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Transition énergétique : un secteur d'avenir aux embauches durables ?

Environnement : des métiers pour sauver la planète
Le secteur des énergies renouvelables devrait être riche en recrutement. © Rob Daly/Caiaimages / Photononstop
Par Delphine Dauvergne, publié le 22 mai 2015
1 min

D’ici 2020, 100.000 emplois supplémentaires sont prévus dans les énergies renouvelables. Loin d’être un simple effet de mode, la transition énergétique est un secteur qui embauche, même s’il reste encore naissant.

Que se cache-t-il derrière l'expression "transition énergétique" ? Le domaine des énergies renouvelables, mais aussi l'économie d'énergie à toutes les échelles : rénovation thermique des bâtiments, production d'électricité, démantèlement de centrale nucléaire, traitement des déchets optimal, commercialisation de l'énergie, véhicules plus verts, réseaux intelligents...

"Depuis début 2014, les recrutements dans la transition énergétique ont considérablement repris", constate Jens Bicking, dirigeant du cabinet de recrutement Elatos, spécialisé dans l'environnement. Les emplois liés à l'amélioration de l'efficacité énergétique sont passés de 140.750 en 2006 à 237.290 en 2014, confirme une étude de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), publiée en avril 2015.

La tendance devrait se poursuivre car la loi de transition énergétique, en discussion en mai 2015 à l'Assemblée nationale, prévoit 23 % d'énergie produite à partir de sources renouvelables en 2020 et 32 % en 2030, contre 14 % aujourd'hui. À partir de 2017, des directives européennes rendront également obligatoires des normes à respecter dans le BTP.

Un secteur encore à ses débuts

Un bémol toutefois. "L'accélération de la transition énergétique dépendra beaucoup des dispositifs financiers incitatifs [les réductions d'impôts par exemple], qui sont nombreux", souligne Mounia Bekkat, responsable de projets RH à Eiffage. Dans l'énergie du BTP, cette évolution n'est pas toujours simple... Les entreprises sont dépendantes de la volonté des clients de choisir ou non la voie du développement durable. Le recrutement massif prévu est donc à nuancer, selon les secteurs et les entreprises.

Les profils idéaux

Les diplômes d'ingénieurs sont très recherchés dans ce secteur innovant. Mais les titulaires d'un DUT (diplôme universitaire de technologie) ou d'une licence professionnelle intéressent aussi les recruteurs, car les activités de maintenance sont très gourmandes de main d'œuvre. Comme le rappelle Jens Bicking : "la construction d'une éolienne assure généralement un emploi de maintenance à temps plein".

"Nous recrutons à des niveaux différents : bac pro, licence pro, bac+5 et plus... Nous avons aussi besoin de sociologues pour nous aider à connaître les besoins de nos clients, qui évoluent, détaille Philippe Schulz, expert leader environnement, énergie et matières premières chez Renault. Nous recrutons des ingénieurs généralistes, qui savent s'adapter, mais aussi des profils techniques avec des compétences pointues en énergétique, mécatronique ou encore en génie des matériaux", ajoute-t-il.

Toutefois, si des compétences techniques sont incontournables, "le relationnel et la pédagogie" peuvent aussi être requis, lorsqu'il faut par exemple entrer en concertation avec les riverains. Les recruteurs recherchent également "des personnes qui savent gérer l'aspect économique d'un projet".

Pour quels métiers ?

Pour EDF, "les postes les plus recherchés sont des ingénieurs (exploitation, travaux, génie civil, électricité, informatique), des techniciens (automatismes, mécanique, exploitation) et des conducteurs de travaux commerciaux", déclare le groupe.

"Les entreprises recrutent de plus en plus des 'energy manager', des responsables qui surveillent l'utilisation des ressources (énergie, eau, déchets...) et réalisent des études pour faire des économies", observe de son côté Jens Bicking.

Le numérique, au cœur des métiers de demain

"La transition énergétique s'inscrit dans le numérique, les nouveaux métiers demanderont plus de programmation, de bâtir de nouveaux services en créant des logiciels, comme par exemple un détecteur de présence pour le chauffage", illustre Emmanuel François, président de l'association Smart Buildings Alliance. La mission numérique du bâtiment réaffirmait déjà, dans son rapport de 2014, la nécessité des outils numériques dans les métiers de la construction.

Pour Philippe Schulz, "la transition énergétique n'est absolument pas un effet de mode, mais un mouvement de fond. C'est un champ d'innovation permanent et pérenne". De nouveaux métiers vont émerger, d'autres disparaître, certains se renouveler, dans une dynamique énergique.

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