Portrait

Ce jeune artisan fabrique des meubles qu’il ne peut pas s’offrir

À 14 ans, il rejoint les Compagnons du devoir pour connaître le métier de carrossier-constructeur.
À 14 ans, il rejoint les Compagnons du devoir pour connaître le métier de carrossier-constructeur. © Photo fournie par le témoin
Par Isabelle Maradan, publié le 17 février 2015
1 min

Alexis Chrétien crée des meubles. Sa chaise vertébrale a eu les honneurs d’une exposition à côté d’un fauteuil du designer Philippe Stark. Pour vivre de son artisanat, le jeune homme de 24 ans formé chez les Compagnons du devoir, a monté son entreprise de rénovation de meubles et de décoration pour une clientèle haut-de-gamme.

"Les mains, c'est le prolongement de l'esprit", lance Alexis Chrétien. Celles de cet artisan de 24 ans manipulent "des matériaux qui valent un salaire d'un jour ou d'un mois" pour fabriquer et vendre des meubles qu'il ne peut pas s'offrir. Installé à Nancy (54), il avoue "aimer les belles matières premières". Son siège vertébral, l'une de ses créations, vaut entre 3.500 € et 4.000 € la pièce. "Il a été exposé à côté d'un fauteuil imaginé par le designer Philippe Stark", note fièrement Alexis.

En quatrième déjà, il s'ennuyait à l'école et voulait "voir ce qui se passait sur le terrain". À 14 ans, il rejoint les Compagnons du devoir pour connaître le métier de carrossier-constructeur. Il y apprend la métallerie-ferronnerie d'art et, surtout, "la droiture et l'honnêteté". L'artisan décroche ensuite un CAP (certificat d'aptitude professionnelle) tapissier d'ameublement en décor, puis un BP (brevet professionnel) en ameublement tapisserie décoration.

Après un deuxième CAP de prototypiste-menuisier en siège, l'École Boulle le refoule. Ce qu'il ne regrette pas, car il "connaît déjà le dessin assisté par ordinateur et tout ce qu'on apprend en diplôme des métiers d'art". Pour cet autoentrepreneur depuis deux ans, avant tout pour "créer des meubles", la restauration de meubles est "la partie alimentaire de son travail". Heureusement pour Alexis, le luxe ne connaît pas la crise : il va régulièrement à Paris, où il travaille surtout comme décorateur pour une clientèle haut de gamme.
 

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