Interview

Laurence Amata, directrice des ressources humaines de Mim

Par Jean-Marc Engelhard, publié le 06 octobre 2008
1 min

Filiale du groupe anglo-saxon New Look, Mim est une chaîne de prêt-à-porter féminin qui compte 275 magasins en France et en Belgique. Elle en ouvre une trentaine de nouveaux chaque année. 

"La part la plus importante des recrutements concerne les magasins"

La conjoncture maussade a-t-elle un effet sur le marché de la mode ?


Le marché est toujours en croissance, même si l’on note un recul par rapport à l’an dernier. Cela dit, les vêtements font partie des achats de nécessité. Seuls les achats d’impulsion peuvent être affectés : là où, hier, on ressortait d’une boutique avec trois  articles, aujourd’hui on en achète plus que deux. Par ailleurs, tous les segments du marché ne sont pas touchés de la même manière. Ainsi, les produits d’entrée de gamme, à prix raisonnables, ne sont pas tellement affectés. Si je prends l’exemple de Mim, notre développement se poursuit, nous continuons à ouvrir des points de vente et à recruter.

Pour quels types de postes recrute-t-on le plus ?


La mode, c’est d’abord du commerce. Ce qui explique que la part la plus importante des recrutements concerne les magasins. Et en premier lieu, les vendeurs. Pour ce métier, il n’y a pas de profil type. Ce qui compte, c’est avant tout la qualité du relationnel et la rigueur. Avoir une personnalité originale et un "look" bien à soi peut aussi jouer favorablement, lorsque c’est associé à beaucoup de professionnalisme. C’est un métier qui présente certaines contraintes, notamment en termes d’horaires. Et le fait de travailler debout, dans le bruit, et de devoir être disponible pour les clients en permanence demande une certaine résistance. Mais en débutant en tant que vendeur, on peut évoluer vers d’autres fonctions, en commençant par celle de responsable adjoint de magasin. Quant aux responsables de magasin, ils doivent avoir une première expérience dans le domaine du management, car encadrer et motiver une équipe de vendeur représente un véritable challenge quotidien. Les diplômes de niveau bac+2, par exemple un BTS Management des unités commerciales ou un BTS techniques de commercialisation, sont également appréciés.

Quelles sont les autres opportunités dans le secteur ?


Les acheteurs ont également un rôle essentiel dans le secteur. Ils sont chargés de la recherche et de la sélection des fournisseurs. Parfois, comme c’est le cas chez nous, leur rôle va au-delà : ils sont également chargés de la finalisation du plan de collection en collaboration étroite avec les stylistes. C’est un métier qui a l’avantage de faire voyager car la majorité des fournisseurs se trouvent à l’étranger, en Turquie, en Chine ou encore en Inde. Pour cette fonction, les doubles compétences sont très recherchées. Un diplômé d’une école de mode, par exemple l’Institut français de la mode (IFM), complété par une formation en gestion dans une école de commerce ou à l’université est idéal. Mais il est aussi possible de débuter en tant qu’assistant avec un BTS ou une formation universitaire en gestion. Autres fonctions qui ont la cote, celles qui permettent d’accroître la rentabilité. Un exemple , les merchandisers. Chargés du contrôle de gestion des achats, ils ont pour mission d’optimiser les commandes et les démarques, autrement dit les promotions. C’est un métier qui demande à la fois le goût des chiffres et de l’intérêt pour les produits et les tendances, et que l’on confie généralement à des diplômés en gestion de niveau bac+4/5. Mais il est aussi possible de se faire engager avec un BTS et une première expérience professionnelle ou un stage significatif dans le secteur. 

Et les stylistes ?


C’est évidemment le premier métier auquel on pense quand on parle de prêt-à-porter. Et c’est normal puisque sans eux, il n’y aurait pas de mode ! Le périmètre de leur activité diffère d’une entreprise à l’autre. Parfois, ils conçoivent seuls les collections et parfois, comme c’est le cas chez nous, ils le font en collaboration avec les acheteurs. Quel que soit le mode d’organisation, le nombre de poste est relativement limité. Et les profils recherchés sont les mêmes : ce sont les diplômés d’écoles spécialisées, comme l'école supérieure des arts et techniques de la mode (Esmod), ou l'école supérieure des arts appliqués Duperré.

Comment se faire recruter ?


Tout dépend du type de poste. Si l’on recherche un emploi de vendeur ou de vendeuse, le plus simple est de s’adresser directement aux responsables de magasin. Le plus souvent, ce sont eux qui gèrent directement le recrutement de leurs équipes. Si l’on postule à une autre fonction, il faut s’adresser directement aux ressources humaines des marques.

Quelles sont les qualités qui peuvent faire la différence ?


Tous les métiers de la mode impliquent une grande réactivité. C’est un secteur où les choses vont très vite. Les envies des consommateurs évoluent en permanence, il faut même tenir compte de la météo ! La stratégie commerciale ne peut pas être figée, elle doit s’adapter tout le temps. Par ailleurs, il faut une double sensibilité aux chiffres et à l’air du temps. Car la mode, c’est un véritable business. Pour ne pas se faire distancer par ses concurrents, mieux vaut ne pas passer à côté d’une tendance.


Trois sites à consulter


• Des offres d’emploi dans les secteurs de la mode :
www.profilmode.com/
• Un site emploi pour les professionnels de la mode, de la beauté et du luxe :
http://fr.fashionjobs.com/
• Des emplois dans la mode, la beauté et la décoration :
www.bethe1.com

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