Interview

Quel avenir pour les métiers des services à la personne ?

Par Propos recueillis par Gabrielle Blanchout-Busson, publié le 25 mai 2012
1 min

Garde d’enfants, soutien scolaire, assistance aux personnes âgées à domicile… Identifiés comme un secteur qui doit continuer à se développer d’ici à 2015, les services à la personne offrent des opportunités de carrière variées, même sans niveau de diplôme. 

Jacques Fraisse, directeur général de l’IRTS (Institut régional de travail social) du Languedoc-Roussillon
 


"S’il y a plus de personnel et de budget à gérer, il faut plus d’encadrement."
 
"Il existe une dizaine de qualifications pour les premiers niveaux de diplôme (bac professionnel, diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale…). Au niveau supérieur, le BTS (brevet de technicien supérieur) SP3S (services et prestations des secteurs sanitaire et social) fait logiquement suite au bac ST2S (sciences et technologies de la santé et du social). Dans les faits, il attire des profils très variés, allant du bac S à STG. Ce BTS prépare les étudiants à occuper des postes en coordination et gestion des services à la personne. Depuis quelques années, le DUT (diplôme universitaire de technologie) carrières sociales propose également une option "services à la personne". Sans oublier les diplômes du paramédical (aide-­soignant, infirmier…) et du secteur social (technicien de l’intervention sociale et familiale…). C’est un objectif du secteur que d’augmenter la professionnalisation, notamment au travers des postes de niveau intermédiaire, ceux de la coordination qui travaillent sur la qualité et la gestion financière. Car oui, le secteur est en expansion, et s’il y a plus de personnel et de budget à gérer, il faut plus d’encadrement. Mais le côté irrégulier des financements complique les choses, entraînant un turnover important au niveau des entreprises et des emplois."



Hélène Lemasson-Godin, DRH (directrice des ressources humaines) réseau UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles)

"Nos intervenants accompagnent des personnes qui seraient, sinon, en situation difficile."
 
"Si vous cherchez à donner du sens à votre vie professionnelle, avec une activité proche des autres, nos métiers sont peut-être faits pour vous ! Nos intervenants accompagnent des personnes qui seraient, sinon, en situation difficile, certaines ne voient personne d’autre au quotidien. La particularité est que nous agissons dans la sphère privée et intime des personnes aidées. Cela implique discrétion et autonomie. Les hommes ont leur place dans ce secteur, où ils sont appréciés des usagers. Malheureusement, ces métiers ne sont pas très bien considérés du grand public et nous travaillons pour faire reconnaître leur valeur ajoutée. Les associations de l’aide à domicile sont structurées en réseau aux niveaux départemental et régional, ce qui permet de couvrir l’ensemble du territoire avec une même qualité de services, tout en restant au plus près des usagers. Nous développons également les actions de formation, car des passerelles ­existent entre nos métiers pour des carrières riches et variées."



Olivier Wickers, directeur général de l’Agence nationale des services à la personne


"La révolution des services à la personne n’est pas terminée."

"Deux grands enjeux continueront à tirer le secteur et à faire évoluer les 65 qualifications recensées sur notre site : les besoins des personnes fragiles, de la petite enfance au grand âge, et les services liés à la conciliation de l’activité professionnelle et de la vie personnelle, notamment dans un objectif de libération du travail féminin. Aujourd’hui, l’emploi est réparti entre l’univers des prestataires, pour 25 % environ, et l’emploi direct auprès des particuliers. Mais la révolution des services à la personne n’est pas terminée, dans le sens où l’allongement de la durée de vie va conduire des générations plus nombreuses à vivre longtemps à leur domicile. Ces publics seront aussi plus compétents et actifs qu’actuellement, donc davantage capables d’organiser les services dont ils ont besoin – et plus exigeants aussi. Enfin, le secteur est particulièrement ouvert à la création d’entreprise. Leur nombre a été multiplié par 5 en 5 ans, sans compter les quelque 5.000 auto­­entrepreneurs."
 


 

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