C’est normal de toujours penser à son ex ?

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Publié le 24/04/2017 par TRD_import_CarolineMichel , mis à jour le 02/10/2023
Votre ex vous trotte toujours dans la tête alors que (au choix) : l’histoire est terminée depuis des mois, c’est vous qui l’avez quitté(e), ou encore vous avez rencontré quelqu’un d’autre… Pourquoi y pensez-vous toujours ?

Penser à votre ex devant un match du PSG parce qu’il était fan ou parce que vous êtes toujours pote avec sa sœur, rien de plus normal. Sur notre route, des rappels surgissent à longueur de temps. « Plus l’histoire a été intense – qu’on ait souffert ou qu’on en garde de tendres souvenirs –, plus on a du mal à passer à autre chose », introduit Sophie Cadalen, psychanalyste et auteure de « Aimer sans mode d’emploi » (Éditions Eyrolles). L’ex existe et existera toujours. Nos relations font partie de notre vie sentimentale et même si on a conscience qu’elles ne sont pas toujours faites pour fonctionner, on vit avec. Mais quand ça vire à l’obsession, que conclure ? Peut-être que l’amour subsiste et que les sentiments ne s’effacent pas. Mais ça peut tenir à autre chose. Notre experte fait le point sur les différentes raisons qui font que l’ex peut rester (un peu trop) en mémoire. Bonne nouvelle : une fois que vous comprenez pourquoi on y pense encore, la page se tourne plus facilement.

J’y pense encore… parce que mon ego est contrarié

« Il faut prendre en compte la dimension narcissique de l’amour », explique Sophie Cadalen. Ce qui est douloureux, au-delà de la séparation et du manque de l’autre, c’est l’idée qu’il ne va plus nous aimer, et même si on l’a quitté. Réaliser que l’autre va bien et passe à autre chose réveille notre ego : on voulait être l’être unique et nous voici désormais hors-jeu. « Ce narcissisme, nous l’avons tous et on ne doit pas se sentir coupable », rassure l’experte.

La question à se poser : entre amour et besoin d’exister, où suis-je (franchement) ?

J’y pense encore… parce que j’ai échoué

Si on y pense, c’est peut-être parce qu’ on avait mis dans cette histoire beaucoup d’espoir. On se voyait avancer et se lier d’amour. Bref, on y croyait. « On reste parfois crispé sur notre échec, explique la psychanalyste. On n’a pas réussi le défi qu’on s’était donné, comme rendre l’autre heureux ou amoureux. » On se retrouve à bloquer, même si la relation n’était pas géniale. On ne décroche pas du souvenir, parce qu’on avait projeté sur l’autre beaucoup de nos attentes. Mais notre ex n’a pas changé pour nous.

La question à se poser : ne serais-je pas en train de ruminer parce que je pensais être à la hauteur et que j’ai, aujourd’hui, le sentiment d’avoir raté ?

J’y pense encore… parce que c’est plus sympa que le vide

Même si la relation n’était pas au top, même si on n’était plus heureux, on vivait quelque chose et ça nous occupait. « L’époque nous invite à être en accord avec soi-même, c’est séduisant mais pas commode. Le vide que laisse une rupture est parfois effrayant », décrypte la psychanalyste. Alors, plutôt que de faire avec sa nouvelle vie de célibataire, ses révisions et ses potes, on préfère plonger tête baissée dans notre passé en continuant d’agiter une histoire pourtant achevée.

La question à se poser : est-ce que je cogite parce que c’est plus confortable que de ne penser à personne ?

J’y pense encore… parce que je ne suis pas bien avec mon nouveau partenaire

On a rencontré quelqu’un et pourtant, notre ex prend plus de place. Ça peut être dû à un temps de transition. Comparer notre nouveau partenaire à notre ex est un jeu tentant. Mais si le passé s’impose un peu trop, ça ne veut pas forcément dire qu’il était mieux, mais plutôt que le présent ne nous convient pas. C’est une façon inconsciente de nous rappeler à la réalité et ce qu’on veut vraiment. « Se raccrocher aux vieilles branches, ça évite de s’aventurer dans une relation qu’on ne désire pas vraiment », note Sophie Cadalen.

La question à se poser : est-ce que je m’accroche au passé pour sauver mon présent ?

J’y pense encore… parce que l’inconnu me fait peur

On se répète que l’on voudrait rencontrer quelqu’un, vivre une nouvelle histoire et s’éclater. Sauf que rien ne se passe. Et quand l’occasion se présente, on a envie de fuir vite, en se disant que c’était mieux avant. « Le présent représente l’inconnu et se découvre au jour le jour, tandis que le passé se revisite à loisir », explique Sophie Cadalen. Le passé comme un doudou, en quelque sorte.

La question à se poser : est-ce que je pense à mon ex comme on s’affale sur un canapé ? Parce que je m’y sens en sécurité ?

J’y pense encore… parce que j’idéalise

Parfois, on a beau se dire que la relation ne fonctionnait pas, une petite voix souffle le contraire : c’était super, du moins ça pouvait le devenir ! Alors on bloque sur ce que l’histoire aurait pu donner sans regarder en face ce qu’elle donnait. Dans notre imagination, tout est possible et merveilleux. La séparation s’affiche comme une énorme erreur et on se refait à l’infini le film d’un « nous » qui roule parfaitement vers un avenir idéal. « Dans ces cas-là, il est tentant de rappeler l’autre. Et pourquoi pas. Plutôt que de fantasmer son histoire, aller voir de soi-même si cette dernière a ses chances est une solution », conseille Sophie Cadalen.

La question à se poser : Dois-je y retourner pour mieux tourner la page ?