Décryptage

Réforme du lycée et du bac : vraies ou fausses pistes, ce qui vous attend (ou pas)

Par Erwin Canard, publié le 09 janvier 2018
6 min

Le ministère de l'Éducation nationale planche depuis plusieurs mois sur une réforme du lycée et du bac. Même si rien n'est joué, des idées de changement ont déjà filtré. L'Etudiant vous indique leur pourcentage de fiabilité et donc les chances qu'elles ont de se réaliser.

Petit à petit, les contours du futur lycée et du futur bac se précisent. La mission en charge de les réformer, menée par l'universitaire Pierre Mathiot, rencontre les acteurs du monde de l'éducation (syndicats enseignants, représentants des lycéens, des parents d'élèves, des disciplines…) depuis début novembre 2017 et doit rendre son rapport fin janvier - début février 2018. Puis Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, arbitrera et décidera, fin février - début mars 2018, des changements à venir.
Ils seront mis en place dès la rentrée 2018 pour la seconde, à la rentrée 2019 pour la classe de première et à la rentrée 2020 pour la terminale. La première session du nouveau bac aura lieu lors de l'année scolaire 2020-2021.
Pour chaque point de la réforme qui aura filtré ces derniers jours, l'Etudiant a indiqué un pourcentage de fiabilité. Ainsi, si les choses peuvent – et vont – encore changer d'ici la décision finale du ministre, il est déjà possible d'avoir un aperçu de ce qui vous attend.
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1. La fin des séries : 90 %

La réforme du lycée devrait sonner le glas des séries générales (ES, S, L) et des séries technologiques. Les futurs lycéens suivraient des enseignements de tronc commun ainsi que des disciplines "majeures" et "mineures", choisies dès la première. La proportion de cours de tronc commun serait chaque année de moins en moins élevée. En première, les disciplines de celui-ci seraient : EPS, histoire-géographie, LV1, LV2, français et mathématiques. En terminale : EPS, histoire-géographie, LV1, LV2, maths et philosophie.
Le choix des "majeures" et des "mineures" correspond à une "spécialisation". Les majeures pourraient être des couples tels que maths/physique-chimie, français/philosophie, histoire-géographie/sciences économiques et sociales. Les lycéens auraient le choix entre 8, 9 ou 10 combinaisons. Les mineures seraient d'autres disciplines en lien avec celles-ci : selon les majeures, seuls certaines mineures seraient possibles.
Une première "spécialisation" en seconde est également à l'étude. Au second semestre de l'année, les lycéens devraient choisir un enseignement parmi la physique-chimie, les SVT (sciences de la vie et de la Terre) et les SES (sciences économiques et sociales). Ces matières seraient donc retirées du "tronc commun" dès ce moment-là.
Le même système vaudrait pour les disciplines technologiques, où les "couples de majeures" seraient au nombre de 6 ou 7. Il serait même envisagé de pouvoir choisir une majeure d'enseignement général et une autre d'enseignement technologique. En plus des cours de tronc commun et de spécialisation, les lycéens auraient deux heures par semaine, en seconde, puis trois, en première et terminale, "d'accompagnement", c'est-à-dire d'aide au parcours scolaire et à l'orientation postbac.

2. Des années organisées en semestres : 99 %

Le futur lycée devrait s'organiser en semestres, en lieu et place des trimestres actuels. Il est d'ailleurs envisagé qu'il soit possible de changer de majeure et/ou de mineure entre deux semestres d'une année, notamment en première.

3. Moins d'épreuves au bac : 100 %

C'est la volonté affichée à la fois par le président de la République et le ministre de l'Éducation nationale. Toutes les discussions autour des réformes du lycée et du bac partent de là. La piste est donc quasiment certaine, sauf énorme revirement de situation.
Les épreuves terminales, dites "universelles", du bac seraient au nombre de six. Deux en première : l'écrit et l'oral de français. Quatre en terminale : les deux disciplines "majeures" choisies par l'élève, la philosophie et un grand oral de type TPE (travaux pratiques encadrés).
Les deux épreuves des majeures auraient lieu au retour des vacances de printemps et seraient prises en compte dans Parcoursup, le portail d'inscription dans l'enseignement supérieur. Les deux autres épreuves de terminale auraient lieu en juin.

4. Les autres disciplines évaluées en contrôle continu : 10 %

Au départ, la mission Mathiot souhaitait que les épreuves non évaluées en examen terminal le soient en contrôle continu : autrement dit que toutes les notes obtenues en cours d'année comptent.
Finalement, on partirait plutôt sur des épreuves ponctuelles, qui pourraient avoir lieu en fin des semestres, sur des sujets nationaux. Les copies seraient anonymes. Seul l'EPS serait évaluée en contrôle continu.
En revanche, cela ne signifie pas que les notes obtenues en cours d'année compteraient pour du beurre. En effet, il est envisagé que les notes des bulletins scolaires comptent pour 10 % de la note totale du bac. Les épreuves universelles auraient en outre davantage de poids que les épreuves ponctuelles.

5. La fin des rattrapages : 75 %

Actuellement, si un candidat au bac obtient entre 8 et 10 sur 20, il va aux rattrapages : des épreuves orales pouvant lui permettre de gagner les points qui lui manquent pour valider son diplôme. La réforme de l'examen pourrait voir mourir ces épreuves. À la place, un jury étudierait le dossier scolaire du candidat pour évaluer si, oui ou non, il obtient le baccalauréat alors même que son résultat oscille entre 8 et 10 sur 20.

6. De nouveaux programmes dès 2018 : 2 %

Si l'idée était celle-ci au départ, le réalisme a pris le dessus : au regard du calendrier, il sera impossible de modifier les programmes du lycée d'ici la rentrée 2018. On s'achemine donc vers de nouveaux programmes de seconde et de première pour la rentrée 2019 et de terminale pour la rentrée 2020.

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