Portrait

Joséphine, 28 ans : "J'entraîne des chevaux de course à Chantilly"

Joséphine, 28 ans, est entraîneuse de chevaux de course à Chantilly (Oise) s'est installée à son compte début septembre 2016. Ici en compagnie de Prince Indy !
Joséphine, 28 ans, est entraîneuse de chevaux de course à Chantilly (Oise) s'est installée à son compte début septembre 2016. Ici en compagnie de Prince Indy ! © Etienne Gless
Par Étienne Gless, publié le 16 septembre 2016
1 min

Dimanche 18 septembre 2016, c'est la Journée du cheval ! L'occasion de lister les métiers au contact de l'animal, dont celui d'entraîneur public de chevaux de course. C'est le métier choisi par Joséphine, 28 ans, rencontrée à Chantilly, après un long parcours.

"Je vis de ma passion. J'ai commencé à monter à l'âge de 4 ans et je n'ai pas arrêté depuis !", sourit Joséphine, 28 ans, entraîneuse de chevaux de course à Chantilly (Oise). "J'exerce un peu le même métier qu'un entraîneur de foot avec des joueurs. Des propriétaires me confient leurs chevaux que j'entraîne en fonction de leurs capacités et de leur état physique. Je m'occupe également de jeunes chevaux auxquels j'apprends à devenir des chevaux de course". Joséphine assure donc la préparation physique et mentale de ces athlètes à quatre pattes. Tous les jours, elle sort ainsi les chevaux des boxes, les masse, avant de les emmener sur le sable pour un petit "trotting" et d'effectuer un "canter", une allure plus rapide encore que le galop sur une distance de 800 à 1.400 mètres.

Un job étudiant révélateur

À 17 ans, Joséphine découvre l'univers des courses sur les hippodromes de Longchamp et d'Auteuil. Pour son premier job d'été, elle travaille à la préparation des ventes de yearlings (les poulains), à Deauville. Au cours d'autres vacances scolaires, la lycéenne du lycée militaire de Saint-Cyr continue de monter des chevaux de course à Chantilly. Une autre année, à Deauville, Joséphine travaille également auprès d'un courtier à la vente des pur-sang : "J'ai alors acquis la certitude que je voulais travailler dans ce milieu".

De Dublin à Paris...

Bac ES en poche, Joséphine s'inscrit dans une université de Dublin, le Griffith College, en Irlande, pour y suivre un cursus de business international. "Pour me faire un peu d'argent de poche durant mes études, je montais des chevaux pour le compte d'un entraîneur de saut d'obstacles irlandais", explique la jeune femme.

Rentrée en France en 2009 sans avoir obtenu de diplôme, Joséphine passe le concours d'entrée en 2e année d'une école de commerce, Pôle Paris alternance, et obtient un contrat d'apprentissage dans l'écurie de chevaux de course de Pascal Bary, entraîneur spécialisé dans les courses de plat. "À l'issue de mon contrat d'apprentissage de deux ans, j'ai été embauchée en CDI (contrat à durée indéterminée)". 

Les chevaux à la piscine

En novembre 2011, pour acquérir de nouvelles expériences professionnelles, Joséphine part en Australie : un pays également fan de courses hippiques, où l'embauche dans le secteur est facile. À Melbourne et Sidney, Joséphine travaille pour plusieurs entraîneurs et découvre le style d'entraînement australien, différent de l'européen : "On chronomètre davantage les chevaux. On les fait travailler sur des distances plus courtes et on les fait nager en piscine".

Après cette escapade australienne, Joséphine cavale jusqu'en Angleterre et travaille durant deux ans comme "premier garçon" pour un gros entraîneur européen, à New Market, la capitale du pur-sang. "J'avais 35 chevaux sous ma responsabilité. Je devais gérer leur nourriture, leurs soins et veiller à leur bien-être matin et soir en surveillant leurs articulations."

Une licence d'entraîneur pour finir

Forte de ces expériences, Joséphine rentre en France début 2015 et travaille de nouveau comme assistante dans l'écurie de Pascal Bary. Puis la jeune femme cravache pour réussir l'examen de licence d'entraîneur professionnel public. Son obtention est requise pour faire participer des chevaux dans des courses publiques. Au menu : un QCM (questionnaire à choix multiple) de 90 questions suivi, en cas de succès, de six semaines de cours. "On passe des soins et de l'hygiène du cheval à la gestion, en passant par la comptabilité, le droit social... L'objectif à l'issue du stage : avoir réalisé un compte d'exploitation prévisionnel sur trois ans", détaille Joséphine qui a franchi aisément l'obstacle de l'examen. "À l'oral, je devais plancher durant 20 minutes sur un projet d'installation avec étude de marché, compte d'exploitation, analyse de la concurrence, etc."

Licence en poche, Joséphine travaille encore trois mois chez le grand entraîneur de chevaux de saut d'obstacles, Guillaume Macaire, à Royan. "Histoire d'engranger une dernière expérience avant de m'installer enfin à mon compte !", sourit la jeune femme.

10 métiers au contact des chevaux

Moniteur d'équitation

Il enseigne la pratique équestre à tous les publics, quel que soit leur niveau : débutant, en perfectionnement, expert…Il veille au bon fonctionnement du centre équestre.
Formations : BPJEPS activités équestres aux 5 mentions : équitation, tourisme équestre, attelage, équitation western, équitation de tradition et de travail ; ou CQP (certificat de qualification professionnelle) d'enseignant animateur d'équitation.

Palefrenier

Il travaille dans les écuries. Il nourrit les animaux, les brosse, les soigne, les cure... Il veille à la qualité de leur environnement et nettoie leur boxes. Il emmène les chevaux au pré ou au paddock.
Formation : Certificat d'aptitude professionnelle agricole (CAPA) soigneur d'équidés.

Animateur poney

Il travaille en centre équestre. Sous l'autorité du moniteur, il donne aux tout-petits le goût pour l'activité équestre. Les leçons d'équitation doivent être adaptées pour les enfants.
Formations : Titre animateur assistant d'équitation ou CQP assistant soigneur animateur.

Groom
Il travaille dans une écurie de compétition. Il est souvent sur la route pour accompagner les chevaux sur le lieu des courses. Son job : préparer les chevaux et le matériel de transport avant une compétition. Il s'occupe aussi des chevaux avant la course, pour leur retour au calme.

Formation : CAPA (certificat d'aptitude professionnelle agricole) soigneur d’équidés et CAPTAV (certificat d'aptitude à transporter des animaux vivants).

Cocher meneur

Le travail s'exerce dans le privé ou le public pour des activités de loisirs comme professionnelles. Comme avant l'essor de l'automobile, le cocher assure la conduite d'attelage d'un ou plusieurs chevaux pour le transport de personnes ou de marchandises. Il a aussi en charge l'entretien des attelages comme le soin aux animaux.
Formation : le certificat de spécialisation utilisateur de chevaux attelés et le BPJEPS activités équestres mention attelage.

Garde républicain

Le travail s'exerce dans la gendarmerie. Le garde républicain assure des missions de maintien de l'ordre et de surveillance générale aussi bien que des missions de protocoles pour le compte des autorités de l'État.
Formation : après le bac, concours d’entrée dans la gendarmerie et tests d’aptitude équestre (niveau galop 5 minimum). Formation en école de gendarmerie puis stage spécifique "cavalerie" avant une affectation en unité.

Lad driver

Il travaille dans une écurie de trot. Il suit le programme défini par l'entraîneur et assure l'entraînement et les soins quotidiens des chevaux : nourriture, pansage, soins vétérinaires.
Formation : CAPA lad cavalier d'entraînement ou soigneur d'équidés.

Premier garçon

Il exerce ses fonctions de manager dans une écurie de course. Il supervise le travail des lad drivers, palefreniers et cavaliers d'entraînement.
Formations : bac pro conduite et gestion de l’entreprise hippique ; CAPA lad cavalier d'entraînement ou soigneur d'équidés.

Assistant d'élevage
Dans les écuries, il soigne, nourrit et éduque les chevaux. Il assure une vigilance particulière aux juments sur le point de mettre bas et aux poulains.

Formations : CAPA soigneur d’équidés ; bac pro conduite et gestion de l’exploitation agricole option système à dominante élevage. BTSA (brevet de technicien supérieur agricole) option productions animales ou analyses et conduites de systèmes d’exploitation.

Ostéopathe équin

Spécialiste du soin, l'ostéopathe équin agit en complément du vétérinaire : il manipule le cheval pour éliminer bobos, douleurs au dos, claudications...
Formations : cursus de vétérinaire ou d'ostéopathe humain avec une spécialisation ; écoles privées spécifiques, après le bac, pendant trois à cinq ans. Il existe un DOA (diplôme d'ostéopathe animalier), délivré par le SFOAE (Syndicat des formations en ostéopathie animale exclusive) et reconnu, depuis novembre 2015, au niveau II (bac+3/4) par l'État.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !