Témoignage

Alertes à la bombe : les lycéens n’ont pas peur mais restent sur leurs gardes

Lycée Henri IV
Le lycée Henri-IV, cible une alerte à la bombe, le 26 janvier, comme plusieurs autres lycées parisiens. © Sophie de Tarlé
Par Sarah Hamdi, mis à jour le 01 février 2016
1 min

Malgré les alertes à la bombe dont ont été victimes de grands lycées parisiens et à présent lyonnais, la majorité des élèves refusent de céder à la peur. Témoignages.

Montaigne, Henri-IV, Charlemagne, Condorcet, Louis-le-Grand, Fénelon... Ces grands lycéens parisiens auraient été visés par des appels téléphoniques malveillants, le 26 janvier 2016. À l’heure où le pays est toujours en état d’urgence, ces alertes à la bombe ont été prises très au sérieux par l'administration. Un climat tendu pour des lycéens qui s’attendaient à passer une journée de cours comme les autres.

"J'étais dans la salle de cours quand l'alarme incendie a résonné. Avec ma classe, nous sommes allés dans la cour. On s'est dit que c'était simplement un test, donc on n’a pas vraiment pris ça au sérieux," raconte Laura*, en première L au lycée Montaigne. L'évacuation a duré plus longtemps qu’à l’accoutumée. "On a demandé aux professeurs ce qu'il se passait. Et la CPE nous a dit qu'il s'agissait d'une alerte à la bombe", explique la lycéenne.

Pendant ce temps, policiers et chiens de l’unité cynophile de la préfecture de police fouillent l’établissement. Les lycéens n’ont pas le droit de sortir de l’établissement. "Nous sommes restés dans la cour, en groupe, près de nos professeurs. Cela a duré environ deux heures", précise Laura.

Aujourd’hui, la lycéenne "n’arrive toujours pas à le croire". Sa crainte ? "Que quelqu'un s'introduise dans l'établissement pour prendre des vies en mettant une bombe ou quelque chose de la sorte, sachant que [son] établissement compte 2.000 élèves."

"On a pensé tout de suite à une blague"

Au lycée Condorcet, l’émotion est moins palpable puisque les lycéens "n’ont même pas remarqué qu’il se passait quelque chose au sein du bâtiment." Anna, 18 ans, sourit. "La blague ! Pendant l’alerte à la bombe, on était en cours. Personne ne nous a rien dit !". Ce n’est qu’en voyant les appels et les messages de leurs parents que les lycéens prennent connaissance de la situation. "D’un côté, l’établissement a bien fait de ne rien nous dire. Cela évite que certains ne paniquent pour rien", souligne Justine. Après ces événements, la lycéenne reste mitigée. "On n’a pas peur, mais on n’est pas serein non plus." Même constat pour Coline qui n’a pas tout de suite pris ces alertes au sérieux. Sa première pensée ? "Cela doit être un élève qui ne veut pas faire le devoir de philo", ironise-t-elle.

"Ici, on est bien protégé"

Pour Paul*, en seconde au lycée Montaigne, il ne faut pas céder à ces menaces. "Sur le coup, tout le monde était un peu paniqué. Mais maintenant que c'est fini, cela ne me fait plus rien. Je n’ai absolument pas peur d’aller au lycée," lance-t-il.

Candice reconnaît qu’elle "se sent en sécurité" dans son lycée Condorcet. "Ici, on est bien protégé depuis les attentats et avec les grands magasins à côté", précise la lycéenne de 19 ans. "Ma seule crainte, c’est que cela devienne récurrent. Et que les menaces sur les grands lycées de Paris ne soient qu’une stratégie pour attaquer des petits établissements", réfléchissent la jeune fille et ses amies, restées après les cours pour papoter devant les portes de l’établissement. Sans tomber dans la psychose...

*Le prénom a été modifié à la demande du témoin.

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