Décryptage

Passer le BAFA en trois étapes

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La troisième partie du BAFA : le stage d'approfondissement ou de qualification. Parmi les nombreuses options qui s'offrent à vous : surveillant de baignade ou canoë-kayak © plainpicture/Johner/Lieselotte Van Der Meijs
Par Émilie Weynants, publié le 07 juillet 2017
1 min

Le BAFA ne se décroche pas du jour au lendemain. Les aspirants animateurs doivent suivre deux sessions de formation, séparées par un stage pratique. Au programme : ni tableau noir, ni cours magistraux, mais un travail en petits groupes alternant mises en situation et auto-évaluation.

"Je suis quelqu'un de simple, j'ai le contact facile, des idées, un petit grain de folie. En fait, pour être animateur, il faut savoir faire le clown, sans faire le pitre !" résume Clément Dufrenne, 26 ans, titulaire du BAFA (brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur) et formateur à la Ligue de l'enseignement.

Étape 1 : la formation générale

Clément a passé sa "base", la formation générale qui constitue la première étape du BAFA, en 2008. D'une durée de huit jours (qui peuvent être scindés en deux temps), proposée en internat ou en externat selon les organismes, elle a pour objectif de transmettre les notions fondamentales de l'animation : comment assurer la sécurité des mineurs, comment mettre en œuvre un projet pédagogique, comment encadrer et animer la vie quotidienne…

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Si la théorie est indispensable pour évoquer la connaissance de l'enfant ou la réglementation, la pédagogie se veut active. Ici pas de tableau ni de cours magistral ! Les travaux en petit groupe sont privilégiés. Au programme : des mises en situation, des exercices de terrain et des restitutions collectives, à l'oral. Tout est dans l'échange et l'auto-évaluation. "Chaque jour, on met en place des thèmes différents pour faire marcher l'imagination des stagiaires", précise Clément Dufrenne. Le rythme est intense : entre huit et treize heures d'activités par jour si la formation est suivie en internat.

"La théorie nous est enseignée de façon ludique, sous forme de jeux de rôle ou d'ateliers de groupe, et enrichie par le récit des expériences des formateurs. Pour connaître le rythme des enfants, nous avions par exemple une chenille à recomposer avec les différents temps de la journée. À cela s'ajoutent diverses animations auxquelles participent l'ensemble des stagiaires : chansons, jeux, activités… Cela nous permet de partir avec un bon bagage", détaille Marine, étudiante en communication et titulaire du BAFA depuis ses 17 ans.

"On leur donne aussi des techniques pour rechercher un stage : comment faire un CV, une lettre de motivation, comment assurer en entretien ou chercher via des services en ligne", complète Dominique Tallon, formateur à l'IFAC (Institut de formation, d'animation et de conseil).

Étape 2 : le stage pratique

Car la suite passe par un stage pratique, la mise en œuvre de tout ce qui a été vu auparavant. Il dure quatorze jours et, comme la formation générale, peut se fractionner en deux parties d'au moins quatre jours. Il doit se dérouler en France, dans le cadre d'un séjour de vacances ou d'un accueil de loisirs.

Clément avait choisi un centre de loisirs dans un village proche de son domicile. Sous l'œil de la directrice qui l'évaluait, il a dû prendre des responsabilités : "J'ai participé à la mise en place d'un grand jeu de coopération inspiré du dessin animé 'Les Indestructibles', de Pixar. Il fallait aider les héros à retrouver leurs superpouvoirs", se rappelle-t-il.

Ce peut aussi être l'occasion de voir deux terrains différents : le périscolaire et l'extra-scolaire. Mais quel que soit le cadre, rares sont les expériences rémunérées…

Étape 3 : le stage d'approfondissement ou de qualification

Pour cette dernière étape, le stagiaire doit choisir soit un thème d'approfondissement, parmi de nombreuses options (dont animer la petite enfance, arts du cirque, jeux de rôle grandeur nature, accueil d'enfant en situation de handicap…), soit une qualification : surveillance de baignade, canoë-kayak, voile ou activités de loisirs motocycle.

Sur la forme, cette session de six (pour l'approfondissement) ou huit jours (pour la qualification) ressemble à la formation générale. Elle permet de faire le bilan des étapes précédentes en mettant l'accent sur la capacité à construire des projets. "On peut demander aux stagiaires d'élaborer un projet séquencé, adapté à un thème et à une tranche d'âge, par exemple de préparer une pièce de théâtre d'ombres pour des élémentaires, autour de la prévention de conduites addictives sur les réseaux sociaux", détaille Dominique Tallon. Comme lors de la première partie, les formateurs veulent amener les stagiaires à échanger lors de restitutions collectives.

En stage de qualification, ces derniers acquièrent des compétences dans un domaine bien particulier. À noter : le surveillant de baignade doit renouveler sa qualification tous les cinq ans.

L'évaluation

L'ensemble de la formation doit se faire dans un délai de trente mois, et la durée séparant la fin de la formation générale du début du stage pratique ne peut dépasser dix-huit mois. Une prorogation de douze mois peut être accordée par l'administration si la demande est motivée. Si les stagiaires ne respectent pas les délais, ils doivent repasser leur BAFA… depuis le début !

Et attention : "Ce n'est pas parce qu'ils paient qu'ils obtiennent forcément leur diplôme", insiste Clément Dufrenne. À chaque étape, les aspirants animateurs sont évalués par le formateur ou le directeur d'établissement. Sont-ils capables de travailler en équipe, de participer aux tâches quotidiennes ? Quel a été leur comportement général ?

Une fois la formation terminée, un jury émet un avis favorable ou défavorable. "On peut être amené à convoquer un stagiaire pour un entretien ou à lui demander de repasser l'un des trois stages", détaille Dominique Tallon. Mais les cas sont rares. Tout au long de la formation, un accompagnement personnalisé est en effet mis en place si certains stagiaires rencontrent des problèmes, par exemple s'ils sont trop introvertis, trop sûrs d'eux, pas assez à l'écoute… "On fait tout pour mettre en place une action bienveillante", conclut le responsable de l'IFAC.

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