Portrait

Les débuts de Charlotte, jeune diplômée commerciale

Par Jessica Gourdon, publié le 21 mai 2010
5 min

Depuis son bac S, Charlotte Guillon, 23 ans, a accumulé un nombre d’expériences impressionnant : stage de 5 mois au Novotel d’Orléans, missions d’intérim dans des magasins, stages d’assistante commerciale à la banque Dexia puis dans une chaîne de télévision locale, CDD (contrat à durée déterminée) de documentaliste dans un centre de recherche, job de réceptionniste dans un hôtel en Espagne…

charlotte jeune diplomee commerceAucun doute, ces lignes sur son CV l’ont largement aidée à décrocher son premier emploi. Diplômée en 2009 de l’EGC (Ecole de gestion et de commerce) d’Orléans, une formation postbac en 3 ans tournée vers les métiers de la vente et du marketing, Charlotte a mis 6 mois pour signer un CDI. "Sur le moment j’ai trouvé ça long, mais avec du recul, cela me paraît raisonnable", remarque-t-elle.

Pour s’insérer sur le marché du travail, Charlotte avait beaucoup misé sur son stage de fin d’études au Novotel, réalisé entre février et juin 2009. Un vrai stage de commerciale, où elle est chargée de la location de salons aux entreprises, de l’organisation de manifestations et de la recherche de nouveaux clients. "Beaucoup d’amis de ma promo à l’EGC ont été embauchés à la suite de leur stage long. Dans mon cas, Novotel n’avait pas prévu de recruter", regrette-t-elle.

Une quinzaine d’entretiens


En septembre, pour éviter de se retrouver chez elle "à ne rien faire", elle s’inscrit en master de marketing événementiel à l’université d’Orléans. "Je comptais abandonner dès que j’aurais trouvé un emploi", avoue-t-elle. Le soir, en rentrant des cours, elle épluche les annonces publiées dans les journaux locaux et sur les sites Internet, principalement via optioncarrière.com, un moteur de recherche qui permet d’accéder aux annonces de plusieurs sites. Elle prospecte aussi du côté des agences d’intérim, et répond aux quelques offres que lui envoie son école.

En CDD ou CDI, peu importe : toutes les entreprises qui recherchent des commerciaux débutants retiennent son attention. "Je n’avais aucun secteur de prédilection, je souhaitais juste rester à Orléans et éviter la banque et l’assurance. En tout, j’ai répondu à environ 50 annonces, et j’ai eu une quinzaine d'entretiens". Pendant cette période, Charlotte en profite pour peaufiner son CV, en précisant, pour chaque expérience, les missions accomplies, les compétences acquises, et, parfois, les résultats chiffrés obtenus. "J’ai par exemple indiqué que j’avais effectué 1.300 appels en 3 semaines lorsque j’étais en stage à Orléans TV".

En novembre, premier espoir : un poste de commerciale dans une société spécialisée dans les énergies renouvelables lui est proposé. Elle suit une formation d’une semaine (non payée) avec d’autres participants. Mais le vendredi, mauvais surprise : sur le contrat, on ne lui propose pas un statut de salariée, comme ce qui lui avait été annoncé, mais un poste de commerciale payée uniquement à la commission. "Du coup, j’ai dit non. Je ne voulais pas travailler sans salaire fixe", affirme-t-elle.

Deux offres au même moment


Quelques semaines plus tard, une autre piste aboutit : un CDD de 9 mois en tant qu’assistante commerciale chez BMW, à Orléans. Le contrat est prêt à être signé. Mais le même jour, une autre entreprise convoque Charlotte à un second entretien, pour un poste de commerciale en CDI. "J’y suis allée et je leur ai expliqué ma situation. Je les ai un peu poussés en disant que je préférais leur offre à celle de BMW. Ils ont accéléré la procédure et m’ont prise."

En janvier 2010, Charlotte a ainsi débuté chez Fraikin, une société spécialisée dans la location de véhicules industriels. Elle gère un portefeuille de clients, mène des activités de prospection, se déplace régulièrement… Ce qui lui plait le plus : le contact humain et la grande variété de son métier. Quant au salaire, elle touche une base fixe de 1.500 euros bruts par mois. À quoi s’ajoute une part variable, qui dépend de son "succès" auprès de ses clients.

L’avis de l’expert

Cyril Capel, fondateur de CCLD-Recrutement, cabinet spécialiste des fonctions commerciales

"Les expériences professionnelles de Charlotte attirent l’attention des recruteurs. Pour trouver ses stages et jobs, elle a su frapper aux bonnes portes, utiliser son réseau. On voit qu’elle a roulé sa bosse : elle doit avoir l’instinct débrouillard, être polyvalente. Quant à sa formation, je ne la connais pas, mais les recruteurs qui engagent des commerciaux n’y attachent pas une importance capitale : ils regardent surtout le niveau (bac+3, bac+5).

Charlotte a bien fait de refuser le poste sans salaire fixe qu’on lui proposait. Il faut avoir beaucoup de bouteille pour se lancer là dedans, un jeune peut vite être découragé et perdre confiance en lui, car il peut très bien ne rien gagner en 3 mois.

Pour décrocher un premier emploi, je recommande de miser sur les réseaux sociaux, et de contacter les recruteurs via LinkdIn ou Viadeo.

Je suggère également aux jeunes de se montrer très motivés et audacieux dans leur lettre de motivation, de relancer les entreprises au bout d’une semaine, voire de se présenter sur place. Je leur conseille aussi de bien insister sur leurs stages dans leur CV, en décrivant les objectifs réalisés, les moyens à disposition, les résultats chiffrés et les compétences acquises. Des liens Internet peuvent permettre de personnaliser le tout. Mettre son adresse sur son CV n’est pas nécessaire, surtout si l’on est mobile, car certains recruteurs effectuent un tri sur ce critère.

Enfin, question salaire, un commercial débutant peut demander un peu plus que Charlotte, autour de 25 k€ de fixe. Pour un poste d’assistant commercial, les salaires tournent autour de 20 k€."

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