Stages : des règles plus souples, des risques d'abus accrus ?
Depuis le 1er décembre 2017, 50 heures de formation en présence de l'étudiant suffisent pour qu'un établissement délivre une convention de stage, contre 200 auparavant. Sous couvert de souplesse, pas sûr que le décret renforce l'objectif de stages de qualité.
Est-ce le début du détricotage de la loi de 2014 encadrant les stages ? Le décret publié le 30 novembre au Journal officiel modifie deux points du texte.
: pas plus de trois dans les structures de moins de 20 personnes, pas plus de 15 % de l'effectif dans les entreprises de plus de 20 personnes. Elle limite le stage à une durée de six mois par année d'enseignement.
Le stage doit être adossé à une formation pédagogique d'au moins 200 heures en présence de l'étudiant. Le stagiaire bénéficie d'un double accompagnement par un tuteur (qui ne peut encadrer que trois stagiaires maximum) et par un enseignant-référent, qui peut suivre 16 étudiants maximum. Une gratification minimum de 554 € par mois est obligatoire dès que la durée du stage est supérieure à 308 heures (deux mois de stage à temps plein).
Un enseignant référent pour 24 étudiants stagiaires
Désormais, les établissements de formation sont habilitées à délivrer une convention de stage dès qu'ils assurent un minimum de 50 heures de formation en présence de l'étudiant. En outre, un enseignant référent peut encadrer jusqu'à 24 étudiants en stage au lieu de 16. Des détails ? Pas si sûr.
Une "porte ouverte aux conventions malsaines" ?
Quant à la division par quatre du nombre d'heures de formation minimum en présence de l'étudiant permettant à un établissement de délivrer une convention de stage, "c'est la porte ouverte aux conventions de stage malsaines délivrées par certains organismes", dénonce Orlane François. Quelques sociétés proposent en effet de vous délivrer une convention de stage en moins de 24 heures moyennant 450 à 600 €.
Pas de concertation sur le sujet
Autant que le contenu du texte de loi, c'est la méthode qui choque les représentants des étudiants. "À aucun moment, nous n'avons été consultés avant sa publication. Nous avons découvert le décret en regardant le Journal officiel ", déplore encore Orlane François. Pour cette fois, le gouvernement n'a pas usé d'une concertation, comme pour le bac ou l'entrée en licence.