Décryptage

BAFA : comment trouver un job ?

Si le diplôme est toujours utile pour travailler pendant l'été, il est également possible de le mettre à profit pendant l’année.
Si le diplôme est toujours utile pour travailler pendant l'été, il est également possible de le mettre à profit pendant l’année. © plainpicture/Hero Images
Par Émilie Weynants, publié le 07 juillet 2017
1 min

Le BAFA en poche, reste à le mettre à profit. Trouver un travail dans le domaine de l’animation n’est en général pas un problème, car les offres sont nombreuses. Mais les candidats aussi ! Le jour J, il faut savoir faire la différence…

"C'est le premier été où je ne vais pas faire d'animation, car je suis retenu par des stages de fin d'étude. Mais j'ai eu huit propositions !" rapporte Clément Dufrenne, étudiant à l'université de Strasbourg, titulaire du BAFA (brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur) et formateur.

Son expérience parle pour lui. S'il a commencé par des jobs d'été en centre aéré près de chez lui, il a très vite saisi l'opportunité de partir travailler dans le cadre de séjours de vacances à l'étranger : Grèce, Belgique, Espagne… "En décrochant mon BAFA, jamais je n'aurais pensé faire des colonies en Europe ! Les directeurs m'ont sollicité, j'ai accepté. Si on fait du bon boulot, ils nous rappellent", assure-t-il.

Lire aussi : BAFA, mode d'emploi

Marine, étudiante en communication, n'a d'ailleurs envoyé qu'une seule candidature spontanée dans sa jeune carrière, "pour trouver un stage pratique". Le reste s'est fait par le bouche-à-oreille. "Dans ce secteur, le réseau est important", confirme-t-elle.

L'entretien, une étape décisive

L'été, les sites spécialisés proposent des milliers d'offres aux quatre coins de la France. "Les organisateurs nous disent qu'ils ont besoin d'animateurs solides, qui seront à l'aise avec des mineurs même s'ils sont à l'autre bout du monde", résume Marc Engel, chef du bureau de la protection des mineurs en accueils collectifs et des politiques éducatives locales.

Comme dans d'autres secteurs, les recrutements se font majoritairement sur CV et lettre de motivation. Le candidat peut être convoqué en entretien : savoir se mettre en valeur est alors indispensable. "Les directeurs ne vont pas forcément choisir le candidat qui a le plus d'expérience, mais peut-être celui qui est entraîneur bénévole, qui a fait du scoutisme, du baby-sitting… Celui qui est capable de montrer sa débrouillardise, sa capacité à prendre des initiatives", énumère Dominique Tallon, formateur à l'IFAC (Institut de formation, d'animation et de conseil, l'un des organismes habilités à préparer au BAFA).

Des recrutements toute l'année

En passant le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur, Tiphaine espérait trouver des jobs étudiants facilement après son bac. Elle a vu juste. Elle encadre désormais deux colonies par an, une l'été et une l'hiver. "Dans l'animation, il y a des recrutements toute l'année", fait-elle valoir. Et si le brevet permet de travailler, comme Tiphaine, pendant les vacances scolaires, il peut aussi être mis à profit pendant le reste de l'année.

Mais chaque expérience est unique et dépend de l'âge des encadrés, de la structure, de la durée du séjour ou de l'accueil… "On conseille à un jeune animateur de ne pas prendre en charge des adolescents", rapporte par exemple Marc Engel. "Je suis plus à l'aise avec des enfants de 6 à 12 ans ou avec des tout-petits qu'avec des adolescents : j'ai un petit gabarit et il m'est plus difficile d'avoir de l'autorité face à eux", témoigne ainsi Tiphaine. C'est la proximité et la relation tissée avec les enfants qui lui plaisent particulièrement.

"En colo, le rythme est très fatigant, mais quand on tombe sur une super équipe d'animation on oublie les points négatifs", plaide-t-elle. Car s'il ne faut pas oublier les informations emmagasinées pendant les sessions théoriques, le travail de terrain est tout aussi important. "L'esprit d'équipe est primordial, nous avons beaucoup à apprendre des co-animateurs", insiste Marine.

La créativité et l'adaptabilité sont donc des points forts à mettre en avant pour trouver un job. "Chaque séjour de vacances, chaque accueil de loisirs est différent. On côtoie de nouveaux collègues, de nouveaux enfants…" explique Clément Dufrenne, avant d'ajouter : "Le rôle de l'animateur est d'amuser, mais aussi d'éduquer et d'apprendre."

Face à un recruteur, le thème choisi lors de la formation pour la session d'approfondissement peut aussi faire la différence. Les "grands jeux" que Clément avait privilégiés lui ont énormément servi ; Tiphaine, qui avait opté pour le thème "préparer un séjour à l'étranger", s'est envolée pour l'Angleterre ; et Marine, spécialisée en "accueil de loisirs et temps périscolaires", peut travailler toute l'année.

Quelle rémunération ?

Mais une chose est sûre : il ne faut pas s'engager dans l'animation si l'on veut être grassement payé ! La rémunération dépend de beaucoup de facteurs : de l'employeur, du temps passé, du marché… Ceux qui optent pour une colonie peuvent signer un contrat d'engagement éducatif, qui fixe un salaire brut minimum de quelque 22 € par jour. Sur place, les jeunes encadrants sont logés et nourris. "C'est un contrat dérogatoire au droit commun, on n'est pas sur un SMIC", précise Marc Engel. La convention collective de l'animation fixe quant à elle une rémunération légèrement supérieure au SMIC.

Mais, encore une fois, chaque contrat est particulier. "Certains font du bénévolat. Ce sont des personnes vraiment engagées qui ne pensent pas à l'argent", poursuit le responsable. Il est donc important d'évoquer la question rapidement lors d'une recherche d'emploi.

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