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Faut-il être journaliste pour être critique de jeux vidéo ?

Par Jean-Michel Oullion, publié le 04 septembre 2013
1 min

Le métier de journaliste spécialiste en jeu vidéo est une activité sérieuse qui exige un professionnalisme permanent. À la différence d’un testeur, le journaliste ne passe que quelques heures sur chaque jeu, ce qui entraîne parfois de la frustration lorsque le jeu est excellent, comme le souligne Jean-Michel Oullion, auteur du guide Les métiers des jeux vidéo et de l’animation, publié aux éditions L’Etudiant (extraits).

Les métiers des jeux vidéos et de l'animationA priori, aucun niveau d'études n'est exigé pour ce métier. Les titulaires dans les rédactions des magazines sont souvent issus d'horizons très divers. Ils partagent tous, cependant, un point commun : ce sont des fanatiques des jeux vidéo, très à l'aise avec l'univers ludique, voire avec la cyberculture dans son ensemble.


Journaliste, un métier en soi
  

Si la fonction est ouverte à tous les profils, elle opère sa propre sélection. En premier lieu, savoir écrire est une nécessité : pluralité de styles, test-rédaction, formats courts ou longs, etc. Il importe également de ne pas être trop "pointu" et de savoir vulgariser son expertise.

Comme le métier de base est de dénicher des informations, de réaliser des reportages et des interviews et de rédiger correctement un article, la formation de journaliste s'impose d'elle-même. Les cursus audiovisuels ou littéraires sont donc les bienvenus.

"S'il y a quantité de filières qui peuvent mener à la critique de jeu vidéo, je recommande fortement une école de communication et, si possible, de journalisme", affirme Cyril Valent, journaliste spécialiste des jeux vidéo au magazine 01net.


Aimer jouer, aimer écrire
  

Voyez le parcours de Cyril Valent : "Côté études, j'ai fait un BTS publicité, une licence et maîtrise communication à l'IFP (Institut français de presse, université Paris 2), puis un DESS journalisme à Paris 1. J'aurais aimé intégrer une école de programmation ou de graphisme qui destinait au monde des jeux vidéo, mais à l'époque ça n'existait pas et mes conseillers en formation pensaient que concepteur de jeux vidéo, ce n'était pas un métier. Du moins, un métier avec lequel on pouvait gagner sa vie."

Pour Cyril, "la première des compétences est d'aimer le jeu, ensuite il faut savoir en parler et mettre tout cela par écrit. Il faut aussi avoir une bonne culture du jeu et même une bonne culture générale tout court, pour saisir les clins d'œil et les références disséminées dans les scénarios des jeux".

Le critique de jeux vidéo joue beaucoup, mais ce n'est pas l'essentiel de son travail. Son emploi du temps doit intégrer plusieurs contraintes.


Un emploi du temps varié
  

"J'interviens sur différentes rubriques de 01net et je gère les pages 'jeux hebdomadaires'. Mon emploi du temps se divise entre la pêche aux infos, le calendrier des sorties, les contacts avec les attachées de presse, les éditeurs, les présentations et les tests. C'est vrai qu'on joue beaucoup, même s'il est difficile de départager le plaisir du travail."

Le quotidien du critique de jeux vidéo est donc relativement ordinaire et parfois même rébarbatif – lorsqu'il faut tester un jeu qu'on déteste –, même si on jouit de la chance de découvrir les nouveaux jeux avant tout le monde. Il peut arriver qu'on se déplace dans de grands Game Shows à l'étranger (Las Vegas, Tokyo, etc.) mais, compte tenu des finances parfois limitées des magazines de jeux vidéo, ce privilège n'est réservé qu'à une élite.


Le sens critique
  

Critiquer un jeu, c'est donner son avis en l'expliquant et en le justifiant. Un jeu n'est pas seulement "fun" ou "nul". Là réside tout l'art du journaliste qui doit tenter d'analyser objectivement les qualités du jeu selon plusieurs points de vue (la narration, les graphismes, le scénario, le gameplay, la durée de vie, etc.).

Cyril Valent considère qu'il y a en gros "trois types de jeu : les 'blockbusters' qui nous accrochent au bout d'une heure ou deux, les 'mauvais' qu'on lâche très rapidement, et les 'tangents' auxquels il faut jouer longtemps pour avoir une idée précise".


Des pistes pour se faire embaucher
  

Pour intégrer une rédaction d'un magazine de jeux vidéo, rien ne vaut, selon Cyril Valent, "le truc habituel : un stage réussi ou la proposition de piges après une étude minutieuse du support".

Nous nous permettrons d'ajouter les conseils suivants : rédigez d'abord votre CV, même s'il est concis. Mettez en avant votre passion du jeu, les machines que vous possédez (ordinateurs, consoles) et sur lesquelles vous avez joué.

Joignez une lettre de motivation dynamique, voire humoristique, afin de prouver votre talent de rédacteur. Expliquez pourquoi vous appréciez le magazine en question. Écrivez des exemples de tests de jeu dans le format et le ton du magazine et envoyez le tout au rédacteur en chef en indiquant vos périodes de disponibilité.

Animer un blog avec vos critiques de jeux peut constituer une excellente méthode pour s'entraîner et, qui sait, se faire repérer, d'autant que vous serez confronté aux commentaires des internautes.

Une dernière astuce, enfin, qui peut fonctionner : proposez de rédiger les tips (astuces) et les solutions des jeux, les journalistes trouvent souvent cette tâche fastidieuse, notamment en période chargée (automne).

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