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Internat de médecine : quels changements pour l’ECN (examen classant national) ?

publié le 21 novembre 2012
1 min

Plus juste, plus efficace pour classer, plus informatisé, l’ECN (examen classant national) – la porte d’accès à l’internat de médecine – new look recueille le consensus des étudiants et des doyens des facultés. Mais des problèmes de calendrier et d’égalité des chances lors de sa préparation perdurent…

L’ECN – l’examen classant national qui a remplacé le concours de l’internat en médecine – devrait s'offrir un lifting pour ses (presque) dix ans d’existence. Les étudiants et les enseignants le souhaitent vivement. La Conférence des doyens des facultés de médecine aussi.

“Le système actuel ne permet pas de départager réellement les 8.000 candidats, surtout les 6.000 du ‘milieu’ du classement. Cela se joue à 200 points. D’autre part, la correction ‘humaine’ fait place à trop de subjectivité”, soutient Dominique Perrotin, président de la Conférence des doyens de médecine.
 
L’ECN sur iPad ?
Aujourd’hui, étudiants et doyens sont donc d’accord pour mettre en place une formule de l’ECN permettant d'établir une meilleure distinction entre candidats tout en étant plus juste. Première mesure : remplacer les questions ouvertes sur les 10 dossiers proposés à l’examen par des QCM (questionnaires à choix multiple) notamment, comme en PAES (première année des études de santé).

Deuxième mesure : recourir à l’informatique. Passer l’ECN sur tablette numérique permettrait de basculer vers une correction automatique, de soumettre des dossiers aux énoncés progressifs, d’intégrer de nouveaux médias comme la vidéo pour proposer des situations cliniques…”, détaille Pierre Catoire, président de l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France). Bref, retranscrire des situations plus proches de la réalité que les dossiers papier actuels.
 
Les iECN en 2015 ou 2016
Si les iECN remportent un tel consensus, pourquoi un calendrier précis de la réforme n’a-t-il pas encore été acté ? “La Conférence des doyens prévoit le projet pour 2015. Pour nous, cela semble trop tôt, explique Pierre Catoire. Nous n'avons toujours pas de projet budgétisé, évalué à grande échelle. Il faudrait prévoir des iECN blanches en conditions réelles avant la première édition du vrai concours. De plus, les externes préparent l'ECN dès le début de la DCEM2 [la quatrième année, NDLR], trois années avant l'examen. Soit aujourd’hui. Les candidats inscrits dans les facs qui ont anticipé le changement seraient donc avantagés. Pour l’égalité des chances, nous demandons le report de la nouvelle formule à 2016, si toutes les facs sont prêtes à y préparer dès la rentrée 2013.”

De son côté, Dominique Perrotin s’interroge sur l’actuelle équité lors de la préparation de l’examen… “Dans certaines facultés, les étudiants sont autorisés à ne pas se rendre en stage pour bachoter. Dans d’autres, ils sont mieux contrôlés…” Avantage de l’ECN nouvelle formule : avec un examen plus en lien avec l’exercice de la médecine, tous seront plus ou moins obligés de retourner à l’hôpital.
 
Les jeunes médecins appelés au chevet de la démographie médicale
 
Autrefois, il existait un concours de l’internat pour le nord et un concours de l’internat pour le sud de la France. Selon leur localisation, les étudiants passaient l’un des deux et travaillaient ensuite dans l’une ou l’autre partie de l’Hexagone.

Aujourd’hui, la régionalisation de l’ECN pour améliorer la démographie médicale revient sur le tapis. Mais pour l’ANEMF, "la répartition des médecins sur le territoire ne se résume pas à une simple question nord-sud ou interrégions. Entre la Picardie (la région la moins peuplée en médecins) et la  Provence-Alpes-Côte d’Azur (la région la plus peuplée en médecins), la différence de densité est relativement faible. En revanche, au sein d’une même région, il peut exister des écarts de 1 à 10, selon l’emplacement des centres hospitalo-universitaires [les grands centres de formation, de soins et de recherche qui se trouvent le plus souvent dans les grandes villes]. La question est donc de sortir les médecins de la ville", assure Pierre Catoire.

Les étudiants en médecine sont vivement opposés à l’idée d’imposer aux jeunes médecins une obligation de service dans une région donnée. "Il n’est pas question de planter des médecins partout, mais de leur donner la possibilité de couvrir un territoire plus grand", déclare Pierre Catoire. Et de proposer quelques pistes de travail : dégager du temps en soulageant les praticiens de tâches administratives, améliorer le parcours de soin en rassemblant des professionnels dans des maisons de santé ou donner plus de responsabilités à leurs collègues infirmiers, sages-femmes, etc.

Virginie Bertereau

Novembre 2012

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