Portrait

Portrait de "Djiguito", jeune dessinateur de manga professionnel !

Djiguito, artiste mangaka français
Djiguito, artiste mangaka français © @DR
Par Mario Lawson, publié le 19 mars 2022
5 min

A l'occasion de la 31e édition du salon Paris Manga Sci-Fi Show, qui a lieu ce week-end, l'Etudiant est parti à la rencontre de Djigui, 24 ans, ou plutôt "Djiguito" le nom d'artiste qu'il a choisi pour concrétiser son rêve : devenir mangaka, autrement dit dessinateur de manga. Rencontre.

Surréaliste ! Voici comment qualifier l’affluence, difficilement quantifiable de visiteurs, lors du Paris Manga Sci-Fi Show en 2021. Heures d’attente interminables pour entrer dans le salon, difficulté pour les chanceux d’assister aux conférences...

Si la situation laisse un goût amer aux fans de manga et de pop culture, “Djiguito” en garde un bon souvenir, en tant qu’exposant : J’ai revu beaucoup d’amis, certains de mes élèves et j’ai eu de bons retours sur mon manga Mary Kimpride”. Djiguito veut être dessinateur de bande dessinée japonaise. Un objectif ambitieux, peu d’élus parvenant à être publiés et à en vivre.

Une passion toute trouvée pour les animés dès le plus jeune âge

“Avant j’étais axé cartoons comme Les Tortues Ninja ou les Simpsons. Puis est arrivée la vague de dessins animés à la télé comme Dragon Ball Z, Bleach ou Naruto et la bascule s’est inversée”, explique Djiguito. “Djiguito”, un hommage à Naruto ? “C’est un surnom que mes potes m’ont donné et que j’ai gardé quand j’étais petit”, en lien avec… Pépito !
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Dès l'âge de 8-10 ans, Djiguito se lance dans des concours en rapport avec la bande dessinée et le manga. Il côtoie ensuite des mangakas français comme Tony Valente ou Renaud Lemaire, mais aussi japonais comme Masashi Kishimoto, auteur de Naruto. “C’était lors d’un concours en 2016, organisé par le Shonen Jump et la Shueisha” (célèbres magazine de prépublication de manga et maison d’édition japonaise). “Je faisais partie du top 10 des couvertures imaginées pour le dernier tome de la saga ; Masashi Kishimoto m’a dit que j’avais un bon niveau et que mon dessin était fantastique.

Après un voyage au Japon en 2018 pour “s’imprégner de la culture”, Djiguito, devient artiste indépendant.

La voie du mangaka

Être mangaka, c’est “de la discipline, beaucoup d’énergie. Le mental joue sur le style d’histoire que l’on raconte”, insiste Djiguito, titulaire d’un BTS Assistant de gestion. Il puise ces qualités grâce à cette formation, qui lui a permis de se “gérer lui-même”.Djiguito réalise des fan arts de ses personnages préférés, travaille avec des youtubeurs comme Ichiban Japan ou Chef Otaku. “Je suis aussi animateur-conférencier et je donne des cours de dessin à Paris, dans des collèges/lycées”.
En 2019, Djiguito participe à un concours de la Shueisha, où il présente Mary Kimpride, sa BD global manga. Le pitch ? “Une jeune mariée est arrêtée par des bandits en jument. La jument tombe malade et la jeune mariée cherche à la sauver, tout en arrivant à temps à son mariage.” L'histoire est validée par Tadatoshi Fujimaki, à qui l’on doit Kuroko’s Basket, un manga centré sur ce sport. La satisfaction est au rendez-vous mais où en est Djiguito, trois ans après ?
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Se faire une place dans l'univers des mangas

“Il y a peu de places pour les mangakas français”, constate-t-il. En cause, un rythme de parution plus rapide pour les auteurs japonais, ayant plusieurs tomes en stock. Pour y remédier, le jeune a une solution, “le Frigo”. “Les maisons d’édition collaborant avec des artistes, attendent au moins que deux tomes soient prêts pour pouvoir les publier, afin de réduire les espaces de sortie entre chaque numéro.”

Malgré la précarité, Djiguito est confiant. Il est en partenariat ponctuel avec Glénat et Kazé - deux maisons d'édition spécialisées dans la bande dessinée et les mangas - ce qui lui permet de connaître des traducteurs, des directeurs éditoriaux. Last but not least : “Je vais sortir un nouveau manga cet été qui s’appelle Akimbo, un 'shonen'* version western. C’est l’histoire de Nancy qui passe 24h avec sa star préférée Akimbo. Il fait partie d’une tribu indienne et qui est mal vu parce qu’il fait du rap. Certains comprennent, d’autres non et Nancy va éclaircir les raisons de cette discorde.” Avec autant d’imagination, rien n’arrête Djiguito !

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*Un shonen est une catégorie de bande dessinée japonaise, de type manga, destinée à des lecteurs de sexe masculin et adolescent.

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