Coaching

Kit de survie pour bien s'orienter : en première, faire des hypothèses

En première, prenez le temps de vous poser les bonnes questions sur votre orientation.
En première, prenez le temps de vous poser les bonnes questions sur votre orientation. © plainpicture/PhotoAlto/Eric Audras
Par Erwin Canard, publié le 26 septembre 2017
10 min

La première est l'année du lycée la plus tranquille concernant l'orientation : il n'y a pas d'échéance en fin d'année. C'est une chance pour, justement, y réfléchir plus profondément. Salons, mini-stages, immersions : plusieurs dispositifs peuvent vous aider à y voir plus clair.

Un piège et une chance : voilà ce que représente l'année de première en termes d'orientation. Un piège car, entre le choix, l'an dernier, d'une série de bac, et celui de vos études supérieures l'an prochain, vous pourriez être tenté de vous laisser aller cette année et ne pas approfondir votre projet. Or, justement : cette année de transition est une chance.

"C'est une période idéale pour s'interroger sur l'orientation, estime Joanna Kaczynska, conseillère d'orientation psychologue au CIO (centre d'information et d'orientation) Mediacom à Paris. C'est parfois difficile pour le jeune qui a souvent envie de vivre sa vie d'adolescent mais s'il n'enclenche pas ses recherches à ce moment-là, en terminale, ce sera compliqué."

"C'est le moment de vous offrir un temps de réflexion"

Que vous ayez commencé ou non votre réflexion en seconde, il est primordial de la débuter ou de la poursuivre cette année. "C'est le moment de faire des hypothèses, d'explorer, pour vous offrir un temps de réflexion et, une fois arrivé en terminale, de n'avoir plus qu'à finaliser un choix", recommande Joanna Kaczynska.

Avant toute chose, il est essentiel, pour vous laisser le choix justement, d'obtenir de bons résultats scolaires. Raed, étudiant en première année de prépa PCSI (physique-chimie sciences de l'ingénieur) au lycée Paul-Valéry à Paris (XIIe), explique avoir "beaucoup travaillé pour avoir un bon dossier". En effet, vos bulletins de notes de première entrent en compte pour votre orientation.

Néanmoins, si, en seconde, ce sont surtout vos résultats qui comptaient pour le choix de votre filière, désormais, vous devez voir au-delà. "Le lycée aide à se situer sur le plan scolaire mais pas sur d'autres critères comme savoir si je suis à l'aise avec les gens, ce que je suis, ce que j'aime, là où j'ai des difficultés… Cela peut concerner des à-côtés du lycée. C'est pour cela qu'en première et en terminale, il ne faut pas renoncer à ces "à-côtés", ça aide le jeune à se construire, à se découvrir. Et parfois les activités extrascolaires ont un pendant professionnels et une formation", relève Joanna Kaczynska. Il s'agit alors de prendre les devants.

"Je conseille de s'investir beaucoup dans son orientation car on le fait pour soi. Il ne faut pas attendre que les profs nous tendent la main", assure Lucas, en première année de licence de droit à l'université Lyon 3. Pour cela, vous pouvez d'abord effectuer des tests ou même des questionnaires plus poussés, sur votre personnalité notamment, que peuvent vous proposer votre conseillère d'orientation ou le centre d'information et de documentation (CIO). Ils peuvent notamment vous permettre de découvrir des secteurs professionnels qui pourraient vous correspondre et vous orienter vers un certain type d'études : courtes ou longues, cadrées ou qui nécessitent de l'autonomie, etc...

Les journées portes ouvertes sont "très enrichissantes"

Ensuite, il est conseillé d'aller voir directement sur le "terrain", autrement dit dans les établissements d'enseignement supérieur voire dans les entreprises. Là encore, basez-vous sur ce que vous aimez. "Il faut partir de vos envies pour, ensuite, aller vers du concret, explique Joanna Kaczynska. C'est rare qu'un jeune ne sache vraiment pas quoi faire. En revanche, les idées sont souvent vagues : "Je veux aider les autres, faire du social", etc." En outre, "vous êtes dans une filière donc vous savez déjà, plus ou moins, ce que vous pourrez faire ou non", précise Sébastien Chazal, docteur en psychologie.

En première, vous aurez la possibilité de profiter des journées portes ouvertes (JPO) des établissements du supérieur, que vous aurez précédemment repérés lors des salons étudiants. Ces JPO sont de véritables "immersions dans un établissement du supérieur ", note Sébastien Chazal. "Lorsque le lycée nous a libérés un jour pour visiter un établissement, je suis allé voir les deux facs de droit de Lyon et j'ai pu assister à un CM (cours magistral). Ça m'a permis de voir en vrai ce que c'était. Ce fut très enrichissant", assure Lucas.

Des ressources existent aussi sur Internet

. "Vous pouvez trouver des MOOC (cours en ligne), pour découvrir des disciplines qui n'existent pas dans le secondaire (psychologie, droit...) ou pour vous aider à formuler vos demandes, par exemple pour entrer en DUT", ajoute Joanna Kaczynska.

La famille : une "ressource insuffisamment exploitée"

Du côté du monde professionnel, vous pouvez profiter, si votre lycée le propose, des "forums métiers" qui permettent de rencontrer des professionnels. Vous pouvez même aller encore plus loin : "Il est possible d'effectuer un mini-stage en entreprise pendant les vacances, il y a des conventions qui le permettent, indique Joanna Kaczynska. C'est une expérience intéressante dont vous pourrez toujours tirer un bénéfice : ça va vous éclairer sur ce que vous aimez et n'aimez pas, vous en saurez toujours plus sur vous-même." Ce fut le cas pour Lucas : "J'ai rencontré un directeur commercial et ça m'a permis de voir que ça ne me plaisait pas, donc ce n'est jamais inutile."

Lorsque vous êtes parvenu à façonner une idée d'orientation, ne la gardez pas pour vous. "Beaucoup de jeunes ne pensent pas à solliciter l'avis des professeurs. Ils ont le retour sur les élèves des années précédentes et peuvent orienter avec une grande efficacité les élèves pour le choix des établissements, compte tenu de leur potentiel scolaire", assure Joanna Kaczynska. N'hésitez pas non plus à en parler à votre famille : parents, oncle, tante, cousin… "Cela peut mettre du concret et donner des envies. C'est une ressource insuffisamment exploitée !", explique la conseillère d'orientation.

Pas de panique toutefois : "Si, en première, vous n'avez pas choisi précisément de filière, ce n'est pas dramatique", rassure Joanna Kaczynska. Il est d'ailleurs préférable de ne pas envisager qu'une seule possibilité : "Idéalement, l'élève doit avoir, en fin de première, trois, quatre filières postbac en tête. Il vaut mieux anticiper si ça ne marche pas dans la filière souhaitée", conseille Sébastien Chazal. Une éventualité à ne pas sous-estimer.

Comment changer de filière en fin de première ?

Si vous regrettez votre filière de bac, il est possible de demander d'en changer. Ce n'est toutefois ni un changement de droit, ni un procédé automatique. Pour ce faire, il est d'abord conseillé d'en parler avec le professeur principal et, si cela concerne un changement de projet professionnel, avec le conseiller d'orientation. C'est le chef d'établissement qui prend la décision, après consultation de l'équipe pédagogique. Il faut donc lui adresser une demande écrite de changement de filière. Si la demande de changement est acceptée, le chef d'établissement peut exiger le suivi d'un dispositif de remise à niveau.

3 questions à Clothilde Hanoteau

, responsable du service Coaching Orientation de l'Etudiant :

"Le projet d'orientation, c'est comme une enquête policière"

Un projet d'orientation postbac se construit. Comment le jeune doit-il s'y prendre ?

Il faut voir ce travail comme une enquête policière. On part d'abord des indices. La première étape, souvent ignorée, est de revenir sur soi, sur sa personnalité. Se demander ce qui vous caractérise, vous motive, vos valeurs… Puis, il va y avoir le bac que vous allez avoir en poche, vos matières préférées. À partir de là, vous vous demandez ce qu'il y au croisement de tout cela et il va en découler des pôles de compétences (créatif, méthodique, sociable, etc.) qui aideront à faire le lien avec des types d'activités, de métiers, d'environnements de travail.

Comment faire pour que ces indices se transforment en formations, en secteurs professionnels ?


Il faut partir en exploration car si vous ne bougez pas, il ne se passera rien ! Pour cela il y a les salons, qui permettent de découvrir des établissements, de voir s'ils correspondent aux pistes que vous avez. Il y a les ressources sur Internet pour se nourrir. Puis, il y a le concret : témoignages d'étudiants, de professionnels, mais aussi les portes ouvertes. Ces dernières sont indispensables pour savoir si l'on peut se projeter dans une formation. Ne pas hésiter à commencer en seconde et en première, ce qui permet d'explorer davantage. Plus on s'y prend tôt, moins c'est stressant.

Comment faire pour être sûr de son choix final ?


Ce temps du choix est difficile et il est normal d'hésiter. Il faut se dire qu'on a le droit de se tromper, qu'une année postbac qui ne marche pas, ce n'est pas un échec et ça peut même aider à répondre à des questions sur soi. À 17-18 ans, on peut encore rêver et se dire : je veux aller dans ce que je désire dans l'idéal…

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