Emplois d’avenir : êtes-vous concerné ?
Vous en avez sans doute entendu parler : 150.000 contrats d’avenir seront proposés à partir de janvier 2013 aux 16-25 ans. Si les jeunes peu ou pas qualifiés seront les principaux bénéficiaires de ce dispositif proche des anciens emplois-jeunes, les étudiants se destinant au métier d’enseignant sont aussi visés. L’objectif affiché est d’en faire une marche vers un emploi stable alors que le chômage des jeunes est de plus en plus menaçant.
Plus précisément, selon l'esprit du dispositif, sont ciblés les jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ou avec un CAP, un BEP ou un baccalauréat mais éprouvant des difficultés d’insertion. Un décret précisera ultérieurement le niveau de qualification maximal pour accéder à ces emplois. Une opportunité à saisir pour échapper au chômage alors que la moitié des jeunes sans diplôme sont aussi sans emploi. Ces emplois seront subventionnés par l’État à hauteur de 75 % maximum pendant les 3 premières années.
Dans quels secteurs seront créés ces futurs emplois d’avenir ?
Que peut-on attendre de ces emplois d’avenir ?
À qui s'adressent plus particulièrement les “emplois d’avenir professeur” ?
Les contrats sont cette fois, au plus, des mi-temps. Les étudiants devront se présenter à un concours de l’enseignement. Ils recevront une bourse de 900 € au total cumulant l'aide de l’emploi d’avenir professeur et leur bourse sur critères sociaux. Seront prioritaires les étudiants venant d’académies manquant de candidats au concours de professeurs des écoles et les étudiants de disciplines comme les mathématiques, la physique ou les langues anciennes où la relève est difficile. Les étudiants venant des ZUS ou ayant fait leurs études secondaires dans des établissements relevant de zones d’éducation prioritaires sont aussi visés par ce dispositif.
Ils seront employés dans un ou plusieurs établissements scolaires. Leurs missions seront évolutives entre la deuxième année de licence et la première année de master en commençant par des études surveillées jusqu’à du soutien scolaire. Ces emplois d’avenir ne pourront remplacer des enseignants devant les classes a promis le ministre de l’Education nationale. Ils sont conçus pour cumuler une formation à la fac et un emploi pendant les études en rapport avec le métier d’enseignant. Une manière d’acquérir une expérience professionnelle dans les écoles, collèges ou lycées en rapport avec métier d’enseignant visé.
Le gouvernement veut en faire une véritable filière de prérecrutement des enseignants. À l’époque des emplois-jeunes, des aides-éducateurs avaient été recrutés dans l’Éducation nationale : près d’un quart d’entre eux étaient finalement devenus enseignants, titulaires ou non, à la suite de ce contrat aidé.
C'est pour quand ?
Emplois-jeunes : que sont-ils devenus ?
Quelque 400.000 emplois-jeunes ont été signés entre 1998 et 2002. À la fin de leur contrat, 70 % avaient un emploi, 20 % en recherchaient un et 10 % étaient en formation. Quatre jeunes sur 10 ont suivi une formation pendant leur emploi-jeune et 8 sur 10 estimaient avoir acquis des compétences professionnelles.
Pour le Céreq, les emplois-jeunes ont connu les mêmes parcours d’insertion professionnelle que les autres. Les emplois-jeunes les ont préservés du chômage et de la précarité à moyen terme, en leur donnant un “sas” vers l’emploi. Mais leur accès à un CDI n’a pas été plus facile. En revanche, recrutés sur de faibles rémunérations, ils n’ont pas rattrapé leur retard salarial à moyen terme. Sur une moyenne de 1.690 € par mois, les ex-emplois-jeunes subiraient une perte de salaire de l’ordre de 230 € par rapport aux autres jeunes de leur génération.
À noter, la comparaison avec les nouveaux contrats proposés par le gouvernement Ayrault doit être relativisée. Contrairement aux emplois d’avenir réservés prioritairement aux jeunes peu ou pas qualifiés, le niveau de qualification n’était pas un critère de sélection pour les emplois-jeunes.