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"GTO a été créée pour les jeunes, elle reflète tout à fait leur état d’esprit"

publié le 14 mars 2008
3 min

Trois questions à Tôru Fujisawa, auteur de la série "GTO", vendue à 2 millions d’exemplaires en France.

D’où vient le succès de "GTO" ?
"Je parle de ce qui touche les jeunes. Et même si je n’ai plus l’âge de mon héros, cela fonctionne quand même. D’ailleurs, je remarque que la série plaît autant aux filles qu’aux garçons, alors que ce n’était pas forcément le but au départ. Et nous avons constaté exactement le même phénomène en France qu’au Japon. D’après moi, un bon manga doit avoir une histoire et des dessins fluides. Le lecteur doit être emporté par l’histoire. Et j’espère tout faire pour réaliser ce type de manga."

Pourquoi l’univers scolaire est-il le thème central de "GTO", comme dans beaucoup de mangas ?
"C’est une période que finalement tout le monde a vécu, les adolescents comme les adultes. Et cet univers leur parle. Et puis au Japon, ce thème est très présent car cela tient au mode de diffusion du manga. Ils sont publiés toutes les semaines dans des magazines, les Shonen Shi pour les adolescents et les Seinen Shi pour les jeunes adultes. Mais, à l’avenir, je vais développer d’autres thèmes. Les séries Seinen* me permettent d’aborder des sujets plus adultes comme le terrorisme par exemple."

Dans "GTO", le sexe est toujours déviant, on trouve des profs vicieux. Est-ce que ça se passe vraiment comme ça, ou est-ce une perversion des auteurs ?
"Au Japon, on trouve bien évidemment des professeurs comme ça ! Mais j’ai un peu transformé la réalité, et j’ai réécrit cela sous forme de satire. Je décris la société japonaise telle qu’elle est mais sous forme de divertissement. Et puis, je ne sais pas si je peux dire ça devant des dames (il s’incline), mais on sait tous que les garçons sont des pervers. Et quand je raconte ça, cela parle au public masculin, même si cela peut paraître choquant. Cette série a été créée pour les jeunes, et elle reflète tout à fait leur état d’esprit. Toutefois, il m’arrive d’avoir envie d’aller plus loin encore, afin d’approfondir la personnalité des personnages, mais très souvent mon éditeur me dit que je vais trop loin, et je dois m’arrêter."

* Deux nouvelles séries viennent de sortir en France. Dans "Tokkô", l’auteur raconte l’histoire d’un massacre de grande envergure à Tokyo. Et dans "Rose Hip Rose", le héros est un adolescent dont la principale occupation est de photographier les culottes des lycéennes dans les trains, pour approvisionner un site Internet !


Propos recueillis par Sophie de Tarlé

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