Décryptage

Redoubler en cas d’échec au bac : attention, manque de places !

Camille - lycéenne et dyslexique
Des lycéens ayant échoué au bac se retrouvent, faute de place en lycée, dans un dispositif similaire à celui pour décrocheurs... © Laurent Hazgui/Divergence pour l'Etudiant
Par Erwin Canard, mis à jour le 20 septembre 2017
1 min

À cause de capacités d’accueil insuffisantes, certains lycées n’inscrivent pas leurs élèves qui ont échoué au bac et qui souhaitent redoubler. Si vous êtes dans cette situation, vous pourrez selon les cas être dispensé de certains cours ou être inscrit dans un dispositif spécifique.

Depuis la rentrée 2016, les élèves ayant échoué au baccalauréat ont le droit de demander à redoubler leur terminale dans leur lycée d’origine. Vous pouvez, si vous êtes dans ce cas, conserver des notes obtenues au baccalauréat lorsque vous le repasserez, à condition qu’elles soient égales ou supérieures à 10/20.

Mais, dans les faits, ce n’est pas aussi simple. Les effectifs dans les lycées sont très élevés, en raison notamment de la hausse démographique. Les lycées n’ont donc pas toujours les capacités d’accueil suffisantes pour répondre favorablement à toutes les demandes d’inscription. Les établissements donnent souvent la priorité à leurs élèves de première qui montent en terminale. Et, parfois, les classes de terminale sont déjà remplies uniquement avec ces élèves. Ce sont alors les élèves ayant échoué au bac qui se retrouvent sans place en lycée alors que, dans les textes de loi, ils ont une place de droit dans leur établissement d’origine.

Lire aussi : Réussir sa rentrée en terminale

S'inscrire sur liste d'attente

Que faire si vous êtes dans ce cas ? La première solution consiste, dès que vous avez pris connaissance de votre échec au bac et que vous souhaitez redoubler, à envoyer un courrier à votre lycée pour demander une re-scolarisation. Il est également conseillé de contacter le service académique. Si vous n’avez pas de place, vous serez sur liste d’attente, ce qui signifie qu’il faut attendre qu’un élève se désiste (suite, par exemple, à un changement d’orientation ou un déménagement) ou bien que le lycée ait la possibilité d’accueillir plus d’élèves. Mais, parfois, aucune place ne se libère.

Courant septembre, les chefs d’établissements des lycées se réunissent lors de commissions pour faire un point sur la situation : tel établissement a tant d’élèves sur liste d’attente, tel autre lycée a tant de places vacantes, pouvant permettre l’inscription des élèves dans un lycée. Mais en raison d’un nombre très élevé de lycéens, ces mouvements sont rares.

Dans ce cas, une note transmise par le rectorat de Créteil aux chefs d’établissements de l’académie, particulièrement touchée par cette question tout comme les académies de Versailles et Paris, avance plusieurs solutions. L'une d’elles consiste à vous inscrire dans une classe mais à vous dispenser de suivre les cours des disciplines pour lesquelles vous avez souhaité garder vos notes au baccalauréat. Ces décisions sont prises au cas par cas.

Le même dispositif que pour les décrocheurs

Enfin, si malgré cela vous restez sans établissement, vous pourrez être affecté dans un dispositif qui, selon la note académique, "s’appuie sur le réseau MLDS (Mission de lutte contre le décrochage scolaire)" qui vous proposera une "re-préparation au baccalauréat selon le modèle pédagogique des Morea (Modules de représentation à l’examen par alternance)". Le réseau MLDS est censé accompagner les décrocheurs, c’est-à-dire les jeunes ayant abandonné l’école sans diplôme.

Dans ce cas, vous assisterez à des cours dans un établissement avec d’autres élèves dans le même cas que vous. Cet établissement ne sera pas votre lycée d’origine, mais vous serez tout de même inscrit administrativement dans votre établissement d’origine. Vous suivrez alors principalement les cours des disciplines pour lesquelles vous avez échoué au bac. Votre emploi du temps sera, en quelque sorte, "à la carte". Selon nos informations, plusieurs dispositifs de ce genre devraient voir le jour dans l’académie de Créteil.

Une situation qui risque d'aller "de mal en pis"


Les redoublements en classe de seconde étant désormais quasiment inexistants, la situation due à des effectifs de lycéens trop élevés risque d’aller "de mal en pis", selon Eric Mansencal, secrétaire général adjoint du SNUPDEN-FSU. Explications : "Les élèves de seconde en difficultés qui ne peuvent donc plus redoubler, sont dirigés vers les premières technologiques, et notamment en STMG. Il y a donc eu des créations de classe en STMG, mais, problème : il n’y a pas un nombre d’enseignants suffisant. Ce sont donc des contractuels qui font cours ou, pire, les élèves n’ont pas cours du tout".

Par conséquent ce sont les élèves les plus fragiles (puisque ce sont ceux qui devaient redoubler) qui se retrouvent sans classe. L’an prochain, au bac, ces élèves risquent d’échouer massivement, et dès lors de demander à redoubler leur terminale.

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