Portrait

Olympiades des métiers : "Ce que la compétition nous a apporté"

François Hollande reçoit à l'Elysée les jeunes lauréats des Olympiades des métiers
François Hollande reçoit à l'Élysée les jeunes lauréats et participants des Olympiades des métiers le 13 octobre 2015. © Etienne Gless
Par Étienne Gless, publié le 13 octobre 2015
1 min

Neuf médailles dont deux en or : tel est le palmarès de l'équipe de France aux WorldSkills 2015 – ou Olympiades des métiers – en août 2015, au Brésil. Un palmarès qui valait bien une invitation à l'Élysée… François Hollande a félicité les participants mardi 13 octobre. L'occasion de retrouver d'anciens lauréats qui témoignent de ce que la compétition leur a apporté.

Le 13 octobre 2015, François Hollande recevait à l'Élysée les jeunes participants et lauréats français des 43es Olympiades internationales des métiers, qui se déroulaient en août à São Paulo au Brésil. Le chef de l'État a salué les 45 candidats qui ont représenté notre pays.

"Vous avez rapporté à la France 9 médailles : 2 en or, 4 en argent, 3 en bronze ainsi que 18 accessits. Deux tiers des candidats ont été primés, ce qui est un très bon résultat".

L'Etudiant a profité de la cérémonie pour interroger d'anciens lauréats sur les retombées de leur participation à cette prestigieuse et exigente compétition. Verdict : une expérience hors pair qui équivaut à plusieurs années de vie professionnelle. Témoignages.

Antoine, 23 ans, médaille d'or en coiffure à Leipzig en 2013

Son parcours

Antoine est diplômé d’un CAP (certificat d'aptitude professionnelle) et d’un BP (brevet professionnel) coiffure préparés en apprentissage dans le salon familial en Alsace. Il participe alors à de nombreux concours et se retrouve vainqueur de l’Open Cup de coiffure à Paris en 2009 et à Moscou en 2010, ainsi que champion du monde de coiffure à Paris en 2010. En 2013, à 21 ans, il remporte la médaille d'or en coiffure aux Olympiades internationales des métiers de Leipzig.

Chez Antoine, concours et olympiades relèvent de la tradition familiale : "Mon frère aîné, Philippe, avait concouru et obtenu le même trophée en 2003 et gagné une médaille d'or. Je me suis inscrit dans le but de faire mieux que lui !"

Ses impressions après la compétition

"Cette compétition apporte beaucoup en termes d'image et de communication pour l'entreprise. Ma famille possède 3 salons de coiffure en Alsace. Suite à ma médaille d'or aux Worldskills 2013, TF1 est venu réaliser un reportage dans le salon de coiffure où je suis salarié."

"Cette compétition booste la notoriété et l'image de mon entreprise."

Dans le salon, Antoine a mis bien évidence sa médaille et la photo réalisée avec le président Hollande en 2013. Et l'entreprise familiale continue de communiquer sur les réseaux sociaux. Par exemple, pour les WorldSkills 2015, Antoine faisait partie de la délégation française et a pris la pause avec le consul de France.

Marine, 25 ans, médaillon d'excellence (5e place) en soins esthétiques à Londres, en 2011

Son parcours

Marine Sarrazin, 25 ans, a concouru à Londres en 2011 dans la catégorie soins esthétiques et a remporté un médaillon d'excellence grâce à sa 5e place. Après son bac S, elle a obtenu un BTS esthétique-cosmétique à l'école Peyrefitte d'Aix-les-Bains.

"J'ai enchaîné avec une formation spécifique d'expert soins et corps et je me suis mise à préparer les Olympiades des métiers après mon stage de fin d'études, au cours duquel j'ai travaillé 6 mois dans des spas en Australie."

Ses impressions après la compétition

"Avec le recul, 4 ans plus tard, je mesure combien cette compétition internationale a dopé ma notoriété. La chaîne D8 est venue me voir pour réaliser un reportage dans le cadre d'un magazine d'enquêtes. Les WorldSkills font beaucoup parler, les gens nous reconnaissent… au moins un certain temps ! C'est comme la téléréalité."

"Ce challenge a changé ma vie. C'est un gros plus sur un CV pour trouver du travail ! "

Mais pour Marine l'essentiel est ailleurs : la compétition lui a apporté beaucoup de professionnalisme dans son métier. "Les Olympiades vous obligent à la performance et même à la perfection. La compétition au niveau international est très intense. Pendant 4 jours, il ne faut rien lâcher. Techniquement, il faut être précis, respecter des délais, faire quelque chose de beau et de propre… Autant de points qui vous servent tous les jours dans votre vie professionnelle."

Grâce à ces Olympiades, Marine a pu réaliser son objectif d'ouvrir son propre institut de beauté dans les Alpes du Sud. "Je suis aujourd'hui travailleuse indépendante. Mais pour un emploi salarié aussi, cette compétition a un impact important auprès des recruteurs. Sur un CV, cela peut faire la différence. C'est très intéressant pour trouver du travail."

Florent, 23 ans, concurrent aux WorldSkills 2015 en mécatronique

Son parcours

Titulaire d'un bac S option sciences de l'ingénieur, Florent, passionné de robotique, se dirige d'abord vers l'université mais ne s'y épanouit pas. Il s'oriente alors vers un BTS assistance technique d'ingénieur qu'il prépare en alternance. C'est par son centre de formation des apprentis, le CFAI de Beauzelle, qu'il découvre les WorldSkills. Il s'inscrit en mécatronique.

Les épreuves se déroulant en binôme dans cette catégorie, il propose à un camarade de classe, Damien, de participer avec lui. Florent en programmation, Damien en mécanique, le tandem franchit les épreuves régionales et gagne son ticket pour la finale nationale à Strasbourg où il décroche la médaille d'or. Pour se préparer à la compétition internationale de 2015 à São Paulo, Florent s'entraîne avec Damien et leur coach 20 heures par semaine. Même s'il n'a rien obtenu au Brésil, sa participation a été récompensée d'une autre façon...

Ses impressions après la compétition

Damien souhaitait poursuivre des études d'ingénieur : c'est gagné ! "Je suis une formation en alternance pour devenir ingénieur d'ici à 3 ans. J'ai signé un contrat d'apprentissage avec la SNCF. La préparation et la compétition durant ces Olympiades m'ont fourni un coup de pouce pour intégrer l'École des mines d'Alès à la rentrée 2015 en admission parallèle".

"Un sacré coup de pouce pour entrer en école d'ingénieurs !"

En principe, les titulaires d'un BTS doivent passer par une prépa  ATS (admission technicien supérieur) qui consiste en 1 an de mise à niveau, avant de pouvoir intégrer l'école d'ingénieurs. "Lorsque j'ai passé les entretiens en mai 2015, les examinateurs ont jugé que ma participation à cette compétition était un gage d'excellence. J'ai été dispensé de suivre cette préparation", sourit Florent.

De quoi donner confiance aux lauréats 2015 !

 

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