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Recherche d'emploi ou de stage : surveillez votre réputation en ligne

jeune - ordinateur
Si votre réputation sur Internet vous pose souci, vous pouvez utiliser le formulaire du droit à l'oubli de Google. © plainpicture/Cultura/Peter Muller
Par Marc Bonomelli, publié le 28 février 2018
7 min

Les employeurs scrutent les profils des candidats à l'embauche sur les réseaux sociaux, et les futurs stagiaires et alternants ne sont pas épargnés. Certaines négligences peuvent nuire à votre e-réputation et vous fermer la porte d'un recrutement. Mais les réseaux sociaux peuvent aussi vous faire marquer des points. Revue de détail.

Vous n'y échapperez pas ! Nicolas Divet et Margaux Salzman, responsables de la communication et des opérations de Bob Emploi, un outil non lucratif de recherche d'emploi via des algorithmes, sont catégoriques : "Aujourd'hui, tous les employeurs tapent le nom des candidats dans Google". Une opinion qui concorde avec une enquête menée par l'agence YouGov, relevant que 19 % des recruteurs ont refusé un candidat après une recherche Internet à son sujet.

Pourtant, certains étudiants continuent de négliger cet aspect. Marguerite, 23 ans, en stage dans une start-up spécialisée dans le secteur du chocolat, en est convaincue : "À mon niveau, soigner mon image sur les réseaux sociaux est inutile. Cela ne joue pas à l'embauche". Pour autant, elle est consciente qu'il est risqué de trop s'exposer, et a configuré tous ses comptes en mode privé.

Sorties, opinions politiques... attention danger !

À 33 ans, Sélim Niederhoffer dirige une entreprise de conseil. Il considère qu'il est facile de maquiller un CV, c'est pourquoi, selon lui, avant tout recrutement, une recherche sur Internet concernant un candidat s'impose. "On commence par regarder les publications sur la Toile. L'une des premières choses à laquelle je porte attention, c'est l'orthographe. Les fautes peuvent coûter très cher à une entreprise sur le long terme". Il essaie ensuite de vérifier si les centres d'intérêt du potentiel stagiaire, ou jeune diplômé, correspondent à ceux annoncés dans son CV.

Toujours d'après l'étude de YouGov, les employeurs ont tendance à éliminer un candidat si celui-ci publie sur les réseaux sociaux des propos agressifs (75 %), une photo affichant le candidat consommant de la drogue (71 %), ou bien le montrant ivre (47 %). Sélim Niederhoffer se souvient d'une amie ayant recruté une personne dont elle s'est aperçue avec regret par la suite, via ses photos sur les réseaux sociaux, qu'elle allait en boîte tous les soirs. "Le sommeil influe sur la qualité du travail, et quelqu'un qui affiche ses sorties ne donne pas une image sérieuse."
Autre danger, vos opinions politiques. Sélim Niederhoffer explique : "Si vous n'avez pas les mêmes opinions que l'employeur, ce dernier n'a pas à le savoir. Cela relève de la vie privée. Si un de mes clients tombait sur des tweets militants d'un de mes employés, cela pourrait compromettre nos relations professionnelles." Évidemment, si vous postulez au sein d'un parti politique, d'une ONG ou d'une association militante, ce conseil ne s'applique pas nécessairement.

Les réseaux sociaux, l'occasion de marquer des points

Pour autant, être fortement exposé sur les réseaux sociaux peut aussi jouer en votre faveur. Marie, 19 ans, travaille en alternance dans la start-up Pops, une application mobile pour imprimer des photos animées. Et son compte Instagram, avec son audience de plusieurs dizaines de milliers d'abonnés, a fortement participé à son embauche. "Grâce à mon influence, raconte t-elle, cette marque m’a contacté pour un partenariat. J’ai adoré le concept qu'elle développait et nous avons décidé de nous rencontrer. C’est là qu’ils m’ont proposé de devenir leur community manager. Ce qui leur a plu, c’est ma capacité à gérer une communauté."

Pour Marie, "valoriser son image sur les réseaux sociaux est devenu indispensable. Pour certaines personnes, leur compte est leur vitrine". "Ceci est particulièrement vrai dans le domaine de la communication, ajoute Sélim Niederhoffer, chacun est son propre produit". Ainsi, fédérer et faire grandir une communauté est une preuve de compétence. "Cela montre que tu sais te vendre, donc que tu sais vendre. Un candidat à un poste de community manager qui ne serait présent sur aucun réseau paraîtrait suspect", estime le consultant. Alizée Breton, responsable du marketing de Bob Emploi, confirme : "Nous sommes dans une société où les compétences numériques sont devenues indispensables".
Mais rassurez-vous, il n'est pas nécessaire d'être un influenceur suivi par des milliers de personnes pour réussir un entretien ! Souvent, mettre en valeur vos passions et vos centres d'intérêt peut aussi vous faire marquer des points. "En tant que recruteur, on a tendance à favoriser des personnes qui nous ressemblent" insiste Sélim Niederhoffer.

Le cas LinkedIn

Quant à ceux qui préfèrent conserver leurs comptes Facebook et Instagram fermés au public, qu'ils se rassurent. Selon Nicolas Divet, de Bob Emploi, "le droit à la vie privée est une valeur acceptée et comprise par la plupart des employeurs. C'est même rassurant pour un recruteur, car cela prouve que l'on fait attention à son image, et donc, au-delà, à l'image de son entreprise."
Pour autant, il est recommandé d'avoir au moins son compte LinkedIn bien à jour. Myriam, en troisième année de RISR (responsable en ingénierie systèmes et réseaux) au CESI à Nanterre, et en alternance en tant que helpdesk, a ainsi soigné son image sur ce réseau social professionnel avant de postuler. "LinkedIn me permet de mieux me faire connaître." Elle conseille de "raccourcir l'adresse du compte LinkedIn, de sourire sur sa photo de profil et de mettre vraiment en avant ses compétences." Concernant la photo, évitez les photos festives, trop anciennes, les images sombres, les grimaces, les animaux et les selfies. "Des détails que l'on ne vous reprochera pas forcément sur Facebook ou Instagram", souligne Nicolas Divet.

Utiliser la carte du droit à l'oubli

Avant de postuler, il est donc important de se mettre à la place de l'employeur qui va se faire une idée de vous en partie en fonction de votre image en ligne. Nicolas Divet et Margaux Salzman conseillent de commencer par taper votre nom dans Google, en mode navigateur privé (afin que vos cookies ne modifient pas les résultats).

Faites la même chose avec Google Images. Si les résultats entachent votre image, vous pouvez utiliser le formulaire du droit à l'oubli de Google, ou un outil équivalent. Une autre méthode, complémentaire, est de créer du contenu positif pour votre image, ce qui aura pour effet de faire redescendre le contenu négatif.

À cette fin, vous pouvez agir de différentes façons. Myriam a choisi de créer un site WordPress dans lequel elle a rassemblé en portfolio toutes ses productions étudiantes. D'autres outils, comme le site about.me, permettent de centraliser toutes vos compétences et réalisations sur une seule page. Si l'image en ligne est importante, Nicolas Divet conclut avec un dernier conseil : "Ne devenez pas parano pour autant !"

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