Reportage

Armée de l'air : 50 métiers pour prendre son envol

"Pour devenir mécanicien sur Rafale, j'ai d'abord obtenu un BTS aéronautique à Toulouse." Matthieu, 23 ans, sergent de l'armée de l'air.
"Pour devenir mécanicien sur Rafale, j'ai d'abord obtenu un BTS aéronautique à Toulouse." Matthieu, 23 ans, sergent de l'armée de l'air. © Etienne Gless
Par Étienne Gless, publié le 20 juin 2017
6 min

L'armée de l'air recrute plus de 3.500 nouveaux aviateurs en 2019. En 2017, L'Etudiant avait a rencontré des jeunes recrues sur la base de Mont-de-Marsan, dans les Landes.

"Que vous soyez mécanicien sur Rafale, pompier ou informaticien, quel que soit le métier dans l'armée de l'air, tout le monde est aviateur !", explique le colonel Mollard, commandant de la base aérienne 118 "Colonel Rozanoff" à Mont-de-Marsan dans les Landes. Ce matin de la mi-juin 2017, le site ouvre ses portes à une centaine d'élèves de seconde des lycées de la région pour une journée d'immersion.

Une opération séduction pour répondre aux importants besoins de recrutement. L'armée emploie de plus en plus sous contrat. Un pilote de chasse doit signer un contrat pour au moins dix ans, un mécanicien aéronautique pour au moins cinq ans, un technicien informatique signera un contrat de six ans, etc.

"Avec 23 % de filles, l'armée de l'air est la plus féminisée des armées", vante le colonel Hervé Chêne, en charge du recrutement. "Après mon bac S et des études de biologie dans un IUT, je me suis réorientée vers le métier de contrôleur aérien", témoigne ainsi le sergent Anne, 23 ans, en charge de la régulation du trafic aérien sur la base 118. Ses émoluments après 13 mois de service ? La jeune femme est payée 1.387 € net par mois.

Dans l'armée, la solde – la rémunération en langage civil – évolue en fonction de votre grade et de votre évolution professionnelle. Un équipier fusilier de l'air (militaire du rang) avec le grade de caporal débutera sa carrière avec 1.387 € net par mois (nourri et logé). Un pilote de chasse avec le statut d'officier touchera quant à lui 2.596 € net après sa formation de pilote.

Développeur logiciels et sécurité informatique très recherchés

"Je suis développeur logiciel pour l'armée de l'air", témoigne Mathieu, 25 ans, au sein du groupement aérien de l'informatique opérationnelle (GAIO). Après son bac S, le jeune sous-officer informaticien a passé quatre mois à l'école de formation des sous-officiers de l'armée de l'air (EFSOAA) de Rochefort-Saint-Agnant avant de parfaire sa spécialité technique à Rennes durant sept mois : "On est très proches du terrain, on parle beaucoup avec les pilotes sur différents logiciels, ce qui est passionnant", s'enthousiasme Mathieu qui après avoir commencé des études en école d'ingénieurs a souhaité rejoindre l'armée de l'air "pour être rémunéré et mettre en pratique mes connaissances informatiques".

Pilote de chasse, un métier accessible dès le bac

"Je suis devenu pilote de chasse avec simplement le bac", explique Marc, 29 ans, officier pilote à l'escadron de chasse 3/30 "Lorraine", un des deux escadrons de pilotes présents sur la base de Mont-de-Marsan avec l'escadron 2/30 "Normandie-Niémen". "J'ai passé les tests psychotechniques de sélection avant de suivre ma formation de militaire puis de pilote." Si l'armée de l'air recrutera sur concours 70 élèves officiers de l'École de l'air en 2017, qui seront aussi ingénieurs aéronautiques, elle emploiera et formera aussi 60 pilotes et navigateurs sous contrat à partir du bac.

Mécanicien aérien, un métier clé

"Nous sommes souvent les yeux du pilote quand il va se poser en zone complexe", témoigne Nicolas, 36 ans, mécano navigant qui est l'assitant technique de pilotes d'hélicoptères et fait souvent aussi office de chef de soute. Et de raconter un souvenir de sauvetage en hélico de personnes sur le point de se noyer à Djibouti. 

Matthieu, 23 ans, est quant à lui mécanicien "pistard" sur Rafale. Il exerce au sol en hangar et sur les pistes. "Je vérifie les appareils tous les matins. je suis le dernier à vérifier l'avion avant qu'il ne décolle. Je vais même jusqu'à attacher le pilote dans son cockpit", sourit le jeune sergent. "Dès le collège, j'ai passé mon BIA (brevet d'initiation aéronautique) qui m'a donné envie de suivre des études dans l'aéronautique. Après mon bac STI génie électrotechnique, j'ai passé un BTS aéronautique à Toulouse. Exercer comme mécano aéro dans l'armée diffère des conditions offertes dans le civil : les missions sont plus variées", estime Matthieu.

Protéger les personnels et le "matériel"

Sur les bases aériennes évoluent beaucoup de militaires en charge de la sécurité et de la protection des hommes et des matériels, à commencer par les avions. Le caporal Jordan, 26 ans, est l'un d'eux depuis 2015. Ce fusilier commando ("Fusco") appartient à l'escadron de protection de la base 118. "Les qualités pour exercer cet emploi sont une excellente condition physique, du sang froid et beaucoup de patience, car il nous arrive de faire des gardes de 24 heures", explique le jeune militaire du rang qui a rejoint l'armée de l'air comme engagé contractuel pour quatre ans.

"Après un BEP et un bac pro travaux publics, je me suis engagé un an dans l'armée de terre mais les perspectives d'évolution étaient faibles. Je suis retourné à la vie civile où j'ai passé le diplôme d'État d'ambulancier avant de m'engager à nouveau, cette fois dans l'armée de l'air, où les possibilités de progression sont plus nombreuses."

Après les tests de sélection sportifs et médicaux, Jordan a suivi une formation au centre de préparation opérationnel du combattant de l'armée de l'air (CPOCAA) à Orange. "Puis j'ai effectué le stage de formation de cinq semaines pour devenir fusilier commando, appelé "stage maquis" !" sourit le jeune "aviateur". De quoi donner des ailes!

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