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De passage au foyer des jeunes travailleurs de Poitiers

publié le 28 juin 2011
1 min

282 € mensuels pour une chambre de 12 m2 avec une douche, des toilettes, un bureau, une chaise, une penderie, un préavis de 8 jours et d’autres services pratiques (restaurant, laverie, Internet). Beaucoup d’étudiants ou de débutants dans la vie active, séduits par l’accessibilité, se tournent vers les foyers de jeunes travailleurs. Rencontre avec 4 pensionnaires d’un de ces établissements, l’espace Kennedy à Poitiers.

Un immense bâtiment de 12 étages. Arrivé début janvier 2009, Ali est un jeune actif de 25 ans et originaire de Cerizay (Deux-Sèvres). Il est de passage, comme la majorité des 140 occupants du foyer (sur 170 places conventionnées par la CAF, la caisse d'allocations familiales).

Titulaire d’un master 2 d’intelligence économique de l’université d’Angers, il effectue un CDD (contrat à durée déterminée) de 6 mois à la Caisse des dépôts et consignations de Poitiers. Il a très vite opté pour l’Espace Kennedy. "Je souhaitais un logement provisoire, fonctionnel et pas cher. Malgré quelques contraintes, comme la petite taille des chambres ou l’absence de cuisine individuelle, la souplesse de la formule m’a convaincu, explique-t-il. De toute façon, je n’avais pas le choix. C’est difficile de dégoter un appartement quand on dispose d’une situation professionnelle précaire. Les propriétaires exigent trop de conditions !" 

Ne se sentant pas complètement chez lui, Ali s’évade tous les week-ends et rend visite à ses parents ou à des amis. Une situation transitoire. Il va bientôt démarrer une carrière de consultant dans une société poitevine, en CDI (contrat à durée indéterminée). "Je me laisse jusqu’à la fin du mois de mai pour m’en aller et trouver un domicile dans le centre-ville. Ce sera un soulagement d’avoir mon "chez moi" et d’être au calme."

> Une Tour de Babel à Poitiers

Emek, étudiante turque en langues étrangères, surfe sur Internet. Elle accomplit un semestre dans une faculté poitevine. C’est un ami qui lui a recommandé la résidence de l’espace Kennedy. Un choix qu’elle ne regrette pas. Cette élève en 5e année de l’université Hacettepe d’Ankara a franchi les portes d’une mini Tour de Babel. En plein cœur de la préfecture de la Vienne.

"Je me suis fait beaucoup de copains français, espagnols, mexicains, africains… Du monde entier ! Nous allons souvent au cinéma ou au restaurant. Et nous discutons beaucoup." Des cours de littérature française, ou de sujets plus sensibles. "J’évoque souvent la question de l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne. J’y suis favorable puisque ça serait une grande avancée pour les droits de l’homme - en particulier ceux des femmes - et la liberté économique."

Quand Emek n’aborde pas des questions politiques, elle prépare, dans l’une des 2 cuisines équipées du foyer (ou chez une amie), des spécialités de son pays, dont son plat préféré, le kebap ("avec un p !"). Toujours dans un esprit d’échange et d’ouverture.

> Parade à la solitude

Fatigué par la frénésie du 18e arrondissement de Paris, Hamdi, 25 ans, souhaitait plus de tranquillité. Il l’a trouvée au foyer de l’espace Kennedy de Poitiers. Diplômé de l’INSA (Institut national des sciences appliquées) Tunis et de l’université d’Evry-Val-d’Essonne (laboratoire IBISC), ce spécialiste de la robotique travaille depuis 2 mois pour une entreprise de services informatiques. Il s’est installé au foyer pour atterrir en douceur.

"Sachant que je suis en période de test, je consacre presque tout mon temps à mon job. Je n’avais donc pas envie de vivre seul et de ressentir la solitude. Cette solution me laisse quelques semaines de répit. Je suis d’autant plus content que, depuis mon arrivée en France, je n’ai pas trouvé de logement stable. Maintenant, j’aimerais être totalement indépendant. Je ne suis pas trop satisfait par certains services. C’est illogique de ne pas bénéficier du WiFi dans toutes les chambres, ou de ne pas avoir de frigo !" Des exigences partagées par d’autres occupants, et dont la direction du foyer va tenir compte. Elle devrait bientôt transformer quelques pièces en studios dotés d’une kitchenette.

> Envie d’indépendance

Frédérique, 28 ans, aspire à une autre vie, et s’en donne les moyens. Au chômage depuis août 2007, elle suit, à distance, un master comptabilité, audit et contrôle de gestion proposé par le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) de Bretagne et du Poitou-Charentes. En novembre 2008, elle quitte la région parisienne (Argenteuil) et pose ses valises à Poitiers. Question de budget et de confort.

Peu après son arrivée au foyer Kennedy, elle fait une demande pour un logement en HLM. "Je ne veux plus être dans une structure : ce n’est pas chez moi. J’aimerais m’approprier l’espace, en le décorant ou en recevant des amis. Je souhaite des choses toutes simples : un boulot et une maison! "

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Guillaume Cauchois

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