Témoignage

Fusions & acquisitions : une activité en constante mutation

publié le 10 janvier 2014
4 min

Plus large que la simple opération de cession et d'acquisition, les Fusacq requièrent que l'avocat intervienne durant tout le projet : de l'audit à la structuration, en passant par les négociations. L'analyse d'Axelle Toulemonde, associée chez GIDE LOYRETTE NOUEL, et d'Edgard Nguyen, collaborateur senior au sein de ce cabinet.

Edgard Nguyen, collaborateur senior chez GIDE LOYRETTE NOUEL // © DRAxelle Toulemonde, associée chez GIDE LOYRETTE NOUEL // © DRAxelle Toulemonde est associée chez GIDE LOYRETTE NOUEL. Diplômée de HEC (1996), option stratégie juridique et fiscale internationale, elle est aussi titulaire d'une maîtrise de droit des affaires (université Paris 11, 1997).

Edgard Nguyen, est collaborateur senior chez GIDE LOYRETTE NOUEL. Titulaire d'un diplôme de juriste conseil d'entreprise (université de Poitiers, 2000), il a aussi un DEA droit des affaires (université Paris 2, 2001).
 

Les fusions et acquisitions (ou encore M&A de l'anglais Mergers & Acquisitions ou Fusacq pour les initiés) ne sont pas nécessairement enseignées à l'université comme le droit pénal ou la propriété intellectuelle. De fait, elles recouvrent une réalité multiple souvent ignorée par les étudiants. Si les opérations “classiques’ de cession et d'acquisition constituent l'essentiel de l'activité du département Fusions-Acquisitions / Droit des sociétés du cabinet Gide Loyrette Nouel, nos domaines de compétence comprennent également les restructurations, les partenariats et joint-ventures, les levées de fonds, le droit bousier, les introductions en bourse, les procédures collectives, etc.

Il faut bien avoir conscience qu'une fusion ou une acquisition “transformante” constitue une étape décisive dans la vie d'une entreprise. L'avocat va alors jouer un rôle clé, et ce durant tout le projet : de l'audit à la structuration, en passant par les négociations et bien sûr l'exécution finale.

Diversité des dossiers traités

La variété des secteurs d'activité dans lesquels nous intervenons rend notre activité passionnante : chaque opération est unique. Assister un industriel dans le cadre de l'acquisition d'une marque de yaourt bio au pays de Galles, conseiller l'État malien dans le cadre de la privatisation d'une entreprise de télécommunications ou structurer pour un fonds d'investissement un LBO (leveraged buy-out ou “acquisition financée par de la dette”) portant sur un loueur de voitures nécessitent de bien comprendre les contraintes de son client tout comme les spécificités de l'activité concernée. De fait, il n'y a pas de dossier type. On ne s'ennuie donc jamais : c'est ce qui fait toute la richesse et l'intérêt de ce métier.

C'est également une activité en constante mutation. Nous avons ainsi observé depuis quelques années la montée en puissance des acteurs venant des pays émergents, l'augmentation significative du distressed M&A (opérations portant sur des sociétés en difficulté financière) ou encore la complexité croissante à mettre en place des opérations de LBO d'une taille significative depuis le début de la crise financière.

Des besoins toujours présents

Malgré le ralentissement récent du volume des opérations de taille importante, les besoins dans cette matière sont toujours réels. La croissance externe participant à la création de valeur, les fusions et acquisitions resteront nécessaires à l'activité économique des entreprises. Nous avons également vocation à accompagner nos clients vers les pays ou marchés dans lesquels des réserves de croissance importantes existent. Le jeune avocat, à qui l'on demandera de savoir travailler en équipe, de faire preuve de curiosité, de développer des qualités d'écoute, d'être rigoureux et créatif, sera impliqué dans chacune des phases d'une opération de fusion-acquisition et sera très rapidement responsabilisé et en contact avec le client.

Profils à doubles compétences appréciés

Pour travailler dans ce domaine d'activité, il faut bien entendu avoir de solides bases en droit des sociétés. Mais on oublie souvent que les fusions et acquisitions nécessitent de maîtriser les fondamentaux du droit civil et du droit des contrats. Par ailleurs, dans le cadre de la gestion d'un dossier d'acquisition, il est nécessaire d'avoir des réflexes dans les autres domaines du droit (droit social, droit fiscal, droit de la concurrence, etc.). En effet, l'avocat en fusions et acquisitions, même s'il s'appuie sur des équipes spécialisées dans un cabinet comme le nôtre, est un véritable manager de projet et constitue l'interlocuteur privilégié de son client tout au long d'un processus de cession ou d'acquisition. Cela demande par conséquent une certaine agilité intellectuelle, un esprit de synthèse et une grande faculté d'adaptation.

Un bon avocat en fusions et acquisitions doit également savoir lire un bilan, comprendre la manière dont une entreprise est valorisée et le métier exercé par son client. C'est pourquoi les doubles profils droit/école de commerce ou Sciences po ou formations en finance/gestion sont souvent appréciés dans les cabinets d'affaires.

EN BREF

Avantages
Un métier passionnant, multidisciplinaire, extrêmement varié, ouvert sur l'international et en prise directe avec la vie des affaires.

Contraintes
Un métier exigeant qui demande une implication très forte et un mental d'acier.

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