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Soignez-vous gratuitement à Paris grâce au centre de santé des Saints-Pères

Université René Descartes - Centre universitaire des Saints-Pères
Depuis le 25 septembre, les étudiants parisiens peuvent bénéficier des services gratuits du centre de santé des Saints-Pères. © Laure Antoine
Par Laure Antoine, publié le 29 septembre 2015
1 min

Le premier centre de soins universitaire gratuit à Paris a été inauguré le 29 septembre 2015, rue des Saints-Pères. Une chance pour les étudiants de la capitale qui hésitent trop souvent à se soigner par manque de moyens.

Bien que la santé n'ait pas de prix, se soigner pèse bien lourd dans un budget étudiant. Une fois payés les études, le loyer et la nourriture, vous êtes nombreux à devoir rogner sur vos dépenses de santé. Deux enquêtes récentes (lire l'encadré) le confirment : les soins coûtent beaucoup trop cher.

Ainsi, au niveau national, près de 1 étudiant sur 6 (15,6 %) déclare avoir renoncé à se soigner au cours des 6 derniers mois par manque d'argent. Même si c'est un peu moins qu'en 2013 (17,4 %) la situation reste préoccupante.

Se soigner gratuitement à Paris

À Paris, la donne va peut-être changer… En effet, l'un des 5 SIUMPPS (services interuniversitaires de médecine préventive et de promotion de la santé) de la capitale, celui de l'université Paris-Descartes, a été transformé en un centre de soins universitaire gratuit.

Encore en phase d'expérimentation, le centre de santé des Saints-Pères a été inauguré mardi 29 septembre 2015 pour les étudiants des universités Panthéon-Sorbonne, Sorbonne-Nouvelle, Paris-Descartes, Paris-Diderot et Dauphine, ainsi que les étudiants de 10 grands établissements publics comme Sciences po, les Beaux-Arts, le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), Arts et Métiers ParisTech, etc. Un accord existe aussi avec certaines écoles privése. En régions, une trentaine de centres de ce type existent déjà.

Une quarantaine de médecins

Depuis son ouverture, 220 étudiants ont été reçus par une équipe de praticiens pluridisciplinaire, composée de 2 psychiatres, 9 psychologues, 2 gynécologues, 1 dentiste, 22 médecins généralistes et des infirmières.

Les consultations, gratuites, ont lieu sur rendez-vous, sans avance de frais. Vous pouvez choisir l'un des praticiens comme votre médecin référent si vous le désirez. Pour Philippe Aoussou, son directeur, le centre se fixe 3 objectifs : améliorer l'accessibilité aux soins avec un guichet unique et une convention tiers-payant, prévenir les risques de maladies grâce aux soins et au dépistage et enfin initier une éducation à la santé.

Faciliter l'accès à la contraception

Face à la pénurie de gynécologues, les rendez-vous longs à obtenir et les dépassements d'honoraires importants, le centre a notamment ouvert une nouvelle consultation en gynécologie. “Les étudiantes rencontrent des difficultés pour accéder à la contraception, constate le Dr Doury, gynécologue. On note deux fois plus de contraception d'urgence chez les moins de 25 ans et en moyenne 27 IVG (interruptions volontaires de grossesse) pour 1.000 étudiantes contre 15 pour 1.000 dans la population générale”, justifie-t-il.

Autre problème, en dehors du VIH (virus du sida) : les IST (infections sexuellement transmissibles), en particulier la chlamydia trachomatis très répandue et responsable d'infertilité.

N'hésitez donc pas à consulter. Pour bénéficier des services de ce centre, vous devez vous présenter avec votre carte Vitale et votre carte de mutuelle. Après télétransmission, la mutuelle rembourse le centre de soins.


Centre universitaire des Saints-Pères, porte T145 au 1er étage, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris.
Tél. : 01.42.86.21.29.
E-mail : accueil@siumpps.parisdescartes.fr


La santé des étudiants en 2015
La 9e enquête d'EmeVia (le réseau national des mutuelles étudiantes de proximité) en partenariat avec l'institut CSA, a fait le point sur la situation nationale. Sur environ 8.000 sondés de janvier à mars 2015, c'est près de 1 étudiant sur 6 (15,6 % ) qui déclare avoir renoncé à se soigner dans les 6 derniers mois par manque d'argent. Ils étaient 17,4 % en 2013.
De plus, les chiffres montrent que le pourcentage de ceux qui ont recours à un médecin traitant varie peu : 52,8 % contre 53,1 % en 2013 et 6,6 % consultent un autre généraliste (5,4 % en 2013). L'automédication, quant à elle, augmente : 49,2 % des étudiants déclarent se soigner ainsi contre 46,8 % en 2013. Plus de la moitié attendent que leur problème de santé passe... Et seulement 2,4 % (2,1 % en 2013) se rendent à la médecine préventive. Enfin, l'enquête révèle chez les étudiantes un net et inquiétant recul des consultations gynécologiques : près de 45 % contre 48 % en 2013.
De son côté, l'ORPEA (Observatoire régional des parcours étudiants aquitains) a réalisé une enquête entre février et avril 2015 sur les conditions de vie des étudiants. 21 %, soit environ 1 étudiant sur 5, des quelque 10.000 jeunes interrogés ont déclaré avoir renoncé à se soigner par manque d'argent.

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