre projet en tête.

Monter sa propre agence avec peu de moyens


"Déjà à l'école, avec trois autres étudiants, nous parlions de monter une agence ensemble, avec l'idée qu'à quatre, nous aurions plus de poids, notamment pour remporter des marchés publics. Cette année, nous avons décidé de nous lancer. L'avantage, dans notre métier, c'est qu'il est possible d'ouvrir sa propre structure sans prendre de risques financiers démesurés. Nous n'avons pas besoins de vastes locaux ni de machines coûteuses. Seuls le matériel informatique et les logiciels sont indispensables".

Dossiers administratifs, comptabilité, prospection auprès des promoteurs locaux et des communes… Depuis quelques semaines, Anne Caspar découvre d'autres facettes du métier d'architecte. Les locaux de son agence, baptisée Carré d'A, viennent tout juste d'être trouvés. Un premier pas avant de remporter de premiers contrats. 

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